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Liberté N° 2162 du 29/3/2016

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Togo/Benin: Les «opposants» togolais, victimes de leur égo démesuré et de leur ventre sont incapables de se mettre ensemble pour obtenir l’alternance pour le peuple togolais
Publié le mercredi 30 mars 2016  |  Liberté


© aLome.com par Lakente Bankhead
Le CAP 2015 et ses leaders ont mobilisé en masse leurs sympathisants et militants pour réclamer des réformes le scrutin de l`an prochain.
Lomé, ce 21 novembre 2014. La marche de protestation du CAP 2015 conduite par ses premiers responsables s`est terminée en queue de poisson quand les manifestants ont tenté de forcer un barrage de forces de l`ordre, au niveau du rond point RAMCO.


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L’élection présidentielle au Bénin et la victoire historique de Patrice Talon devant la machine infernale du pouvoir, on ne se lassera pas d’en parler.
Pire certains, comme Agbéyomé vont jusqu’à faire campagne pour le pouvoir du RPT/UNIR dans leur localité et le «recto verso» Agbéyomé Kodjo.

Ce scrutin a légitimement suscité l’admiration de tout le continent, aussi bien des politiques que des peuples africains en lutte pour l’alternance. Les Togolais sont sans doute en tête de liste de ces peuples tombés sous le coup de l’admiration de cette énième alternance qui vient de s’opérer au Bénin. Mais au-delà de l’euphorie, la problématique essentielle aujourd’hui est comment capitaliser au Togo ce triomphe de la démocratie. Et c’est ici que la prise de conscience des Togolais est essentielle.

Un modèle pour toute l’Afrique, le peuple béninois légitimement exalté

C’est une constance en Afrique, les pouvoirs en place perdent rarement les élections qu’ils organisent. Ayant tous les moyens de dévoyer la vérité des urnes et faire pencher la balance de leur côté, ils s’en sortent toujours ; mais l’une des rares exceptions vient d’être offerte par le Bénin. Plus de 65 % des suffrages pour Patrice Talon contre moins de 35 % pour le candidat du pouvoir Lionel Zinsou, c’est un score sans appel et c’est ici que le nouveau président doit se sentir fier. Il doit s’enorgueillir d’avoir pu démentir les mauvais présages, surmonter les obstacles dressés sur son chemin, clouer le bec à son ennemi intime – suivez les regards – qui a juré que jamais de son vivant, il ne sera président.

Patrice Talon peut se vanter d’être un bon Président, élu de façon clean, sans souillure. Malgré les chants des sirènes, l’élection s’est déroulée globalement dans de bonnes conditions, la transparence était au rendez-vous, à part quelques couacs. Et c’est ce que relèvent les observateurs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) qui en font un modèle pour tout le continent africain.


Au-delà des moyens gargantuesques personnels que Patrice Talon a dû injecter dans cette aventure, des soutiens dont il a pu bénéficier de la part du camp de la rupture, de la transparence du processus, il doit son élection surtout au peuple béninois. La mission d’observation de la Cedeao a justement relevé cet aspect important. Le Chef de mission, Kabine Komara, ancien Premier ministre de la République de Guinée, a salué l’issue du processus et surtout la grande maturité du peuple béninois. « Ce que nous avons observé, c’est un peuple discipliné, un peuple organisé, un peuple conscient de ses responsabilités, qui a exercé son droit de vote dans la discipline, dans la fraternité et dans l’allégresse. Mais aussi une classe politique qui a donné une hauteur de vue extraordinaire, enviable pour toute l’Afrique », a-t-il relevé.

Maturité politique, conscience, responsabilité…voilà en effet les vertus dont ont fait preuve les Béninois dans leur ensemble. Bien que Boni Yayi ait suffisamment construit le pays durant les deux mandats effectués au Palais de la Marina, le propulsant loin devant plusieurs Etats du continent, notamment son voisin de l’ouest, le peuple béninois ne s’est pas laissé emballer par le refrain des partisans du statu quo, à savoir la continuité dans le développement.

Les électeurs ne se sont pas laissé séduire par les réalisations du président sortant qui cherchait à les amener par tous les moyens à élire son pion Lionel Zinsou. Ils ont voté en leur âme et conscience. Certains analystes disent même que le soutien ostentatoire de Boni Yayi a plutôt desservi le Premier ministre et que les électeurs ont sanctionné, à travers lui, le bilan du président sortant. Lionel Zinsou n’aurait sans doute jamais eu la chance d’aller au second tour sans le ralliement des grands partis et leaders politiques du pays. Il aurait été proprement laminé au premier tour. Voulant davantage pour leur pays, aspirant à plus de prospérité, le peuple béninois a pris ses responsabilités et voté massivement le candidat de la rupture, Patrice Talon.

Ici, on n’a pas succombé aux petits présents, aux billets de banque, aux tee-shirts et autres gadgets de corruption. C’est cette prise de responsabilité du peuple qui s’est aussi manifestée dans la classe politique et a amené les autres candidats malheureux du premier tour à se rallier sans conditions à Patrice Talon. Ils l’ont fait sans faux-fuyants, sont retournés sur le terrain pour le second tour et ont battu ouvertement campagne pour lui et appelé leurs militants et le peuple à le plébisciter. Voilà un peuple conscient !

Les Togolais devant leurs responsabilités

La victoire de Patrice Talon n’a pas fait que la joie des Béninois. Au Togo, on était tous béninois depuis le lundi 21 mars où les tendances proclamées par la Commission électorale nationale autonome (Cena) l’ont donné vainqueur. On est simplement admiratif de cette réussite béninoise. Sur les réseaux sociaux, ce n’étaient que des félicitations à l’endroit des Béninois. Les politiques togolais ne sont pas du reste. La plupart ont salué la maturité démocratique du peuple béninois, même les opposants doubles qui font tout pour entraver les efforts de ceux qui luttent pour l’alternance au Togo. Une chose est de célébrer le triomphe de la démocratie béninoise, une autre est d’en tirer les bonnes leçons pour concourir à l’avènement de l’alternance au Togo. Les Togolais sont-ils capables de faire comme les Béninois ?

Voilà toute la problématique. La question se pose avec légitimité lorsqu’on voit les réalités dans notre pays. Si on peut tout reprocher au régime Rpt/Unir qui passe par tous les moyens pour entraver l’avènement de l’alternance et s’accrocher au pouvoir, aux opposants politiques de ne pas être soudés et n’en faire pas assez pour arracher cet idéal, l’autre facteur non négligeable qui explique le statu quo est le manque de prise de conscience et de ses responsabilités par le peuple togolais.

Cela va sans doute susciter des démangeaisons intellectuelles chez certains qui vont se mettre dans la peau des meilleurs avocats du peuple, darder que les Togolais ont suffisamment fait de sacrifices et que ce sont les politiques qui ont vendu la lutte. Soit. Mais c’est aussi une constance que la lutte n’est pas encore finie et qu’à l’épreuve du terrain, les Togolais ne semblent pas prendre toute la mesure et conscience de leur situation et agir en conséquence. Cette réalité palpable, l’analyste politique Cyr Adomayakpor l’a une fois de plus relevée lundi dernier au cours de l’émission « Toc Toc » sur la chaine de télévision LCF, regrettant que le peuple togolais soit « un peuple endormi ». Elle se remarque le plus lors des élections.

Alors qu’ils sont victimes de la gouvernance du pouvoir Rpt/Unir et que l’opportunité leur est offerte de le sanctionner, les électeurs togolais n’hésitent pas à vendre leur avenir pour des pécunes. Ici, un billet de 1000 FCFA, un tee-shirt à l’effigie du parti au pouvoir ou de son candidat, un bol de maïs ou de riz, une feuille de tôle, etc. suffisent pour acheter le vote de l’électeur. Les Béninois, eux, ont pris la mesure de l’enjeu et n’ont nullement succombé à ces appâts. Conscients que ces petits gadgets peuvent leur coûter cinq ans de souffrance, ils ont transcendé cela et voté utile.

Au Togo, on donne beaucoup d’importance aux commérages politiques et on se laisse vite berner par de faux opposants. Pour la présidentielle du 25 avril dernier, ils étaient nombreux, les électeurs à se laisser séduire par les appels au boycott du scrutin lancés par certains politiques qui avaient des visées cachées. Ici, avec un billet de 10 000 F, ou juste une promesse, on peut acheter la conscience d’un délégué de l’opposition dans un bureau de vote qui laisse traficoter le procès-verbal. Les électeurs originaires du Nord du pays se voient vite laver le cerveau par les propos selon lesquels s’ils laissent un Sudiste venir au pouvoir, c’en sera fini pour eux et ils seront chassés de leurs terres au Sud…

Au-delà de la jubilation collective légitime que l’issue de l’élection présidentielle au Bénin peut susciter, le vrai enjeu aujourd’hui pour les Togolais est d’aller à l’école du peuple béninois, prendre pour une fois conscience de leur situation et agir en conséquence…

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