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Ces flux financiers qui freinent le développement de l’Afrique
Publié le vendredi 1 avril 2016  |  Actu Express


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Fraude fiscale, évasion fiscale, falsification des factures, fausse facturation, prix de transfert, blanchiment d’argent, contrebande, corruption etc. sont des maux qui minent le développement du continent africain. Si on n’y prend garde, ces flux financiers illicites vont dangereusement plomber la réalisation des 17 Objectifs du développement durable (Odd) par nombre de pays africains.


Le constat est émouvant et contraste avec l’immense richesse du continent. L’émergence de l’Afrique coïncide paradoxalement avec l’augmentation des mouvements de protestation.

Le développement humain, y compris l’accès aux services de santé de qualité, à l’éducation, à l’emploi et à un niveau de vie décent reste difficile pour de nombreux africains. Les avantages du cycle actuel de croissance (estimée à plus de 5% dans plusieurs Etats Africains) sont sans nul doute inégaux et se limitent aux personnes à revenus élevés.

A cause des flux financiers illicites, l’Afrique perd chaque année 50 milliards de dollars américains (soit 2.500 milliards F CFA) selon Global financial integrity (Intégrité fiscale mondiale), un organisme basé aux Etats-Unis.

Si ces flux financiers étaient retenus sur le continent, ils auraient pu être investis dans des secteurs productifs de son économie pour sortir la population croissante de l’Afrique de la pauvreté et du sous-développement.

Aussi, l’agenda 2063 de l’Union Africaine a-t-il identifié l’amélioration de la mobilisation des ressources intérieures comme un pilier essentiel pour le développement durable et inclusif de l’Afrique. C’est dans cette optique qu’il urge que la société civile se mobilise en Afrique pour arrêter l’hémorragie.


«Arrêtons l’hémorragie», une campagne populaire initiée par TrustAfrica

La question des flux financiers illicites a été au cœur du débat sur l’élaboration de la feuille de route du développement de l’Afrique conformément à l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et au processus de financement du développement et les objectifs de développement durable post-2015.

Pour faire aboutir tous ces efforts qui concourent au développement du continent, des capacités adéquates, en particulier sur le plan politique, doivent être mises en place aux niveaux national et régional pour l’arrêt des flux financiers illicites en provenance d’Afrique.


Dans la foulée, Tax Justice Network Africa (TJN-A), TrustAfrica (TA) et Third World Network Africa (TWN-A) ont officiellement lancé la campagne continentale « Arrêtons l’hémorragie » les 24 et 25 Juin 2015, à Nairobi, au Kenya pour mettre fin aux flux financiers illicites en provenance d’Afrique.
Une chanson aux paroles évocatrices a été composée pour accompagner ladite campagne continentale.


Voici son contenu.
« Ils ont des diamants sous leurs pieds
Mais rien dans le ventre, et sont donc brisées et faibles
Les multinationales extraient tout l’or à leur portée
Envoient les bénéfices à l’étranger, ne laissant ici que des déchets
Les PDG portent un toast aux actionnaires lors de leurs rencontres. Alors que les populations locales n’ont pas les moyens de se donner à manger. Notre pauvreté profite à l’élite mondiale. Qui dépeint mon continent comme la maison de la guerre et de la maladie Quand les ressources de l’Afrique profitent à ses enfants.


Nous aimerions ne pas avoir à risquer notre vie sur des embarcations de fortune. Et d’être traités comme des animaux lorsque nous accostons. Puis-je vous mettre au défi d’imaginer une réalité différente? L’aide ne marchera jamais, elle est une fraction du siphonage.
Nous subvenons aux besoins du monde, mais le continent vit dans la souffrance.
Nous n’avons pas besoin de dons de vêtements ; nous voulons arrêter l’hémorragie.
Parce que l’Afrique est riche, mais pas son peuple.
Arrêtons l’hémorragie! Arrêtons l’hémorragie!
Elle créée et entretient la pauvreté de mon peuple
Arrêtons l’hémorragie! Arrêtons l’hémorragie!
Génération de conflits par l’inégalité. »

La riposte des Chefs d’Etat Africains


En mai 2013 déjà, à l’invitation de l’ancien président Goodluck Jonathan, un Groupe de haut niveau dirigé par l’ancien président Sud-africain, Thabo MBeki, a tenu des réunions à Abuja puis à Lagos pour plancher sur le problème de flux financiers illicites en provenance d’Afrique. Ces rencontres ont regroupé aussi bien les acteurs étatiques que les acteurs non-étatiques.


C’est ainsi que le Conseil économique africain a décidé le 29 mai 2013 à Addis Abeba de la mise en place d’un panel de haut niveau sur les flux financiers illicites. Sous la houlette de Thabo MBeki, les consultations de ce Groupe d’experts ont joué un rôle important dans la détermination des options et recommandations politiques appropriées sur la façon de traiter efficacement les Ffi en Afrique et le rôle que les différentes institutions internes, externes, étatiques et non-étatiques, les acteurs , organismes et parties prenantes peuvent jouer dans la résolution du problème. Le rapport du Groupe d’experts contient des informations spécifiques à l’appui des recommandations concrètes aux gouvernements des Etats Africains de même qu’aux autres parties prenantes sur la lutte contre les Ffi et leurs impacts sur le développement du continent. « Notre Groupe est convaincu que le capital généré sur le continent et qui doit, en toute légitimité, y rester, doit constituer une partie importante des ressources utilisées pour financer le programme de développement post-2015 », a précisé Thabo Mbeki.


Notons que les Ffi étaient au centre des débats lors de la conférence de mobilisation des fonds pour le développement tenue du 13 au 26 juillet 2015 à Addis Abeba où le Programme d’action d’Addis Abeba (Paaa) a été adopté, à la suite d’un compromis sur la question relative à la fiscalité internationale.


Par ailleurs, le rapport du Groupe de haut niveau présente une opportunité pour les Organisations de la société civile africaine en vue d’élaborer une architecture continentale cohérente pour combattre les Ffi.


Une difficulté particulière réside dans le fait que les réponses apportées dans le passé ont emprunté, parfois sans discernement, les concepts et solutions proposés pour la plupart par des initiatives du G20 et de l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde), sans tenir compte des spécificités du contexte et de l’expérience de l’Afrique.


Ainsi, tout en adoptant les solutions efficaces proposées par des organisations comme l’Ocde, on doit impérativement savoir que ces réponses sont largement fondées sur la façon particulière dont le problème est ressenti par les économies occidentales et des pays du Nord. Les solutions proposées ne pourront donc pas répondre de manière adéquate aux manifestations spécifiques du problème des flux financiers illicites et de leurs causes profondes dans le contexte africain.
Par conséquent, « la tâche essentielle à laquelle les organisations de la société civile et les partenaires africains doivent s’atteler est de poser correctement la problématique des flux financiers illicites dans le contexte africain et d’élaborer des réponses politiques typiquement africaines », préconise Briggs Bomba de TrustAfrica.

Isidore Akollor

Actu EXPRESS N°371 du 29 Mars 2016


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