La dernière révision tarifaire de l’eau potable en milieu urbain au Togo remonte à Octobre 2001 à la suite des réformes de 1996 et de la signature d’un contrat d’exploitation entre l’Etat et la Société togolaise des eaux (Tde). Depuis lors, cette grille n’a suivi aucune modification.
Aujourd’hui, le gouvernement trouve nécessaire de procéder à l’élaboration d’une nouvelle structure tarifaire qui se veut « équitable permettant d’accroitre le tarif moyen du secteur ». A cet effet, l’Etat à travers le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de l’hydraulique a lancé le 5 décembre 2015, une étude tarifaire de l’eau potable en milieu urbain avec l’appui conjoint du PNUD et de l’UE.
Le but de cette étude qui a fait objet de restitution ce mercredi 14 avril à Lomé est, dit-on, de voir à combien faut-il « augmenter progressivement » le prix de l’eau en milieu urbain pour atteindre l’équilibre financier dans le secteur.
«Approximativement, le m3 d’eau est vendu aujourd’hui à 300F à la population. Faut-il aller à 1000F, à 500F, à 400F, à combien ? Pour cela, il faut une étude pour voir la volonté de la population à payer de l’eau, la capacité de payer de l’eau et à quel prix elle souhaite payer cette eau. Alors, l’étude tarifaire a fait un diagnostic de l’état et une enquête ménage qui permet de savoir la volonté et la capacité de la population de payer de l’eau et cela nous permettra de faire des propositions à l’Etat pour dire, voici la nouvelle grille tarifaire qu’on pourra appliquer pour que le secteur atteigne l’équilibre financier », a indiqué M. Jacques M’BATA , le Directeur Général de la Société de Patrimoine de l’Eau en milieu Urbain et Semi-urbain (SP EAU) qui assure la maîtrise d’ouvrage de ce projet.
Selon ce dernier, la réforme permettra aux bailleurs de fonds d’intervenir dans le secteur, pour qu’on puisse invertir davantage et améliorer la qualité de service de l’eau. « La qualité de service de l’eau, c'est d’avoir de l’eau 24h/24 à la bonne pression et à une qualité impeccable.», a-t-il expliqué.
Pour le ministre, de l’Agriculture, de l’élevage et de l’hydraulique, Ouro Koura Agadazi, par ladite initiative, l’Etat entend garantir au sous secteur de l’hydraulique urbaine, une viabilité financière durable permettant d’améliorer ses performances techniques commerciales et en même temps restaurer et maintenir son équilibre financier rompu depuis plusieurs décennies. « Ce déséquilibre financier du secteur est dû en grande partie à une insuffisance des tarifs et à une grille tarifaire inadaptée. Cette démarche cohérente du gouvernement ne vise ni plus ni moins qu’à traduire concrètement sa volonté d’assurer la desserte en eau potable de nos vaillantes populations », a assuré le ministre Agadazi.
Il faut noter que l’ atelier de restitution de cette étude tarifaire de l’eau potable en milieu urbain qui a lieu ce mercredi 14 avril à Lomé visait à permettre aux acteurs clés du secteur de l’hydraulique urbaine d’apporter non seulement leurs contributions pour l’amélioration des rapports de l’étude suivant une approche largement participative, mais aussi les amener à s’approprier des résultats de l’étude. Plus spécifiquement, il s’agira entre autres d’amender /valider et obtenir un consensus autour des résultats de l’étude.