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Le gâchis: Remettre la pendule à l’heure/Le suicide d’un homme ne justifie pas la propagation de fausses informations dans les journaux
Publié le vendredi 15 avril 2016  |  Le Combat du Peuple


© Autre presse par DR
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La semaine dernière, une certaine presse friande de sensationnel et spécialisée en amalgames de toutes sortes a publié un article sur le suicide de M. Norbert Kangni Dometo GBEDESSI à Montréal au CANADA.

Nous avons lu avec peine et commisération ledit article truffé d’inexactitudes et de commentaires tendancieux dont l’auteur s’est servi pour prétendument donner des conseils aux Togolais qui seraient tentés d’immigrer vers l’Occident. Tout cela est bien beau. Mais le moins qu’on puisse attendre d’une presse responsable, c’est de faire une restitution rigoureuse des faits, quel que soit le contexte, dans toutes les circonstances et dans les règles de l’art, pour éviter de faire inutilement du tort à d’autres citoyens qui sont dans la douleur parce qu’ils souffrent de la perte d’un être cher.
En se précipitant, sans aucune vérification, sur la disparition cruelle d’un homme qui avait des raisons personnelles pour immigrer au CANADA, les journalistes de caniveaux se sont comportés en véritables vautours qui ne réfléchissent pas avant de fondre sur un cadavre dès qu’ils sentent l’odeur.

Nous trouvons cette façon cavalière, cynique et insouciante d’exercer le journalisme, immorale.
Certes, GBEDESSI a choisi de tout abandonner et de tout vendre pour faire face aux frais d’immigration élevés pour se rendre au CANADA.


Il est également vrai qu’il s’est suicidé un mois après son arrivée sur les lieux. Toute la vérité s’arrête là. Tout le reste relève des contorsions intellectuelles d’un journaliste en mal de sensation forte qui, manifestement, cherche à s’ériger en donneur de leçons et pour, au passage, faire une récupération politique dans le but évident d’épingler le pouvoir togolais devenu sa cible de toujours.


C’est vraiment dégueulasse, absurde et stupide que les auteurs de l’article n’ont pas cherché d’abord à cerner les contours de ce triste dossier avant d’écrire. Il est souvent enseigné en journalisme, qu’une source unique est une source nulle. Nous ne devons jamais perdre de vue que l’internet est également une source qui souvent n’est pas fiable. Il fallait donc recouper sur place et vérifier les détails préalablement.
Premier accroc, le journal qui a publié l’article n’est pas en mesure de dire avec précision dans quelle banque M. GBEDESSI a travaillé ici à Lomé avant de partir. Il suppose qu’il aurait exercé à ECOBANK ou à ORABANK et pire qu’il était auditeur à SIAB. Et pourtant, c’est facile à vérifier.
On écrit que M. GBEDESSI s’est suicidé parce qu’on lui a établi de faux papiers et que, se sentant menacé de rapatriement, il s’était donné la mort en laissant sur place sa femme et ses deux enfants. Quel gâchis ? Nous sommes devant une atrophie du professionnalisme. C’est sidérant.
Nous avons donc le devoir, en tant que membre de la famille du défunt, de remettre la pendule à l’heure.
Pour ceux qui ne le savaient et ne le savent pas, M. Norbert Dometo Kangni GBEDESSI est le neveu de M. MESSAN Djossou Lucien. En d’autres termes, M. GBEDESSI est le fils de Mme Bayi MENSAH, la grande sœur (même père) de M. MESSAN Lucien. Norbert avait un mois lorsque son père décédait et sa mère a regagné la maison paternelle avec ses trois enfants dont Norbert était le cadet. C’est ainsi que Norbert a été élevé toute sa vie dans sa famille maternelle. Il était très lié à son oncle Lucien qui l’a toujours suivi, conseillé et protégé. Mais aujourd’hui, Norbert, avant son suicide, était adulte et libre de ses décisions.
Après l’obtention de son diplôme de Maîtrise en gestion, il a été recruté à la SIAB. Mais quelques années plus tard, il a commencé à se plaindre de la gestion chaotique de cette banque par les partenaires libyens. Il a constaté que la SIAB n’offrait aucune perspective d’avenir et que c’est une banque condamnée. Et finalement, il a eu raison. Depuis ce moment, il avait voulu s’expatrier pour trouver d’autres opportunités et surtout pour obtenir d’autres diplômes ailleurs. Norbert était un volontariste qui nourrissait l’ambition de se parfaire dans la vie et de faire des sauts qualitatifs. Lorsqu’il y a plus d’un an, M. GBEDESSI a annoncé à son oncle MESSAN Lucien qu’il se proposait d’immigrer au CANADA, ce dernier le lui a déconseillé avant de découvrir qu’il a déjà introduit le dossier et qu’il était décidé à mettre son projet à exécution. Sur ce point, il y a lieu de souligner que le défunt n’était pas le seul dans la famille à se rendre au CANADA. Il y a déjà eu d’autres membres de la famille qui ont entrepris l’expérience avant lui et ils résident dans ce pays. Ce qui veut dire qu’il n’a pas agi au hasard. Il avait tout mûri et mis les garde-fous. Ce qui dément l’information selon laquelle, il aurait voyagé avec de faux-papiers.
C’est le lieu également de souligner que c’est plutôt son épouse qui travaillait à ORABANK et c’est avec son plein accord que le couple et leurs enfants ont quitté le Togo. Avant leur départ, ils ont pris la précaution de satisfaire à toutes les exigences. Et toutes ces démarches ont pris plus d’un an, sinon deux.
Le début supposé du problème : au cours de l’année 2015, M. GBEDESSI a été victime d’une crise parce qu’il n’arrivait plus à dormir. Cette insomnie chronique a nécessité son hospitalisation et des traitements de fond.
Arrivé récemment au CANADA, il avait fait une rechute et a été hospitalisé sur place. C’est 32 heures après sa sortie de l’hôpital qu’il s’était suicidé. Il attendait même, avant le drame, le résultat d’une interview qu’il a passée.


Dans la famille, le suicide de Norbert a atterré tout le monde. Sa maman malade est bien vivante. Pour nous, cette fin cruelle ne lui ressemble guère parce que c’est un battant. Il est tout sauf une mauviette. Ainsi donc, nous subodorons dans l’état actuel de nos informations, entre autres pistes justificatives de cet acte dramatique, qu’il faut interroger le dossier médical au CANADA. Nous ne savons pas ce que le Médecin lui aurait dit. Peut-être aurait-il appris que son mal est irréversible ? Nous nous interrogeons et nous allons approfondir les recherches. Nous savons qu’il n’était pas sous le coup d’une expulsion. La preuve, sa femme et ses enfants ne sont nullement inquiétés ni menacés de retour.


Quant au communiqué de la diaspora, il comporte une contrevérité : c’est l’Etat canadien qui avait pris en charge les frais de la morgue. Donc, rien ne pressait. En revanche, il nous a été annoncé que nous avons le choix entre le rapatriement du corps (trop cher), l’enterrement sur place ou l’incinération. La famille maternelle, après avoir opté pour l’incinération, a sollicité et obtenu l’accord de la famille paternelle. Il nous a alors été signifié que le coût sera de 3500 dollars canadien. Nous avons donné notre OK. Ce qui fut fait.


Si la diaspora au CANADA a lancé un appel de fonds, c’est de leur propre initiative. Nous ne trouvons rien à y redire. Si c’est nécessaire, nous ferons face à nos responsabilités et paierons les 3500 dollars. En tout état de cause, nous n’avons pas été consultés.
Nous ne voulons pas verser dans d’inutiles polémiques. Nous avons été frappés par un grand malheur dans notre famille. Nous avons perdu un être cher que nous avons élevé. Norbert n’est pas un immigré comme les autres. Il savait ce qu’il voulait. Mais chacun a son destin.
Que ceux qui veulent se saisir de cette affaire pour régler leurs comptes au pouvoir togolais trouvent d’autres alibis ailleurs pour le faire.


Partout ici-bas, la mort n’épargne personne. On se pend aussi au Togo. Ce n’est pas une bonne chose que de se suicider. Mais la vie c’est comme ça.

Lucien MESSAN, oncle maternel de feu Norbert GBEDESSI
Directeur du Combat du Peuple
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