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Togo: «Clair-Obscur» de Victoire Tomégah-Dogbé autour de l’argent des Bailleurs. Qui est complice de sa gestion «déhanchée»?
Publié le lundi 11 avril 2016  |  Le Rendez Vous




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L’évidence crève les yeux. Depuis que Mr Faure Gnassingbé a ramassé, entre vitesse et précipitation, le reliquat d’un pouvoir qui traînait auprès de la chaude dépouille de feu son père Eyadema Gnassingbé, les « erreurs » de tout genre se succèdent. Sur le plan politique, dans les plus grandes sphères, l’on décrète une chose le matin et son contraire le soir. Sur le plan social, délibérément ou par carence, les choix sont des plus maladroits que la sous-région ait pu expérimenter.

«Faure» heureusement, dans certains cas, nos responsables prennent le courage à deux mains pour copier les programmes de certains voisins mais pour quel résultat ? On n’a pas besoin d’être un expert politologue ou sociologue pour le savoir. S’il y a un pan de la gestion publique qui souffre le plus de la mauvaise foi, c’est bien la gestion des fonds publics.

Au Togo, partout où passe l’argent, c’est le scandale qui suit dans l’indifférence des premiers décideurs, pour ne pas dire sous leur complicité. Au même moment, s’il y a une autorité qui embrasse de trop dans la gestion des fonds publics au point de susciter interrogation vis-à-vis du résultat et du sérieux dans la gestion, c’est Mme la ministère du Développement à la Base, Victoire Simédého Marie-Noëlle Dzidudu Tomégah-Dogbé

A la fois Directrice de cabinet de la présidence de la République, elle est un produit du PNUD importé au Togo par l’ancien Premier Ministre Gilbert F. Houngbo. Certes, les institutions internationales de cette trempe n’emploient pas qui veut. Toutefois, il est aussi une évidence que la plupart des compétences venues des mêmes institutions pour s’insérer dans la machine du système en place, pour des raisons techniques ou politiques, sont devenues des virus méconnaissables comparativement à l’honnêteté qui a fait d’eux, des fonctionnaires d’institutions internationales.
Avant qu’il ne perde le peu de crédibilité qu’il lui restait, l’ex P.M. Houngbo a préféré démissionner.

Gilbert Bawara, compte aux rangs de ces importés des institutions internationales. Mais nous savons comment le monsieur est défiguré par un zèle politique jusqu’au jour où, par la mésaventure d’un gouvernement qu’il a failli rater, ses ardeurs soient calmées par un portefeuille qu’il a dû accepter pour faire d’une mauvaise fortune bon cœur. Dame Victoire Tomégah-Dogbé, pour sa part, estime que le ciel est encore clément pour elle et que les enjeux économiques sont tellement faramineux qu’elle peut miser sur toute sa crédibilité sans sourciller. Victoire Tomégah-Dogbé le fait à merveille.

Dans la gestion des fonds des bailleurs, la dame ne vient que de commencer son aventure dans une eau bénie où elle confond, crevettes, carpes, moules et têtards. Dans sa gestion, tout ce qui ne tue pas engraisse. L’enjeu en vaut la chandelle quand on laisse un poste au PNUD pour un autre au Togo. 2008, le premier gouvernement Houngbo surgit comme une vague d’eau d’une mer agitée qui largue sur la côte toutes les jeunes espèces aquatiques.

Beaucoup seront ravalées, soit par les prochaines vagues soit par le sable de mer. Mais contre vents et marrées, alors que l’ex PM Houngbo lui-même ait été obligé de jeter l’éponge, dame Dogbé a pu s’affirmer et même se doter d’un territoire sur la terre ferme. Elle est désormais loin des aléas aquatiques, du moins pour le moment et se révèle même un centre de décisions par excellence. Donc dans la race d’inconnus importés par Gilbert F. H, c’est bien l’actuel Directrice de Cabinet à la présidence de la République et Ministre du développement à la base qui a réussi à tenir les câbles dans une arène de loups qui ne ratent pas la moindre occasion pour se sauter dessus.

Entre temps, au nom de la réduction de la pauvreté, l’on est passé à la mise en œuvre du Document Intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP-1) et plus tard du Document Complet de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP-C de 2009-2011).


Ceci s’est matérialisé par l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (I-PPTE). Ce dernier résultat sera très vite remis en cause par un endettement exponentiel du pays malgré les avantages liés à l’achèvement de cette initiative. Le DRSP, le Ministère du plan a conduit ce programme par deux fois.

Ce coup d’essai apportait au moins 600 milliards CFA annuel collecté auprès des bailleurs pour le Togo, bonne nouvelle. Chapeau aux initiateurs. A partir de 2010, le DRSP1, disions-nous, est devenu DSRP2. Le programme devait ratisser large pour réduire la pauvreté de moitié à l’horizon 2015. Il faut souligner que les 600 milliards des bailleurs et principalement de Bruxelles devaient permettre, entre autre, la gratuité de la césarienne, de l’école, les cantines scolaires, la santé publique pour ne citer que quelques volets.

Inutile de vous rappeler qu’à l’époque, pour la gestion des 2 milliards annuels qui devaient être consacrés à la cantine scolaire, l’ancien ministre Nagou de l’enseignement primaire et secondaire et l’inoxydable Adji Otèth Ayassor étaient rentrés en froid chacun voulant tirer la nappe de son côté. Devenu Ministre de l’éducation, Dame Bernadette Legzim-Balouki, consciente des enjeux pour avoir été précédemment directrice du Budget, après une tournée, promet de redonner vie à la gestion des 2 milliards destinés à la cantine scolaire. Mais très tôt, elle a déchanté, sans doute qu’on a dû lui taper sur les doigts. Une façon de dire, fait ton désordre mais laisse chacun dans son rôle. 2013, le DSRP2 est transformé en Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE). La SCAPE vise la promotion d’un développement participatif, équilibré et durable pour la période 2013-2017.

L’axe 1 de ce programme s’intitule «développement des secteurs à fort potentiel de croissance » ; l’axe 2 est consacré au « Renforcement des infrastructures économiques » ; l’axe 3 porte sur le « développement du capital humain, la protection sociale et l’emploi » ; l’axe 4 s’attèle au « renforcement de la gouvernance».

Par cet outil, le régime estime avoir trouvé un canevas pour imprimer un nouveau rythme de développement au pays. Mais, évaluation faite, si la SCAPE a pu satisfaire ceux qui gèrent le programme, elle est en deçà des attentes. Les partenaires au développement trouvent que les résultats demeurent en deçà des attentes et constate que les « principaux défis » sont « les mêmes que ceux identifiés à la revue précédente » tout en fustigeant l’alignement insuffisant du budget sur la SCAPE.

A l’époque Mme Kardhiata Lo N’diagne et ses amis recommandaient l’« accentuation les efforts d’amélioration de la gouvernance économique et financière, en vue d’une transparence dans la préparation et l’exécution du budget, la passation des marchés publics et la gestion de la dette ». Une façon de dire à demi-mot que la gestion des fonds collectés au niveau des partenaires est quelque peu gluante.

Des partenaires déçus


En janvier dernier, les partenaires, déçus, publient le constat à ciel ouvert, la SCAPE n’a pas atteint les objectifs pour trois raisons : D’abord l’insuffisance des ressources internes, ensuite la lenteur dans la mise en œuvre de la décentralisation et enfin, la non adhésion des populations au programme. Il y a de quoi quémander vainement l’adhésion populaire si nous savons que pour la plupart des Togolais, le fait qu’un fils remplace son père après 38 ans de règne est une injure.

Ensuite, le Togo est un territoire ou la gestion publique est devenue une foire à cancre au vu et au su du contribuable désabusé sans oublier que très peu de projets sont précédés d’études sérieuses. L’essentiel pour eux, c’est de trouver les formules qu’il faut pour faire venir le ‘’fric’’, la transparence est un petit détail. Ainsi avons-nous connu des projets financés qui n’ont jamais commencé, ou des projets dont les fonds finissent avant le travail ou alors des projets sans aucun impact sur la cible.

Mais malgré que la gestion de la chose publique soit souvent une sinécure avec des programmes qui se ressemblent toujours par des échecs dans la mise en œuvre, le Togo ne tarit pas de stratagèmes pour continuer par mériter la magnanimité des bailleurs. D’où une autre trouvaille du nom de PUDC, Programme, d’Urgence de Développement Communautaire, un jeu de chaises musicales. Alors qu’à la lecture du budget le PUDC est logé dans le portefeuille du ministère de l’agriculture, interrogé à ce sujet lors de l’étude du budget, ministre de l’agriculture de son état, Agadazi Ouro-Koura répond qu’il n’en sait absolument rien.

Comme si ce n’était pas assez scandaleux qu’une maman ne reconnaisse pas un enfant à sa charge, le jour de l’adoption du budget, le ministre Ayassor des finances, en réponse à cette question où son collègue de l’agriculture a laissé les élus sur leur soif, avance que ces fonds sont destinés à la réalisation des besoins sociaux. Mais, poursuit-il, compte tenu de l’incapacité des ministères à consommer tout leur budget, ils seront remis au PNUD. Triste Togo, il n’en faut pas plus pour susciter surprise et émoi avec les députés. Mais la vie continue, même s’il faut reconnaître que, lorsque certains ministres viennent radoter des balivernes à l’hémicycle, il ne fait toujours pas bon d’être un élu.


Deux semaines après le vote du budget, comme pour ajouter à la surprise relative aux réponses charançonnées des deux ministres, le mercredi 13 janvier 2016, le conseil des ministres, tenu à Pya, adopte le décret portant création du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC). Quel PUDC a fait l’objet de débats lors de l’étude et du vote du budget et quel autre vient de naître ? A ceux qui penseront à une incongruité politique, il faut répondre que, puisque gouverner c’est prévoir, il faille bien préparer le trousseau à un bébé avant sa naissance, où est donc la faute ?

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