Lorsque le 19 décembre 2012, lors de la présentation des vœux de nouvel an, s’exprimant au nom de ses collègues ambassadeurs en poste au Togo, Patrick Spirlet, le représentant de la délégation de l’union européenne au Togo, félicitait Faure Gnassingbé pour les grandes réformes économiques entreprises pour assainir les finances publiques au Togo, il croyait très fort en leur aboutissement.
Il avait surtout placé un espoir incommensurable au projet de création de l’Office Togolais des Recettes (OTR) dont il avait vanté les mérites devant le président du Togo.
Et tous les togolais, mus par une vision pour le Togo croyaient sincèrement à cette innovation majeure dont Faure Gnassingbé et son ministre de l’économie, Adji Otèth Ayassor étaient porteurs pour booster l’économie togolaise.
Plusieurs missions conduites par Adji otèth Ayassor étaient d’ailleurs effectuées de par le monde pour voir les contours de ce projet, vivre l’expérience des autres pays qui ont déjà mis en œuvre ce projet afin de s’en inspirer pour sa mise en œuvre effective au Togo.
Dans la foulée, pour le budget exercice 2013, une ligne budgétaire consistante de 12 milliards a été arrêtée à cette fin.
Ayassor s’en est vanté à plusieurs reprises devant les députés pour leur faire croire que l’OTR était pratiquement une solution magique, une thérapie de choc pour doubler les recettes fiscales et douanières au Togo.
Il leur a dit que dès février ou au plus tard mars 2013, tout serait mis en place pour lancer cet office qui va mutualiser les recettes douanière et fiscales avec un système de fonctionnement vraiment enviable.
Voilà qui a pu faire rêver les députés et à leur suite, tous les togolais sur la bonne foi et la vision de nos dirigeants. En réalité, nous avons été tous naïfs.
C’était vraiment une erreur grave de croire que pour une fois, les dirigeants du Togo seraient capables de conduire réellement un projet à son terme avec des résultats probants. Il n’en est rien.
Plus de sept mois après le vote de ce budget, aucun frémissement allant dans le sens de la mise en place de ce projet n’est observé. Au contraire, l’immeuble qui était en chantier pour abriter cet office a été brutalement et précipitamment affecté au service du Cadastre par dame Ingrid Awadé, tout près de la nouvelle direction générale des impôts dans le prolongement de l’ambassade des Etats Unis.
Et puis, plus rien, le projet a simplement du plomb dans l’aile.
Personne n’entend encore parler de cet office dont les mérites ont été largement vantés au-delà des frontières du Togo pour constituer un véritable fonds de commerce pour les thuriféraires du pouvoir qui, pour persuader les partenaires au développement ne juraient que par ce projet.
Mais une question simple se pose. Que fait-on des 12 milliards affectés à cet office utopique ?
Seul Adji Otèth Ayassor pourrait répondre objectivement à cette question.
Mais il est clair que les togolais qui observent de près la méthode actuelle de gouvernance de notre pays, se rendent bien compte, chaque jour que nos dirigeants sont au bout de leurs moyens.
Ils n’ont en réalité plus rien de porteur à démontrer, vraiment plus rien à part les veux pieux et des promesses creuses !