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Togo/Déclaration du Parti des Travailleurs: «50 ans, Ça suffit, A bas la dictature du clan familial des EYADEMA-GNASSINGBE»!
Publié le dimanche 17 avril 2016  |  Parti togolais des travailleurs


© aLome.com par Edem Gadegbeku
Claude Ameganvi, leader du PT, Parti des travailleurs.


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Ce 14 avril 2016 marque le début de la 50e année au pouvoir de la dictature du clan familial des EYADEMA-GNASSINGBE.

50 ans de règne, c’est bien trop long, car cela fait deux générations entières de citoyens togolais, selon la périodisation de 25 ans pour une génération qui est d’usage chez les historiens. Deux générations de citoyens qui sont nés et ont grandi sous ce régime de dictature familiale d’un type particulier puisqu’il est le seul à avoir duré aussi longtemps en Afrique et d’ailleurs dans le monde entier où il vient juste après celui de la famille de KIM JONG-UN,au pouvoir depuis 1948 en Corée du Nord.

«88% des Togolais et 87 % des Gabonais n’ont jamais connu qu’une seule famille au pouvoir… Pourtant ils ne vivent pas dans une monarchie ! », indique le Rapport intitulé TOURNONS LA PAGE, rendu public en 2015.


C’est le 14 avril 1967, il y a jour pour jour une cinquantaine d’années, que celui qui s’appelait alors depuis son enfance Etienne EYADEMA débarqua du pouvoir le Colonel Kléber DADJO qui l’avait pourtant fait enrôler dans l’armée coloniale, le 20 mai 1953, à l’âge de 18 ans.


Ce dernier avait usé de son influence pour faire recruter EYADEMA sans qu’on ne tienne compte de la malformation congénitale (pieds en X) qui le rendait inapte au métier des armes. Affecté après à Parakou, sa carrure imposante lui vaudra d’être désigné comme l’ordonnance d’un officier avant d’aller guerroyer en Indochine et en Algérie.


De retour au pays après sa démobilisation de l’armée française, Etienne EYADEMA participa d’abord au coup d’Etat du 13 janvier 1963 lors duquel il assassina Sylvanus OLYMPIO. Puis, quatre ans après, il fit à nouveau partie de la junte militaire qui déposa le régime de Nicolas GRUNITZKY, le 13 janvier 1967 et installa à la tête de l’Etat le Colonel Kléber DADJO, en sa qualité d’officier le plus gradé à l’époque de l’armée togolaise.


Le 14 avril 1967, sur les ordres de leur maître impérialiste français, alors représenté au Togo par l’Ambassadeur de France Claude ROSTAIN, Etienne EYADEMA renversa par un coup d’Etat militaire à l’intérieur même du putsch du 13 janvier 1967, son parrain Kléber DADJO.

En Kléber DADJO, tout comme auparavant en Nicolas GRUNITZY, les maîtres impérialistes français n’avaient plus confiance. En effet ils leur reprochaient un maque de fermeté pour discipliner les différentes fractions de la petite-bourgeoisie et de la bourgeoisie togolaises dont les rivalités intestines mettaient en danger la préservation des intérêts français au Togo.


En témoigne notamment, la crise déchirant le gouvernement GRUNITZKY-MEATCHI que les nationalistes togolais avaient exploitée pour organiser le soulèvement populaire du 21 novembre 1966 qui avait failli les faire revenir au pouvoir. Par réaction face à cette tentative insurrectionnelle, l’impérialisme français fit le choix d’organiser un coup d’Etat pour imposer un régime militaire au Togo. D’autre part, les maîtres français de Kléber DADJO ne se cachaient pas pour lui reprocher son penchant pour l’alcool qui le rendait souvent incapable de gérer les affaires de l’Etat avec toute la lucidité qu’ils attendaient de lui.


Pourquoi Etienne EYADEMA avait-il mérité, parmi tous les officiers d’alors, une telle confiance de ses maîtres français?

Parce que, quatre ans auparavant, le 13 janvier 1963, il fut le seul à braver honte et déshonneur en assumant publiquement devant une opinion mondiale médusée, la responsabilité de l’assassinat de Sylvanus Epiphanio Elpidio Kwami OLYMPIO, le premier président démocratiquement élu du Togo, l’éminent dirigeant de la lutte pour la conquête de l’indépendance nationale.



Il l’avait abattu de rafales tirées en pleine poitrine et au bas-ventre avant de lui sectionner, au couteau, les veines des poignets pour qu’il se vide de son sang, puis, lui taillada, avec la baïonnette de l’arme, la cuisse gauche tout en disant fièrement à ses camarades : «C’est comme ça que je faisais en Algérie pour m’assurer que mes victimes étaient bien mortes !»


Rappelons que c’est sans honte ni remord que, lors d’une interview aux journalistes de la presse étrangère, Etienne EYADEMA avait osé se justifier de l’assassinat de Sylvanus OLYMPIO devant les grilles de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique où il s’était réfugié et d’où son commando l’avait fait sortir de force au petit matin de ce fatidique 13 janvier 1963, en violation de la règle d’extraterritorialité protégeant les ambassades dans le monde entier, comme suit : « Il est descendu de la voiture et a marché vers le portail de l’Ambassade. Là, il s’est arrêté (réalisant sans doute que, s’il continuait, il perdait toute protection diplomatique), et nous a dit qu’il ne voulait pas aller plus loin. Je décidai : c’est un homme important, et il pourrait y avoir des manifestations de foule s’il restait ici. Aussi, je l’ai descendu. »


Après avoir pris le pouvoir ce 14 avril 1967, Etienne EYADEMA, transformera dans les années 1970 son patronyme en faisant de son nom de famille son prénom et adopta alors le nom de GNASSINGBE, qui était celui de son beau-père que sa mère épousa en secondes noces, en vertu d’une prétendue politique d’« authenticité » copiée chez MOBUTU SESE SEKO.
Pendant 38 ans, il aura exercé un long règne dictatorial au terme duquel, après l’annonce de sa disparition, le 5 février 2005, il fut illégalement remplacé de façon monarchique au pouvoir par son fils, Faure Essozimna, au prix d’un terrible bain de sang.


Quel bilan peut-on tirer des 50 ans de règne du clan familial des EYADEMA-GNASSINGBE qui commence aujourd’hui ?


1. 50 ans de dictature militaire, d’assassinats politiques et de massacres génocidaires, de violation systématique des droits de l’Homme, expression d’une crise politique profonde et ininterrompu :
Le régime n’a pu se maintenir contre le peuple qu’en renforçant un régime de dictature militaire assassinant et massacrant d’innocents citoyens, violant systématiquement les droits de l’Homme, avec un parti unique omnipotent créé en 1969.



En réalité, c’est une véritable guerre civile qui n’a cessé d’être déchaînée contre le peuple togolais à travers une terrible répression confinant au génocide et se singularisant par des tueries de masse dont le bilan macabre global s’établit à plus de 10 000 morts tout au long de son règne de 50 ans et dont on peut énumérer les temps forts comme suit : 300 à 400 morts à l’occasion de l’annonce d’une tentative de coup d’Etat dans la nuit du 23 au 24 septembre 1986 ; plus de 28 morts lors des massacres de la Lagune de Bè, le 11 avril 1991 ; plus de 50 tués à Lomé au cours de la première grève générale illimité jusqu’à la démission d’EYADEMA de juin 1991 ; plus de 30 civils massacrés dans les rues de Lomé lors du putsch du 28 novembre 1991 ; plus de 400 morts lors des massacres à l’occasion de l’assaut d’éléments de l’armée sur la primature pour capturer le 1er Ministre KOFFIGOH, le 3 décembre 1991 ; plus de 80 morts, dans la répression militaire qui a suivi les affrontements interethniques à Sotouboua, le 30 mai 1992 ; plus de 100 morts lors des massacres du Jardin Fréau, le 25 janvier 1993 ; plus de 50 morts lors des massacres des 30 et 31 janvier 1993 au quartier Bè ; plus de 100 personnes sommairement exécutées lors de l’épuration ethnique et des soldats démocrates de l’armée togolaise dans la nuit du 24 au 25 mars 1993 ; 22 jeunes, assassinés par empoisonnement à Agbandi dans la prison de la Gendarmerie lors de la répression suite à l’élection présidentielle des 25, 26 et 27 août 1993 ; plus de 50 morts lors de la campagne de boycott de la mascarade d’élection présidentielle du 25 août 1993 ; plus de 200 personnes sommairement exécutées à Lomé entre les 5 et 8 janvier 1994, après l’annonce d’une « attaque» d’assaillants ; plusieurs centaines de personnes, tant civils non armés que soldats exécutés de manière extrajudiciaire par les forces de sécurité togolaises avant, pendant et après l’élection présidentielle du 21 juin 1998, selon le Rapport rendu public par Amnesty International ; plus de 300 morts dans la sanglante tragédie au Palais présidentiel de Lomé II à l’occasion d’une Marche de soutien, le 20 novembre 2004 ; plus de 1 000 morts selon la Ligue togolaise des droits de l’Homme (LTDH), à l’occasion de la répression avant, pendant et après la mascarade d’élection présidentielle du 24 avril 2005 pour installer Faure Essozimna GNASSINGBE au pouvoir.


Il se confirme donc bien que le Togo fait partie de cette catégorie des « 22 dictatures stables» sur les 56 pays du continent comme vient de le révéler un récent rapport publié le 30 mars dernier par le journaliste Régis MARZIN sous le titre : 56 pays de 1990 à 2015, démocratisation de l’Afrique, démocraties et dictatures : historique, évolution et état des lieux en 60 graphiques.



Toutefois, pendant ces 50 ans, la crise politique qui n’a cessé de miner le régime d’EYADEMA jusqu’à sa disparition s’est aggravée avec l’accession de son fils Faure Essozimna au pouvoir, tant au sommet des institutions que dans les relations avec les représentations politiques imposées par la conquête, de haute lutte, du pluralisme politique par le soulèvement populaire du 5 octobre 1990, qu’avec l’ensemble de la société, le tout portant la marque d’une crise généralisée de l’Etat et des institutions.



2. 50 ans de néo-colonisation et de subordination à l’impérialisme :
Si le régime dictatorial du clan familial des EYADEMA-GNASSINGBE, malgré sa faiblesse et son rejet par toute la population a pu tenir jusqu’aujourd’hui, soutenu par une armée forte de plus de 25 000 hommes, ce n’est que grâce au soutien que n’ont cessé de lui apporter les grandes puissances étrangères au premier rang desquelles l’impérialisme français.


«C’est vous, européens, les responsables de notre situation. Nous avons les richesses naturelles, vous avez la technologie. Nous ne pouvons rien faire sans vous car nous n’avons pas les technologies. Nous dépendons donc de vous et il vous appartient de ne pas nous laisser tomber. Certains déplorent cette dépendance. Moi pas. Je suis content d’avoir la France avec moi et derrière moi.
... Vous nous faites et puis, sous prétexte d’une indépendance, vous nous abandonnez.
Moi je dis non ! »


Tels étaient, dans son français très approximatif et rudimentaire appris dans les rangs de la « Coloniale », les gémissements d’EYADÉMA recueillis par le Figaro-Magazine du 17 mai 1980, gémissements exprimant à eux-seuls toute sa politique extérieure, une politique de soumission néocoloniale totale à l’impérialisme. Ces propos, à eux seuls, expriment bien le bradage/liquidation de la souveraineté chèrement acquise au terme du long combat mené dans les années 1940-50 par les nationalistes togolais sous la direction de Sylvanus OLYM.PIO pour la conquête de l’indépendance de notre pays.


Après lui avoir succédé de la façon monarchique qu’on sait, son fils, Faure Essozimna EYADEMA-GNASSINGBE, a aggravé cette politique de soumission à l’impérialisme et aux intérêts étrangers qui se jettent sur notre pays comme des charognards fondant sur une carcasse à dépecer à travers un désastreux pillage sans vergogne s’opérant en totale opacité et complicité avec les membres de l’oligarchie togolaise.


Ainsi, outre les intérêts français dominants, c’est à des intérêts interlopes que des pans entiers des principaux secteurs de notre économie (primaire, secondaire, tertiaire) et de nos richesses ont été bradés. Ainsi notamment ont été livrés : aux intérêts israéliens, les phosphates ; à la maffia indienne et indo-pakistanaise, le fer et le clinker, et accessoirement allemands pour ce dernier ; à la maffia italienne, le pétrole ; alors que les autres minerais (or, diamant, coltan, manganèse, fer, bauxite, uranium) ont été bradés aux maffias indo-pakistanaises, chinoises et libano-syriennes qui les exploitent dans une illégalité totale, sans aucun enregistrement à la comptabilité nationale.


Rien d’étonnant dans ces conditions que, pour donner des gages de sa soumission aux puissances étrangères et bénéficier de leur soutien et protection, le régime RPT/UNIR se prête avec complaisance à l’envoi de contingents d’éléments de son armée pour les opérations guerrières de brigandage impérialistes qui, sous le couvert de l’ONU, disloquent les uns après les autres, nombre de pays sur tous les continents…


3. 50 ans de régression économique organisée :
Sous le règne du clan des EYADEMA-GNASSINGBE, la mauvaise gestion du Togo l’a rétrogradé des premiers rangs des pays les plus florissants de la sous région Afrique de l’Ouest qu’il occupait à l’indépendance au dernier rang des pays les plus retardataires dans le monde entier où il se trouve aujourd’hui, l’appareil de production du pays, dont la déliquescence n’a cessé de s’accélérer, ayant été désorganisé, largement détruit et rendu totalement exsangue au cours de ces 50 ans.


A la proclamation de l’indépendance jusqu’à sa disparition en 1963, Sylvanus OLYMPIO s’était attelé à structurer l’économie togolaise sur la base d’une véritable économie nationale indépendante et s’apprêtait à donner à la souveraineté politique conquise sa matérialité économique avec comme pivot la création d’une monnaie nationale. Cette audacieuse mais réaliste politique suscita un tel courroux de l’Etat français, terrorisé par la perspective que cette expérience togolaise ne se généralise à ses anciennes colonies, lui faisant ainsi perdre le contrôle de leurs économies, qu’elle fut la cause essentielle du complot par lequel son assassinat fut planifié pour briser sa mise en œuvre.


C’est pourquoi, après l’avoir porté au pouvoir, l’impérialisme français dicta à EYADEMA de ramener l’économie togolaise à une économie essentiellement dépendante des intérêts français dont elle est redevenue la chasse gardée tout en étant globalement subordonnée aux intérêts des multinationales et autres puissances étrangères.


Et, pendant les 23 premières années de son pouvoir, la mise en œuvre de cette drastique réorganisation économique, que la politique de prévarication économique des années 1970/80 avait considérablement aggravée, devait finir par enfoncer le Togo dans le gouffre de l’endettement. Dès lors, les mesures draconiennes imposées comme solution, dont les politiques antinationales de privatisation et de liquidation d’entreprises publiques, ont fini par conduire à l’explosion du 5 octobre 1990.


Avec l’accession illégale de son fils, Faure Essozimna au pouvoir, la gestion parasitaire de l’économie a pris un tour systématiquement mercantile, de plus en plus maffieux, les plus hauts responsables de l’Etat n’étant uniquement préoccupés que par la volonté de faire de l’Etat un gigantesque fonds de commerce leur permettant de s’enrichir toujours plus et toujours plus vite, sans se préoccuper d’aggraver la ruine et l’endettement du pays qui atteint aujourd’hui des seuils vertigineux.



C’est ainsi qu’avec le cancer de l’endettement extérieur on peut prendre toute la dimension de la profonde tragédie dans laquelle notre pays a été sombré par la gestion parasitaire du clan des EYADEMA-GNASSINGBE en apprenant que :
« En l’espace de trois ans, la dette du Togo a connu une augmentation accrue, allant de 1006,23 milliards, soit 46,77 % du PIB en 2012 à 1 536,87 milliards, soit 62,5 % du PIB en 2015. De façon générale, les intérêts de la dette publique du Togo progressent de 42 millions de F CFA par jour, 1,75 million F CFA par heure, 29 240 F CFA par minute et 487 F CFA par seconde, soit un taux annuel de 1 %. » (L’Alternative, n° 470 du 30 octobre 2015, page 4)
4. 50 ans de vol, de corruption, de gabegie et de pillage de toutes les richesses de l’Etat :
Déjà préoccupante sous le régime d’EYADEMA, la corruption est devenue une tentaculaire gangrène qui ronge tout le corps de la société togolaise qu’elle rend malade au point de faire exploser les bases même de l’Etat.


Après ses premiers discours mystificateurs sur sa prétendue vertueuse gestion des deniers publics, le masque de l’hypocrisie d’EYADEMA tomba bien bas suite au boom des cours du phosphate, principale richesse minière et principal produit d’exportation du pays, sur les marchés mondiaux au milieu des années 1970 qui lança la corruption et l’enrichissement illicite de l’oligarchie ethnico-clanique au pouvoir.


En effet, à l’ombre de ce boom qui avait rapporté à l’Etat togolais de considérables fonds de trésorerie, les dignitaires du parti unique – parti Etat RPT s’étaient organisés pour piller de façon scandaleuse et systématique les deniers publics à travers des projets industriels foireux qui n’étaient que ce qu’on appelait à l’époque des « éléphants blancs » c’est-à-dire des projets bidon permettant d’organiser des détournements de fonds publics.
De façon tentaculaire, la corruption se répandit progressivement et se généralisa à tout le pays comme un véritable fléau qui touche toutes les sociétés d’Etat, toutes les régies financières (Trésor, Douanes, Impôts), toutes les entreprises publiques constituant l’ossature économique du pays particulièrement celles, responsables de la construction des infrastructures qui mobilisent des capitaux lourds.


Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est plus d’une cinquantaine de milliardaires que compte à ce jour le pays alors que l’écrasante majorité des citoyens ont d’énormes difficultés à trouver de quoi assurer un repas quotidien chaque jour.
La situation a atteint un tel niveau de préoccupante gangrène que Faure Essozimna GNASSINGBE lui-même n’a pu la masquer en reconnaissant lors de son message à la Nation, le 26 avril 2012, que : « Lorsque le plus petit nombre accapare les ressources au détriment du plus grand nombre, alors s’instaure un déséquilibre nuisible qui menace jusqu’en ses tréfonds la démocratie et le progrès ».


De plus, c’est sur le scandaleux terrain de la mafiosisation que n’a cessé de prospérer l’enrichissement illicite des membres de l’oligarchie au pouvoir avec le développement du trafic de l’or, du diamant, des pierres et métaux précieux, des minerais (phosphates, coltan, pétrole, etc.) et du trafic de produits illicites tels que la drogue et autres produits stupéfiants ou psychotropes dont le Togo est devenu une plaque tournante du trafic dans toute la sous-région Afrique de l’Ouest.



Alors que le Togo occupait en 2015 le 10e rang des 25 pays les plus pauvres du monde avec un PIB par habitant de578,1 dollars, les scandales de corruption à son sujet ne cessent de défrayer la chronique tant au niveau national qu’international au point où le dernier Rapport de l’ONG Global Finance Integrity le classait au 1er rang des pays d’Afrique où l’évasion des capitaux bat tous les records avec des flux financiers illégaux qui atteignent une valeur représentant 76,3 % de son PIB, 2435,9 % de son budget en matière d’éducation et 1088,7 % de son budget de santé.
Avec l’actualité, c’est l’« affaire Bolloré » qui défraye la chronique sur les médias internationaux mettant en cause le paiement de fabuleux pots de vin aux autorités togolaises pour la concession à cet homme d’affaires du Port autonome de Lomé et le financement par lui des campagnes électorales du génocidaire et illégal chef d’Etat, Faure Essozimna GNASSINGBE.
5. 50 ans de régression sociale généralisée faite de misère, de famine et de ruine pour le peuple togolais :


Au cours de ces 50 ans, la poursuite et l’intensification de la mise en application des plans d’ajustement structurel (PAS) a généralisé la dégradation vertigineuse des conditions de vie des populations urbaines comme rurales à un intolérable niveau.
Selon les chiffres officiels, 61,7% des Togolais vivent en dessous du seuil de pauvreté; elle est encore plus difficile en milieu rural où vivent 79,7% de ces populations pauvres. Les zones géographiques les plus affectées sont les régions des Savanes, Centrale, de la Kara et Maritime où le taux de pauvreté se situe respectivement à 90,5%, 77,7%, 75,0% et 69,4%.


Au plan mondial, c’est de notoriété publique que notre pays défraye la chronique en battant également tous les records de misère sur la planète terre. C’est ainsi qu’il a occupé le 158e rang sur les 158 pays évalués dans le monde entier, c’est-à-dire bon dernier dans le classement de l’indice du bonheur pendant deux années consécutives en 2013 et 2014, se trouvant même devancé par des pays en guerre depuis des décennies comme l’Afghanistan, la Syrie, l’Irak…


En tenant ainsi tout le pays par la misère et la faim, le régime du clan des Gnassingbé s’est donné le moyen de toutes les manipulations de conscience possibles dans toutes les couches de la société comme on le voit de façon écœurante lors des campagnes électorales.
C’est dans cette situation que la ruine de l’agriculture, qui se traduit par la famine et la paupérisation des masses paysannes, entraîne la décomposition de leurs milieux respectifs et tend à avoir de préoccupantes conséquences en ce qu’elle a considérablement accru l’exode rural et fait « exploser » l’urbanisation tout particulièrement dans la capitale Lomé.


Par ailleurs, elle a conduit à un repli des masses paysannes sur les structures sociales dépassées, renforçant à outrance l’obscurantisme et le pouvoir de la réaction féodale incarnée par la chefferie traditionnelle qui relaie les désidératas du parti RPT/UNIR au pouvoir dans les campagnes, constituant ainsi un important réseau d’encadrement et de maintien de l’arriération du monde paysan à son profit.


C’est ce terreau d’arriération qui constitue le vivier sur lequel prospèrent notamment les campagnes de xénophobie ethniciste ou régionaliste qui demeurent un élément de préoccupation dans la situation togolaise.
6. 50 ans de ruine de la politique de santé :


Au cours de ces 50 ans, la dégradation du secteur de la santé s’est considérablement accentuée, en dépit des discours mystificateurs des membres du régime RPT/UNIR qui préfèrent aller se faire soigner à l’étranger quand ils sont malades, laissant le Togo se transformer en un véritable désert médical où tomber gravement malade signifie souvent être condamné à mourir pour l’écrasante majorité de la population. On constate que cette misère sanitaire est planifiée lorsqu’on analyse la part qu’occupent les dépenses de santé dans les préoccupations du régime : insignifiantes au détriment des budgets des forces de répression : armée, police, gendarmerie !


Comme le relève le Rapport du PNUD intitulé « PLAN D’ACTION DU PROGRAMME DE PAYS 2008 - 2012 entre le Gouvernement du Togo et le Programme des Nations Unies Pour le Développement», page 4, 6 Février 2008 :



«Le secteur sanitaire se caractérise par des taux élevés de mortalité, notamment chez les moins de 5 ans (123‰ en 2006) et les femmes (478 pour 100 000 naissances vivantes en 1998). Les services sociaux se caractérisent aussi par une réduction du personnel, une détérioration de la qualité des infrastructures. La prévalence du VIH/sida est estimée à 3,2% de la population sexuellement active âgée de 15 à 49 ans.

La faiblesse des capacités techniques et financières du ministère de la santé et des ONG et associations, et l’absence, au niveau des autres départements ministériels, de stratégies ne facilitent pas la mise en œuvre d’actions de lutte contre le VIH/sida. »


Les hôpitaux, laissés à l’abandon, sont devenus de véritables mouroirs du fait des drastiques politiques de réductions budgétaires qui conduisent à des grèves récurrentes du personnel soignant, tel le Centre hospitalier universitaire (CHU de Lomé Tokoin), ce fleuron de la politique de la santé à l’indépendance auquel on n’a daigné donner le nom de Sylvanus OLYMPIO qu’après qu’il soit tombé dans une décrépitude complète.


7. 50 ans de liquidation de la politique de l’Enseignement :
Florissant à l’indépendance du Togo où notre pays était réputé pour la qualité de son enseignement dans toute l’Afrique de l’Ouest et centrale, le secteur de l’éducation, qui avait déjà amorcé, dès les années 1980, un processus de dégradation sans fin, a connu une accentuation de celle-ci avec l’aggravation de la crise sociopolitique dans les années 1990.


Si la tendance à la baisse du taux de scolarisation qui s’imposait comme conséquence de la prévalence du chômage a connu une inflexion dans un premier temps, elle s’est dégradée par la suite avec la poursuite de la baisse de la qualité de l’enseignement découlant, d’une part, de l’arrêt de la formation des enseignants avec la fermeture des écoles normales dictée par les plans régressifs du FMI et de la Banque mondiale.


D’autre part, la création de catégories hors normes telles celle des « enseignants volontaires », après celle des enseignants vacataires, en généralisant la précarisation de la situation des enseignants, a servi de base à une véritable destruction de l’enseignement dont la qualité occupe désormais les derniers rangs dans les pays de la sous-région.


Enfin, les graves politiques de restrictions budgétaires ont fini par liquider l’ensemble du système.
A propos de cette tendance qui a surtout été imposée ces dix dernières années, le très officiel «ANNUAIRE NATIONAL DES STATISTIQUES SCOLAIRES 2012-2013 : 48ème année », document de la Direction de la Planification de l’Education et de l’Evaluation, Division de la Carte Scolaire et des Statistiques du Ministère des Enseignements Primaire et Secondaire (MEPS), daté du mois d’octobre 2013, nous apprend ceci :


« La part du budget de l’Etat allouée à l’éducation est en baisse depuis 2003. Elle est passée de 23% en 2003 à 15% en 2012. La part des dépenses courantes du secteur dans les dépenses courantes de l’Etat est passée de 31% à 28% sur la même période. »
Constat que fait également le PNUD lorsqu’il établit dans un de ses récents rapports :
« 2.4. La crise économico-financière a aussi eu des incidences défavorables sur les dépenses publiques sociales, entraînant le plafonnement du taux net de scolarisation dans le primaire à 74,6%. » note leRapport du PNUD intitulé « PLAN D’ACTION DU PROGRAMME DE PAYS 2008 - 2012 entre le Gouvernement du Togo et le Programme des Nations Unies Pour le Développement » (page 4)
50 ans de résistance du peuple togolais !
Le régime du clan des EYADEMA-GNASSINGBE, parce qu’il n’a jamais cessé de se maintenir en place que par le règne de l’arbitraire, n’a jamais cessé d’être confronté, pendant ces cinq décennies, à des formes diversifiées de luttes de résistance du peuple togolais, tantôt passives, tantôt actives, ce qui avait conduit en son temps EYADEMA, face au rejet dont faisait l’objet l’imposition de son parti unique RPT, en 1969, à proclamer fortement : « Vous y adhérerez de gré ou de force ! ».



Tout au long de ces 50 ans, le peuple togolais n’a pas désarmé comme on peut le constater avec la longue succession de mouvements qu’il n’a cessé de développer malgré les directions politiques opportunistes qui ont trahi ses luttes jusqu’alors, mouvements parmi lesquels on peut relever les plus marquants suivants :
— En mai et novembre 1968, les grèves générales des scolaires et du monde du travail firent écho aux mouvements insurrectionnels de la jeunesse et du monde du travail qui se généralisèrent dans le monde entier, notamment en France ;
— En mai 1969, la grève des étudiants se généralisa à tous les établissements scolaires et face à laquelle EYADEMA fut contraint de démissionner S. BABELEM, ministre de l’Education Nationale d’alors, remplacé par son oncle B. MALOU ;
— Tout au long de l’année 1972, les grèves multisectorielles à la CTMB, à la CFT, à la féculerie de Ganavé, au Port de Lomé, chez les enseignants correcteurs d’examens, des élèves du Lycée de Tokoin contre l’instauration de l’écolage, secouèrent si fortement le régime d’EYADEMA qu’il décréta la dissolution de tous les syndicats, le 4 décembre 1972, pour imposer, en janvier 1973, la création d’une nouvelle centrale inféodée à son régime de parti unique RPT : la CNTT ;
— En avril 1975, la grève des étudiants à l’initiative de l’Association des étudiants togolais de l’Université du Bénin (AETB) qui osa envoyer à la dictature, une « Lettre ouverte » où elle exprimait en cinq points des revendications des étudiants.
— En 1978, les grèves des dockers du Port de Lomé en protestation contre leurs bas salaires et les conditions de travail et à la Raffinerie de pétrole contre le vol par les autorités de leurs indemnités de licenciement sans oublier le refus des élèves du Collège St Joseph à Lomé de participer au défilé du 13 janvier ;
— En mai 1980, la grève des chauffeurs de taxi contre la baisse de leur pouvoir d’achat consécutive à la hausse exponentielle du prix du carburant, alors que les autorités décrétèrent le blocage des tarifs de prise en charge ;
— Le 19 juillet 1988, la révolte à la Prison civile de Lomé, surpeuplée, où les détenus se sont mutinés en mettant le feu aux bâtiments pour protester contre leurs déplorables conditions de détention ;
— Le 5 octobre 1990, le soulèvement populaire qui éclata au Palais de justice de Lomé à l’occasion du verdict du procès de deux jeunes gens : Dossouvi LOGO et Agbélenko DOGLO, et se généralisa à tout le Togo ;
— Du 6 au 12 juin 1991, la grève générale illimitée jusqu’à la démission d’EYADÉMA et de son gouvernement qui fut massivement suivie sur toute l’étendue du territoire national ;
— Du jeudi 17 au samedi 19 mai 1992, la grève générale de 72 heures à l’appel du Collectif des syndicats indépendants (CSI), pour protester contre l’attentat de Soudou et, les 30 et 31 juillet 1992, contre l’assassinat de Tavio AMORIN ;
— Les 26 et 28 octobre 1992 et du 16 novembre 1992 à juillet 1993, la grève générale illimitée lancée à l’initiative du CSI pour protester contre la prise en otage des membres du HCR et subit une répression sanglante qui fit plusieurs centaines de victimes à Fréau Jardin en janvier 1993 ;
— En août 1993, la formidable mobilisation populaire sur toute l’étendue du territoire togolais pour empêcher la tenue de la mascarade d’élection présidentielle par laquelle EYADEMA se maintint au pouvoir ;
— En juin 1998, la formidable mobilisation populaire sur toute l’étendue du territoire togolais qui se développa à l’occasion de la mascarade d’élection présidentielle du 21 juin au terme de laquelle EYADEMA s’est maintenu au pouvoir ;
— De février à avril 2005, la mobilisation populaire sur toute l’étendue du territoire national contre le coup d’Etat par lequel fut imposé Faure Essozimna GNASSINGBE à la tête de l’Etat togolais suite à l’annonce du décès de son père EYADEMA à l’occasion de la succession monarchique que l’armée togolaise et le régime RPT organisèrent en toute illégalité.
— Les 06, 07, 08 décembre 2011, la grève générale des étudiants de l’Université de Kara à l’appel de leur syndicat l’UNEET qui devint insurrectionnelle après sa répression, avec l’occupation totale la ville de Kara pendant trois jours ;
— De 2012 à 2015, les nombreuses grèves générales revendicatives de la Fonction publique à l’appel de la STT, marquées, le 15 avril 2013, par l’assassinat, à Dapaong, de deux élèves : Anselme Gouyano SINANDARÉ et Douti SINANLENGUE ;



Après Etienne EYADEMA-GNASSINGBE, son fils, Faure Essozimna, tout en utilisant les mêmes méthodes de dictature, d’arrestations et emprisonnements arbitraires, recourt à la corruption et à l’achat des consciences dans les relations politiques pour briser, discréditer et tenter d’annihiler la détermination de ses adversaires politiques. Parmi ceux-ci, se laissent prendre, ceux qui n’ont d’autre ambition que l’assouvissement de leurs intérêts personnels ou ceux qui ont la conviction fragile tel qu’on le voit avec les « leaders de l’opposition » qui deviennent l’un après l’autre ses conseillers ainsi qu’avec ceux qui se glorifient de devenir un rouage de son régime dictatorial avec le honteux « Statut de chef de file de l’opposition ».


Appel à la vigilance et à se mobiliser pour en finir avec la dictature cinquantenaire du clan des EYADEMA-GNASSINGBE



Malgré tous ces artifices, le régime du clan des EYADEMA-GNASSINGBE est condamné à disparaître, peut-être plus tôt qu’on ne pourrait le penser car, après 50 ans de dictature, il ne mérite d’autre place que dans les poubelles de l’histoire.


Parce qu’ils sont condamnés par l’histoire et toute l’évolution des relations sociopolitiques dans le monde entier, il apparaît clairement que les rapports politiques surannés dans lesquels la situation politique togolaise se trouve corsetée sont inéluctablement et inexorablement voués à éclater et à disparaître dans un avenir plus ou moins proche comme vient de le démontrer le dénouement survenu dans la situation somme toute analogue qui était celle du Burkina Faso.
De plus, un simple survol de l’évolution universelle nous enseigne que, jamais dans l’histoire de l’humanité, le régime d’un même clan familial, aussi dictatorial soit-il, arrive rarement à maintenir en place au-delà des 50 ans.


C’est pourquoi le Parti des travailleurs appelle le peuple togolais à rester vigilant et à se tenir prêt à faire face à toutes les éventualités en sachant se mobiliser rapidement pour reprendre ses droits à tout moment.


Pour l’aider dans cette voie, il mettra très prochainement à la disposition du peuple travailleur une contribution pour nourrir le débat sur le bilan des 25 dernières années de lutte du peuple togolais depuis le soulèvement populaire du 5 octobre 1990.
Trop c’est trop : 50 ans, C’est, assez ! 50 ans, Ça suffit !
Dehors, A bas le régime génocidaire du clan des EYADEMA-GNASSINGBE !
Pouvoir au peuple travailleur qui vaincra !

Lomé, le 14 avril 2016

Pour le Parti des Travailleurs,
Le Secrétaire chargé de la coordination
Claude AMEGANVI

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