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Liberté N° 2156 du 18/3/2016

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Et si Faure Gnassingbé s’inspirait des pays voisins?
Publié le lundi 21 mars 2016  |  Liberté


© aLome.com par Parfait
2ème sortie de FAURE GNASSINGBE à Lomé, dans le cadre de la campagne 2015.
Lomé, le 22 avril 2015. Quartier Hountigomé, Terrain de Tokoin CERFER. Tout près de Hedzranawoé, Faure Gnassingbé va à la rencontre de son électorat vivant dans la capitale du Togo.


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Quelqu’un peut-il nous dire l’état d’âme de Faure Essozimna Gnassingbé et ses apparatchiks quand ils suivent le processus électoral au Bénin ? Sont-ils fiers dans leur peau de voir que tout se déroule sans anicroche et que ce pays voisin connaîtra une quatrième alternance politique le 20 mars prochain ? Celui qui organise les élections peut les perdre. C’est ce à quoi on risque d’assister dimanche prochain au Bénin, où le candidat de l’opposition, Patrice Talon arrivé au second tour a toutes les chances de l’emporter face au protégé de Boni Yayi, Lionel Zinsou. Au moins 25 candidats sur 33 dont tous les poids lourds forment une coalition autour du magnat du coton pour ce qu’on appelle « une rupture totale avec l’ancien régime » ou un « nouveau départ ». Il est difficile dans ces conditions de ne voir Patrice Talon monter au pinacle le soir du 20 mars.

Au Togo, on a fait sien, le principe de l’ancien dictateur gabonais Omar Bongo selon lequel en Afrique on n’organise pas les élections pour les perdre. Et tous les moyens sont mis en œuvre (achat massif des consciences et de votes, enlèvements et bourrages d’urnes, substitutions d’urnes et de procès-verbaux, manipulation et tripatouillage des résultats, procès-verbaux fabriqués, etc.) qui permettent aux Gnassingbé, le père et le fils, de s’imposer aux Togolais depuis une cinquantaine d’années. Mais au Bénin, le processus électoral n’a pas été tronqué. Celui qui organise les élections n’a pas forcé le passage au premier tour. Et c’est la démocratie dans ce pays qui s’en sort renforcée.

Faure Gnassingbé et les siens n’éprouvent-ils rien à savoir qu’il y ait un second tour au Bénin, au Burkina Faso et au Ghana et que le Togo soit le seul pays à ne pas avoir d’élection à deux tours ? Ne ressentent-ils rien quand on parle tant en bien des pays voisins et que le Togo soit la seule exception dans la région ouest-africaine ? Jusqu’à quand le Togo va-t-il demeurer dans cette situation d’exception où une seule famille va continuer à régenter le pays ? Cela fait un demi-siècle que les Togolais sont pris en otage par une famille, mais Faure Gnassingbé n’est pas prêt à mettre en œuvre les réformes constitutionnelles et institutionnelles devant engager le pays sur la voie de la démocratie et de l’Etat de droit. Même les recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) que Faure Gnassingbé lui-même a instituée sont rangées dans les placards.

Pourtant dans une interview accordée à la Deutsche Welle à propos de son livre «L’Afrique malade de ses hommes politiques », Robert Dussey, alors conseiller diplomatique de Faure Gnassingbé, affirmait que «seules les réformes sauveront le Togo, il n’y a pas d’autre alternative». Mais pourquoi ne conseille et n’encourage-t-il pas son mentor à s’inscrire dans cette voie ?

Après les élections véritablement transparentes au Burkina Faso et au Bénin, Faure Gnassingbé aura-t-il encore le courage d’aller déclamer sur toutes les tribunes que la mascarade électorale du 25 avril 2015 était l’une des élections les plus démocratiques au monde ? Est-il si fier de savoir que dans presque tous les pays, ses homologues font deux mandats et s’éclipsent alors que lui, il continue de se cramponner au pouvoir ?

Il est temps que Faure Gnassingbé s’inspire des changements notables qui s’opèrent dans les pays voisins pour ouvrir le Togo à la démocratie. Le pays ne saurait vivre en vase clos éternellement.

Médard AMETEPE

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