Les assemblées de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale se sont achevées dimanche à Washington.
Deux membres du gouvernement étaient présents pendant une semaine dans la capitale fédérale, Adji Otèth Ayassor, le ministre d’Etat chargé de l’Economie, des Finances et de la Planification du développement et Sani Yaya, responsable du Budget.
La délégation togolaise comptait également le secrétaire permanent pour le suivi des politiques de réformes et des programmes financiers, Mongo Kpessou-Aharh, le directeur national de la BCEAO, Kossi Tenou, le directeur du Budget, Wolanyo Kodzo Amawuda, la directrice de la Dette publique Couassi L. Afi et la directrice de l'Economie, Josée Ahéba Johnson.
Ces assemblées qui ont lieu deux fois par an sont pour le Togo de faire le point de la coopération avec les institutions de Bretton Woods.
Au sein du FMI, le Togo est membre du Groupe Afrique II qui rassemble 23 Etats.
A sa tête, le Tchadien Ngueto Tiraina Yambaye qui a remplacé l’année dernière le Togolais Kossi Assimaïdou.
Pour cet économiste et ancien basketteur de l’équipe nationale du Tchad, le Fonds monétaire international doit être davantage à l’écoute des pays d’Afrique et plus réactif aux besoins qu’ils expriment.
Vous représentez l’un des plus grands groupes de pays au FMI, qui s’étend de pays riches en ressources naturelles à de petits pays fragiles, dont les langues de travail sont notamment l’espagnol, le portugais, le français, l’anglais et l’arabe. Comment faites-vous pour concilier des intérêts si divers?
Ngueto Tiraina Yambaye : Il est vrai que le groupe que je représente est non seulement le plus important au FMI mais il est aussi celui où il y a la plus forte proportion de pays appliquant un programme appuyé par le Fonds. Je considère la diversité de notre groupe comme un atout.
Nous abordons notre travail en toute impartialité. Nous avons un système interne de roulement qui assure à chaque pays la même possibilité de représenter le groupe au conseil d’administration, quelle que soit sa taille. Un grand nombre de nos Etats sont confrontés à des défis communs, en tant que pays à faible revenu de la même région d’Afrique, beaucoup d’entre eux partageant la même monnaie : les pays de notre groupe ont donc tendance à avoir pour la plupart des intérêts convergents.
Les récentes prévisions du FMI tablent sur une croissance de 3,75 % cette année en Afrique subsaharienne, la plus faible depuis six ans. Quels sont les grands défis à relever par la région et par votre groupe de pays en particulier?
Ngueto Tiraina Yambaye : La chute des cours des matières pre- mières est certainement le plus gros choc à surmonter aujourd’hui par les pays d’Afrique subsaharienne, car un grand nombre d’entre eux sont exportateurs de tels produits, notamment de pétrole et de miné- raux.
Près d’un tiers du groupe est fortement tributaires des produits de base pour assurer leurs ressources budgétaires. Les perspectives d’un nouveau ralentissement de la demande de la part de la Chine et des pays avancés les rendent encore plus vulnérables, ce qui montre à quel point la diversification de l’économie et les transformations structurelles sont essentielles pour nos pays.
Un autre challenge à relever est celui lié au durcissement attendu des conditions financières dans le monde.
Grâce à de solides fondamentaux macroéconomiques, un grand nombre de ces pays ont eu accès aux marchés de capitaux pour financer de vastes projets d’infrastructures.
La Côte d’Ivoire et le Gabon, par exemple, ont émis des euro-obligations et mobilisé des ressources non négligeables. Avec la normalisation attendue des politiques monétaires dans un certain nombre de pays avancés, les conditions financières vont se durcir et les flux de capitaux risquent d’être moins facilement disponibles pour les pays en développement qui souhaiteront emprunter, même si leurs titres continuent à offrir de meilleurs rendements.
Les questions de climat et de sécurité sont également d’importantes problématiques dans un grand nombre de pays de mon groupe.... suite de l'article sur Autre presse