La crise que traverse le CAR, le parti des déshérités, ne semble pas toucher à sa fin. Les militants assistent très désemparés aux empoignades des poids lourds du parti. Après avoir été pointé du doigt comme étant à l'origine de la crise que traverse le parti, Docteur James Amaglo sort de son silence pour donner sa part de vérité. Mis en cause par Agboyibo qui le désigne comme celui qui l'a sollicité pour reprendre les rênes du parti, Docteur James Amaglo recadre les choses sans vraiment mettre des gans. " Je suis outré, choqué et triste d'assister à la déchéance de celui qui faisait hier notre fierté et qui est devenu aujourd'hui méconnaissable, abandonné par la sagesse et réduit à utiliser les méthodes les plus viles pour parvenir à ses fins. Je tiens à proclamer très solennellement qu'à aucun moment je n'ai proposé à Me Agboyibo de reprendre la direction du CAR ", a-t-il laissé entendre.
Pour qui connait le respect que voue James à son tout puissant " président " Agboyibo, l'on peut dire sans se tromper que l'homme est fâché et très fâché à analyser les mots forts qu'il a utilisés pour dénoncer le gros mensonge du " Bélier noir ". Il est sorti de sa réserve pour rendre public ce que Agboyibo et lui se sont dit en privé car son ancien président a travesti ses propos en le mettant au centre de la crise.
" Au cours de ces discussions, Me Agboyibo, après avoir longuement insisté sur l'échec des Partis Politiques dans leur mission de conduire à terme le processus de démocratisation de notre pays, a fait observer que compte tenu du délabrement actuel des rapports entre les Partis Politiques de l'opposition, ceux-ci doivent être mis en veilleuse pour l'émergence d'un Cadre Citoyen, seule alternative crédible pour relancer la lutte pour la réalisation des réformes préconisées par l'APG ", écrit James Amaglo dans sa lettre de riposte. C'est justement face à ces velléités de Me Agboyibo de reprendre les rênes du parti que James a proposé une autre alternative à son ancien président.
" Tenant compte du débat antérieur sur le mouvement citoyen, j'ai proposé qu'au cours du congrès en préparation, le président national du parti confie publiquement à Me Agboyibo, président d'honneur du CAR, la mission de prendre des contacts utiles pour relancer le débat sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles ", explique-t-il dans sa lettre aux militants en qualifiant de pur mensonge les propos de Me Agboyibo. " C'est donc du pur mensonge d'affirmer, comme Me Agboyibo l'a fait dans son message, qu'à la réunion du 23 novembre 2015, il y a eu consensus pour son retour à la présidence du CAR ", écrit-il.
Face a la sortie du Docteur James Amaglo et sans oublier celle du président en exercice, Me Apevon, l'on se demande jusqu'où ira cette crise au sein du CAR. " Quel est l'homme providentiel pour sauver le CAR? ", s'interrogent les militants totalement désorientés face à cette guéguerre. Il apparait clairement que le président d'honneur du CAR, dans sa tentative de reprendre le parti en main, se heurte à une résistance des cadres. " C'est une honte pour nous de laisser le retraité Agboyibo revenir aux affaires comme s'il n'y a pas de cadres valables pour gérer le parti. Me Agboyibo a fait son temps et il doit se reposer comme les autres leaders, notamment le professeur Gnininvi et Edem Kodjo qui ne mettent plus leurs bouches dans les affaires de leurs partis ", fulminait un cadre du parti.
Il va sans dire que les manœuvres du " Bélier noir " de Kouvé pour reprendre les rênes du parti semblent lamentablement avoir échoué. La bienséance voudrait qu'il se contente de son rôle de président d'honneur qui peut être sollicité pour résoudre des crises pouvant surgir au sein du parti. Mais malheureusement, il est actuellement l'acteur majeur de cette crise, et donc disqualifié pour conduire la médiation.
Pour un autre cadre du parti, " l'actuel président, Me Apévon, doit prendre son courage à deux mains et convoquer un congrès qui peut prendre des décisions importantes de sortie de crise ".
Me Agboyibo semble être abandonné par les cadres du parti mais sûrement pas par les militants. Il urge donc de trouver une sortie de crise pour éviter l'implosion du parti qui n'arrange pas les affaires des uns et des autres.
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