11 avril 1991- 11 avril 2016, cela fait 25 ans jours pour jours que 28 patriotes innocents ont été repêchés dans la lagune de Bè. On s’en souvient comme si c’était juste hier.
En avril 1991, alors que la majorité des Togolais qui avait vomi le régime dictatorial du Général Gnassingbé Eyadèma, multipliait des manifestations de rue, le pouvoir du Timonier a décrété le mercredi 10 avril, un couvre-feu qui s’étendit de 19 heures à 6 heures du matin.
Mais comme on le lui connaît, le régime n’a rien communiqué sur cette mesure dans la journée de ce mercredi. Ce couvre-feu, selon les informations, n’a été annoncé officiellement sur les antennes de la Radio nationale togolaise qu’à 20 heures, une heure après son entrée en vigueur.
Le lendemain, le jeudi 11 avril, ce sont des cadavres que l’on découvre sur les rives de la lagune de Bè. 28 corps sauvagement massacrés, dont celui d’une femme enceinte portant un bébé au dos.
Des enquêtes menées par les organisations de défense des droits de l’homme, notamment la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) désignent un commando parachutiste des Forces armées togolaises (FAT) dirigé par un des fils d’Eyadema.
La presse nationale et étrangère, de même que la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) et Amnesty international relaient ces accusations. La LTDH recueille des témoignages indiquant que la plupart des victimes, des travailleurs et des ménagères regagnant leurs domiciles, ignoraient l’entrée en vigueur du couvre-feu.
Evidemment, le régime d’Eyadèma dément l’information et fait porter le chapeau à l’opposition qui serait l’auteur de ce crime odieux.
Selon la version officielle, il s’agit d’une manipulation : les cadavres venaient de la morgue du CHU de Lomé et avaient été jetés dans la lagune de Bè.
Aujourd’hui, 25 ans après, on se souvient encore comme si c’était hier. Mais tôt ou tard, les auteurs, quel que soit le bord auquel ils appartiennent, répondront de leurs actes.