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Faure Gnassingbé divise les Togolais pour conserver le pouvoir
Publié le mercredi 30 mars 2016  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
11ème jour de campagne électorale. 1ère sortie du Président Faure Gnassingbé dans la capitale togolaise.
Lomé, le 21 avril 2015. Faure Gnassingbé, Président sortant, était en meeting sur le terrain du Lycée d`Agoè.


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C’est l’une des grandes décisions prises au Conseil des ministres du 24 mars 2015. « Le troisième avant-projet de loi adopté par le conseil porte création de quatre (4) nouvelles préfectures au Togo. Il s’agit de la préfecture de Mô, de la préfecture d’Agoé-Nyivé, de la préfecture de l’Oti-Sud et de la préfecture de Naki-Est », mentionne le communiqué qui précise les motivations en ces termes : « La création de ces nouvelles préfectures se situe dans le prolongement des efforts que déploie le gouvernement pour améliorer l’organisation administrative du territoire national.

L’objectif est de rapprocher constamment l’administration des administrés pour une meilleure qualité du service public. Il faut rappeler que le processus de décentralisation qui demeure l’une des préoccupations majeures du gouvernement suppose non seulement des collectivités territoriales fortes et opérationnelles, mais également des services déconcentrés de l’Etat également efficaces. En créant de nouvelles préfectures dans la phase actuelle de mise en oeuvre de la décentralisation, le gouvernement se donne les moyens d’assurer un meilleur encadrement des collectivités locales pour leur permettre de réaliser pleinement leur potentiel économique ».


Les arguments avancés par le gouvernement pour justifier la création de ces nouvelles préfectures dont certaines ressemblent juste à un canton sont loin de convaincre le commun des Togolais. A l’analyse, on se rend compte que ce projet qui s’inscrit dans la logique de diviser pour régner est un danger pour la cohésion nationale. Faure Gnassingbé, dans sa logique suicidaire de conserver le pouvoir à tout prix, est en train de semer les germes d’une déflagration politique au relent ethnique dont le Togo se remettra difficilement.


Préfectures de Naki-Est et Oti Sud : Objectif politique et implantation de la faune


La préfecture de l’Oti avec comme chef-lieu la ville de Mango est au centre d’une vive tension depuis le dernier trimestre de l’année 2015. Un projet de réhabilitation des aires protégées communément appelées faunes a ravivé les tensions dans la préfecture. De violentes manifestations ont conduit à des pertes en vies humaines tant du côté des forces de l’ordre que des civils. Pour calmer la situation, le gouvernement a été contraint de limoger le préfet militaire Awadé Hodabalo remplacé par un autre militaire, Jacques Ouadja et le projet a été suspendu. L’accalmie à Mango est précaire puisque les populations refusent d’inhumer les corps des victimes sans que leurs assassins ne soient clairement identifiés. La semaine dernière, une tentative d’enlèvement d’un activiste dans la préfecture a tourné court, faisant monter d’un cran la tension. Le domicile d’un présumé indic des forces de sécurité a été même saccagé.

La préfecture de l’Oti est composée de plusieurs ethnies dont les majoritaires sont les Gam-Gam , les Tchokossi, les Moba. On y trouve aussi des Mossi, des Konkomba et des Natchaba. Même si les Gam-Gam sont plus nombreux que les Moba et Tchokossi réunis, c’est la ville de Mango à majorité Tchokossi qui est au coeur du soulèvement.

Lors des rencontres des ressortissants de l’Oti à Lomé, un sulfureux baron qu’on a plus besoin de citer, a déclaré que la ville de Mango seule ne peut pas entraîner la préfecture de l’Oti dans le soulèvement. Il a poursuivi en disant que si Mango refuse de se calmer, les autres populations de la préfecture pourraient se détacher. Dire que ce baron connu pour son cynisme politique est au coeur du projet de création de la préfecture de l’Oti Sud n’est qu’un secret de Polichinelle. En érigeant Oti Sud en préfecture, avec certainement pour chef-lieu Gando, le régime dans ses premiers objectifs fragilise le front anti-faune. On pourra à loisir dire aux autres peuplades, notamment les Gam-Gam de Gando et leurs frères de Koumongou, Sagbièbou, aux Konkomba de Takpamba que le Chef de l’Etat, dans sa magnanimité, vient de leur offrir une préfecture et, qu’en guise de remerciement il n’est plus besoin qu’ils continuent par s’opposer au projet de la faune. Les Tchokossi qui constituent les frondeurs seront désormais isolés.

Le second objectif poursuivi par le régime de Faure dans l’Oti est purement politique. La contestation du projet de la faune est en train de faire lentement basculer Mango et les localités environnantes dans l’escarcelle de l’opposition. Le risque que toute la préfecture échappe à UNIR est très grand. Alors en créant la préfecture de l’Oti Sud, le régime veut non seulement contenir cette vague de contestation, mais aussi s’assurer de la loyauté au régime des autres ethnies qu’on vient de détacher de Mango en leur offrant deux sièges de députés à la prochaine législature étant donné que, de façon basique, une préfecture au Togo a droit à deux sièges de députés à l’Assemblée nationale. Créer une préfecture à Oti-Sud dans cette atmosphère tendue en opposant des ethnies qui n’entretiennent pas de bonnes relations équivaut à mettre de l’huile sur le feu. En 2015, pour une affaire de gestion de marché, les Gam-Gam et les Tchokossi se sont violemment affrontés à Gando avec des victimes et dégâts matériels importants.



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