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Elections législatives : CST, Coalition Arc-en-ciel , UNIR, UFC, … qui pour remporter la majorité des sièges ?
Publié le mercredi 24 juillet 2013  |  Liberté Togo


© Autre presse par DR
Législatives : La CENI reçoit 1.999 urnes transparentes du Burkina Faso


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Les chances des principales forces en présence

Les législatives semblent déjà entrer dans l’histoire. Les deux présidents émissaires de la Cédéao, Alassane Ouattara et Jonathan Goodluck sont venus acter leur tenue que seul un tsunami pourrait empêcher. Les corps habillés ont d’ailleurs ouvert le bal hier lundi. Plus que 48 heures pour que la grande masse aille aux urnes. Ils sont douze (12) partis politiques, deux (02) regroupements de partis et quinze (15) listes d’indépendants, soit 1174 candidats dont 159 femmes à compétir pour rafler les quatre-vingt-onze (91) sièges mis en jeu pour la future Assemblée nationale. Mais quelle liste pour remporter la très convoitée majorité des sièges aussi utile et déterminante pour préparer l’échéance de 2015 ?

Rappel des listes dans les circonscriptions

Les objectifs ne semblent pas être les mêmes pour toutes les listes en lice pour les sièges mis en jeu pour le scrutin du jeudi 25 juillet. Il y en a qui ne visent qu’un certain nombre de sièges, histoire d’être juste représentés à la prochaine Assemblée nationale. Sont concernées toutes les listes de candidats indépendants, mais aussi de certains partis politiques à représentativité faible sur le territoire. Il s’agit de : l’Union des nationalistes pour le travail (Unt) qui ne brigue que les sièges de Blitta ; la Nouvelle dynamique populaire (Ndp) ceux de Wawa-Akebou et de l’Avé, de même que Santé du peuple dans Kloto-Kpélé et Grand Lomé ; Afrique Togo écologie (Ate) à Blitta, Bassar et Moyen-Mono, ainsi que le Parti pour la démocratie et le renouveau (Pdr) à Tchaoudjo, Kéran et Assoli, le Front démocratique libéral (Fdl) à Agou, Zio et Le Grand Lomé ; Le Nouvel engagement togolais (Net) qui convoite les sièges des circonscriptions de Doufelgou, Kozah, Yoto, Grand Lomé ; L’Alliance présente dans sept (07) circonscriptions (Ave, Yoto, Sotouboua, Ogou-Anié, Dankpen, Doufelgou et Kozah), de même que Le Nid dans Tone-Cinkassé, Agou, Vo, Zio, Lacs-Bas-Mono, Ogou et Grand-Lomé ; enfin la Convergence patriotique panafricaine (Cpp) de Francis Ekon qui ne compétit que dans douze (12) circonscriptions (Yoto, Lacs-Bas-Mono, Binah, Dankpen, Kozah, Doufelgou, Kéran, Danyi, Agou, Zio, Vo et Grand-Lomé).

Seuls deux (02) partis et deux (02) regroupements de partis ont présenté de candidats dans toutes ou presque toutes les trente et une (31) circonscriptions électorales et pourraient prétendre à la majorité des sièges. Il s’agit de l’Union pour la République (Unir), de l’Union des forces de changement (Ufc), de la Coalition Arc-en-ciel qui regroupe le Comité d’action pour le renouveau (Car), la Convention démocratique des peuples africains (Cdpa), le Mouvement citoyen pour la démocratie (Mcd), le Parti démocratique panafricain (Pdp) et l’Union des démocrates socialistes (Uds-Togo), et du Collectif « Sauvons le Togo » composé de l’Alliance nationale pour le changement (Anc), de l’Organisation pour bâtir dans l’Union un Togo solidaire (Obuts), de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (Addi), du Mouvement des républicains centristes (Mrc), du Pacte socialiste pour le renouveau (Psr), entre autres composantes.

Unir de Faure Gnassingbé

C’est le seul parti qui sera présent dans toutes les trente et une (31) circonscriptions électorales arrêtées. Et qui pourrait donc légitimement prétendre à la majorité des sièges de la prochaine Assemblée nationale. Le vote n’est pas encore effectif, mais au sein de ce parti, on fait montre d’une assurance ostentatoire pour la victoire. « Nous ne doutons pas de la victoire, il s’agit de savoir quelle va être son ampleur », a dardé jeudi dernier Georges Aidam, le 1er Vice-président du parti, au cours d’un meeting à Lomé. Mais diantre qu’est-ce qui justifie un tel optimisme du parti au pouvoir ?! Les résultats préfabriqués ?

Comme souvent lors des échéances électorales, c’est beaucoup plus sur le bilan de leur gestion que les partis au pouvoir sont jugés. Mais s’agissant de l’Unir, même si ses leaders et militants le peignent en lettres dorées, pas grand-chose à se mettre sous la dent. On parlera sans doute de réhabilitation des infrastructures routières – une réalité palpable -, d’élection du Togo au Conseil de Sécurité des Nations Unies, de hausse de la croissance économique, et patati patata. Mais quelle incidence sur le vécu quotidien des populations ? C’est toujours la misère, malgré le récent prix reçu par le Togo de l’Organisation mondiale pour alimentation et l’agriculture (Fao). Sur le plan politique et social, ce n’est pas la paix. Les différentes péripéties politiques, la violence policière qui s’abat sur l’opposition pour toute manifestation de rue, la violation systématique des droits des citoyens, l’indifférence face au sort des travailleurs ne sont pas à l’avantage du pouvoir.

Et puis, le parti ne va pas à cette compétition électorale dans les meilleures conditions. Les images montrées sur les écrans ne sont que des artifices. L’autoritarisme dans le choix des candidats a créé des frustrations chez les recalés, mais aussi chez les populations de base qui ne se retrouvent pas en certains candidats et font preuve d’hostilité à leur égard. Il a fallu faire appel aux recalés pour épauler les candidats retenus pour tenir la campagne électorale dans certaines circonscriptions. Ailleurs, et en plus dans le supposé fief du grand nord, des candidats sont carrément chassés par les populations, celles-là mêmes qui sont censées porter leurs suffrages sur eux, à coups de gourdins et de coupe-coupe. Difficile au vu de ce climat hostile d’être aussi optimiste et prétendre remporter la majorité, et avec la manière. A moins que l’on compte sur autre chose.

L’Ufc de Gilchrist Olympio

C’est une constance que l’on ne va pas à une compétition en s’avouant d’avance vaincu. C’est dans cet état d’esprit que se trouve le parti de l’opposant dit historique. Mais voilà, ici on ne prétend pas simplement gagner des sièges, mais on rêve de la majorité à la prochaine Assemblée nationale. Que ce soit Gilchrist Olympio lui-même, ou ses disciples Djimon Oré, Jean-Luc Homawoo et autres, on fait preuve d’un certain optimisme qui a de quoi surprendre. D’autant plus que l’Ufc actuelle n’est plus celle d’antan ; de même que son leader.

Le parti a en effet signé sa descente aux enfers depuis son pacte scellé le 26 mai 2010 avec l’ancêtre de l’Unir, le Rassemblement du peuple togolais (Rpt). Même si Gilchrist Olympio prétend avoir agi au nom du peuple, ce peuple conçoit son acte comme une trahison et lui a déjà assez montré sa désapprobation. Et l’intéressé lui-même et son parti, durant leur aventure avec le pouvoir en place, ont suffisamment montré qu’ils ont pactisé avec le diable pour nuire aux populations. Plus de vertus d’humanité qui les caractérisaient auparavant, plus de compassion pour les populations, l’Ufc n’a fait qu’accompagner le pouvoir dans ses dérives. Une chose est réelle aujourd’hui, ce parti est méconnaissable sur le terrain. L’Ufc et son leader dont la sortie publique créait à l’époque des frémissements du côté de Lomé 2 par la mobilisation populaire, ne se contentent aujourd’hui que de micro réunions, parfois dans de petites maisons, comme sous l’arbre à palabre. On semble y être bconscient du dédain du peuple à l’égard du parti et on ne prend même plus le risque d’organiser des rencontres sur une grande place publique.

Une chose est évidente, Gilchrist Olympio et son parti sont aujourd’hui rejetés par le peuple. Ce peuple qui est justement appelé à voter jeudi prochain. C’est certain que ce ne sont pas tous les Togolais qui les ont reniés, et il y en aura qui les voteraient forcément ; ce qui peut légitimer leur rêve de gagner certains sièges. Mais de là à prétendre à la majorité, une performance que le parti n’avait pas pu réaliser à la belle époque, il faut être vraiment aveugle pour le penser. Comment croire que les populations martyrisées par le pouvoir, avec la bénédiction de l’« opposant charismatique » puissent encore se fier à ses candidats ? Un compatriote compare justement l’Ufc à ce handicapé physique qui prétend damer le pion à Usain Bolt, le sprinter jamaïcain.

CST et Coalition Arc-en-ciel

Ce sont les deux entités qui incarnent l’opposition aujourd’hui au Togo, n’en déplaise aux autres politiques qui s’affublent juste du titre mais sont dans des intrigues inimaginables avec le pouvoir, bref, sont ses béquilles. Sans conteste aujourd’hui, ce sont ces deux entités qui sont plus proches du peuple martyrisé et oublié dans la redistribution des richesses nationales accaparées par la minorité qui écume l’entourage du Prince, en fait dont lui-même fait partie, avec la bénédiction de l’« opposant historique » ; et qui ont sa sympathie et devraient légitimement prétendre bénéficier de ses suffrages. Cette affinité s’est davantage prouvée au cours de la campagne électorale qui tire à sa fin, avec la mobilisation surtout autour du Collectif « Sauvons le Togo », et pour être exact, de l’Alliance nationale pour le changement (Anc), même dans le grand nord peint comme la chasse gardée du pouvoir. L’exemple de l’étape de Sokodé est assez illustratif. Il n’est pas inutile de rappeler aussi que la délégation conduite par Jean-Pierre Fabre était attendue à Tchamba par les populations jusqu’à 22 heures, juste pour l’écouter.

Il y a donc une osmose parfaite entre le duo Collectif « Sauvons le Togo » – Coalition Arc-en-ciel et les populations oubliées par Faure Gnassingbé qui ne se souvient d’eux qu’à l’occasion des échéances électorales où il leur est offert des gadgets et des gestes à visée électoraliste entrepris à leur endroit. Cela va de soi que ces deux regroupements soient les plus grands bénéficiaires de leurs suffrages, mais aussi ceux des populations de base du parti au pouvoir frustrées par la méthode du Prince. Mais voilà, comme en 2007 où l’opposition parlementaire avait réuni plus de suffrages exprimés que le parti au pouvoir mais était minoritaire en nombre de sièges à l’Assemblée, ils seront encore handicapés par les règles iniques de jeu établies. On parlera en prime du découpage électoral qui reste aussi scélérat malgré quelques retouches esthétiques. Même si les populations portaient leurs voix sur leurs listes, il faut craindre que la machine à fraude n’entre en scène pour détourner les suffrages, par le biais de l’achat des consciences des représentants de l’opposition dans les bureaux de vote pour leur faire signer de faux procès-verbaux et autres manœuvres.

Difficile au demeurant de savoir qui pourra bien emporter la mise de ces quatre listes. Quid des autres en course, demandez-vous ? Pour nombre d’observateurs, l’essentiel du jeu va se faire entre les quatre sus-citées, et ils voient en tous les autres candidats de « simples accompagnateurs ». Pas trop farfelu, pour qui connaît la psychologie de l’électeur togolais qui a montré plus d’une fois qu’il ne s’entiche pas des transhumants, des politiquement instables, des parvenus et autres arrivistes qui l’oublient dans ses tribulations quotidiennes et ne se rappellent qu’il existe qu’au moment des élections. Des candidats en ont fait l’amère expérience il y a cinq (05) ans.

Tino Kossi


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