Un adage dit qu’il faut savoir quitter le pouvoir avant que le pouvoir ne te quitte. La sagesse acquise avec le temps devrait pourtant conduire certains vétérans de la politique togolaise à passer la main avant de perdre pied.
Mais à l’instar des dictateurs impénitents qui se soudent au pouvoir, certains dinosaures politiques au Togo qui pensent que leur parti est un modèle déposé ou une marque de fabrique brevetée, puisqu’ils vont jusqu’à s’affubler du titre de « Président Fondateur », s’incrustent à la tête du parti et finissent par le précipiter dans l’abîme.
« C’est la cendre que l’on croit éteinte qui brûle la maison» (Proverbe nigérian)
L’exemple de l’Union des Forces de Changement (UFC) est édifiant à cet égard. Par son refus obstiné de passer le témoin à la jeunesse, le patriarche Gilchrist Olympio avait fait imploser ce parti qui naguère jouissait d’une popularité insolente auprès des Togolais. L’écrasante majorité des cadres et militants ont fini par quitter la barque et créer leur propre parti.
Le papy sera désavoué, humilié, chassé à coup de sable à la plage et traité d’« Ebola » par ses anciens militants qui le vénéraient comme un dieu. Gilchrist Olympio qui, par le passé, drainait derrière lui des foules immenses et hystériques, prêtes à mourir pour lui, n’est aujourd’hui que l’ombre de lui-même, banalisé comme la météo dans le journal télévisé de 20 heures.