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Révision à la hausse de l’émolument des députés togolais/Un vol organisé au sommet de l´État, d’après un Togolais de la Diaspora
Publié le mardi 5 avril 2016  |  Telegramme 228


© aLome.com par Parfait
L`Assemblée nationale du Togo reprend du service après des vacances parlementaires
Lomé, le 6 octobre 2015. Palais des Congrès, Salle des plénières du parlement. Divers invités de marque étaient présents à l`ouverture de la 2ème session ordinaire de l`hémicycle au Togo.


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Ce texte n’est que le fruit de la réaction très partagée par une bonne frange des Togolais à l’annonce de la révision à la hausse des émoluments des députés togolais. Dans cet article, le compatriote togolais vivant en Allemagne ne voit aucunement l’opportunité d’une telle augmentation dans la mesure où le pays végète dans une certaine misère. Voici en intégralité l’analyse de situation de Samari Tchadjobo…

Vol organisé au somme de l’Etat : 1 300 000 FCFA par mois pour un député togolais : pour quel travail alors ?



Selon le site Icilomé.com "depuis le 28 février, les indemnités, des députés togolais ont été revues à la hausse. De 700 000 FCFA, l’émolument des élus du peuple passe désormais à 1 300 000 FCFA par mois. Quant à celui des présidents des commissions et des membres du bureau à l’Assemblée nationale, il est passé de 900 000 à 1 500 000 FCFA, sans compter le bon de 400 litres de carburant dont ils bénéficient mensuellement."


À lire une telle information on se croirait dans un pays où tout marche bien et où la prospérité est devenue une réalité au sein des populations.


Rappelons que cette information n´est pas un extrait d´un roman de science-fiction, c´est bien une des réalités togolaises. Nous sommes bien au Togo. Oui ce pays où tout est à l´envers. Ce pays où les populations, depuis des décennies, se sont résignées à la débrouillardise pour vivre, ou plutôt pour survivre ; l´état illégitime, incompétent ou inexistant ayant démissionné.
On peut reprocher à Abass Kaboua, président du MRC, sa spéciale façon de dire ou de dénoncer les choses, mais on ne peut pas nier comme ça ou rejeter d´un revers de main le contenu de son message s´il reflète la réalité. N´étant pas dans le gouvernement, et supposons que le Togo soit une démocratie comme ils le prétendent, alors Monsieur Kaboua est dans son rôle d´opposant pour dénoncer ce qui ne va pas au sein de l´exécutif ou du législatif.
Et l´augmentation immorale et surtout injustifiée des émoluments des "députés" togolais est actuellement ce qui ne va pas.


Nos fameux députés ont-ils la conscience tranquille en touchant de telles sommes à la fin de chaque mois dans cet océan de misère ? Eux qui sont au pays et sont sensés être proches des populations doivent être les premiers à vivre et constater le manque ou le caractère délabré des infrastructures dans nos écoles, nos collègues, nos lycées et nos universités.
Eux qui sont sensés représenter le peuple devraient être les premiers à dénoncer la misère de nos fonctionnaires, de nos retraités et surtout de nos enseignants dont les nombreuses et légitimes revendications ne sont jamais satisfaites par le gouvernement. Sans parler de nos hôpitaux qui ne méritent plus que le nom mouroirs, devenus un lieu de trafics de toutes sortes.
Se servir, se remplir les poches semble plus préoccuper nos figurants de députés que de se battre pour changer la donne politique dans notre pays pour améliorer les conditions de vie de nos populations.


S´il n´y a pas d´argent pour augmenter sensiblement les salaires des fonctionnaires et des enseignants, pour attribuer des bourses aux étudiants et améliorer leurs conditions d´études, d´où sort-on chaque mois des centaines de millions de nos francs pour payer des soi-disant représentants du peuple dont nous avons de la peine à voir les retombées positives du travail sur les populations.

Que font-ils au juste au parlement ? Pour servir de caisse de résonance des desiderata du clan Gnassingbé ? C´est clair que nous sommes dans une dictature héréditaire qui ne veut pas entendre parler d´alternance politique. Comment est-il possible de faire un travail sérieux de parlementaire dans un système politique où tout est bloqué et contrôlé ?


C´est tout simplement triste qu´être député au Togo devient une fin en soi et un moyen d´enrichissement personnel. Quand on est député ou autre responsable politique dans un pays politiquement et socialement à terre comme le Togo et on touche de telles sommes, alors que beaucoup de familles togolaises tirent le diable par la queue, on doit se poser des questions pour savoir pour quelle contrepartie on a de tels avantages financiers. Et si on ne le fait pas, c´est qu´on n´a pas compris ce que veut dire faire de la politique dans un pays pauvre et appauvri comme notre pays.


Il y a un certain député de l´ANC qui parle de jalousie évoquant la dénonciation d´Abass Kaboua comme si les millions qu´ils touche seraient le fruit de ses efforts personnels. Monsieur le député,
l´argent que vous touchez de façon injustifiée provient du trésor togolais et appartient à tous les Togolais, et comme ces mêmes togolais ne voient pas le travail pour lequel vous touchez de telles sommes, ils ont le droit de vous demander des comptes.

Notre député parle des émoluments de parlementaires dans les pays voisins comme le Ghana ou le Benin pour justifier l´augmentation des leurs. Sait-il seulement que ces pays qu´il cite ne sont pas dirigés par des dictatures et que les injustices sociales, la corruption et le délabrement des infrastructures sanitaires comme scolaires ne sont pas aussi criardes qu´au Togo ?


Des députés de l´opposition sont-ils prêts à encourager un changement de régime d´une manière ou d´une autre, un changement qui rendrait leur avenir politique incertain ? Étant aujourd´hui sûrs des avantages financiers qui sont les leurs, peu importe si leur présence au parlement est bénéfique au peuple ou non, seront-ils à même de renoncer à la vache à lait que constitue leur situation de députés ? N´y a-t-il pas un danger de s´éloigner des idéaux pour lesquels ils avaient été élus ? Certaines mauvaises langues ne risquent-elles pas d´interpréter la présence de l´opposition à l´Assemblée Nationale comme une collaboration qui ne fait que légitimer un régime aux abois ?


Ces colossales sommes accordées aux députés ne risquent-elles pas de ressembler à de la corruption pour faire taire ceux qui oseraient avoir un esprit critique et faire durer le statu quo qui arrange le régime actuel ?


Nous dénonçons tout le temps le fait que des membres d´un certain clan politique se sont accaparés des ressources du pays alors que la majorité au sein du peuple est défavorisée.
Le pillage des richesses du Togo, la corruption, encouragés par une totale impunité, par cette même minorité ne fait qu´accélérer sur le plan social la descente aux enfers des populations.
Et pour des dirigeants ou responsables politiques qui se respectent et respectent leur peuple, l´heure n´est pas à l´augmentation des indemnités ou émoluments de députés ou autres représentants du peuple. La mauvaise gouvernance et le manque de contrôle sérieux dans la gestion des finances à la Présidence par exemple, dans les ministères et les autres services sont déjà des sources d´hémorragie financière inutile qui font que trop d´argent, qui aurait servi à construire des structures pour réduire la pauvreté, est gaspillé dans le secteur politique improductif.


Pour qui aime le peuple et est sensible à ses souffrances la réduction sensible du train de vie de l´État, comme par exemple la réduction et le contrôle des dépenses à la Présidence de la République, dans les ministères et dans les autres services, la réduction sensible des émoluments des députés et des ministres doivent être l´agenda qu´il faut exécuter pour permettre l´augmentation sensible des salaires de tous les travailleurs et améliorer l´état des infrastructures scolaires et sanitaires sur toute l´étendue du territoire.
À moins que nos hommes politiques, députés ou autres, aient leur agenda à eux : celui de se servir en oubliant le peuple pour lequel ils sont supposés être là.
Ce qui serait dommage et surtout triste !


Samari Tchadjobo
Allemagne
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