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Asky: Le bordel s’installe à bord
Publié le samedi 23 avril 2016  |  L'Alternative


© Autre presse
Avion de la compagnie Asky


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En intégrant la toute nouvelle aérogare de Lomé, le personnel navigant de la compagnie ASKY est de très mauvaise humeur. Annulation de vols, démission en cascade, surexploitation du personnel… la dernière goutte d’eau est le licenciement d’un des pilotes expérimentés de la boîte par le Directeur des opérations, lui-même pilote.


Entre Pascal Idrano, pilote et Directeur des opérations à Asky et ses collègues pilotes, l’ambiance est devenue très tendue. Selon les informations, le responsable les soumet à un rythme de travail qui les oblige à violer la réglementation en vigueur en matière du nombre d’heures de vols à opérer par pilote.
Cette ambiance orageuse qui prévaut entre M. Idrano, de nationalité malgache, et les pilotes a abouti à l’éjection dans la nuit de mercredi à jeudi d’un des pilotes, lui aussi malgache qui, selon ses collègues, constitue une personne ressource dans la boîte et qui n’hésite pas à dire ses vérités à la hiérarchie. La nouvelle a fait l’effet d’une bombe au sein du personnel qui d’ailleurs dénonce de nombreux dysfonctionnements au sein de la compagnie qui se veut panafricaine.


Des informations, le désordre au sein de la compagnie entraîne de nombreuses annulations de vols ; plus d’une vingtaine dans ce seul mois d’avril. Pendant qu’on était encore au bouclage hier, on apprenait que plusieurs passagers sont restés bloqués à Lomé, soit du fait de ces annulations de vols, qui elles-mêmes ont plusieurs causes.


Prendre un billet à Asky n’est plus synonyme de pouvoir voyager le jour indiqué. Avec un personnel naviguant qu’on dit en nombre très limité, ce n’est plus évident qu’il assure tous les vols. Sans compter les pannes. En conséquence, les mécontentements gagnent les clients et le personnel qui, lui, dénonce une mauvaise gestion et l’injustice dans le traitement du personnel.

En six ans d’activité, des pilotes d’expérience ont quitté la cabine, en faisant valoir leur démission. Selon les informations, ils n’auraient pas été remplacés. Et la surcharge de travail se repose sur le reste du personnel. En navigation aérienne, un pilote est assujetti à un certain nombre de vols dans une certaine période. Ceci, pour lui permettre de se reposer suffisamment pour être en possession de toutes ses facultés au travail. La violation de ces normes expose le pilote à des sanctions. Seulement lorsque tu as affaire à des responsables exigeants qui te soumettent à ce qu’ils appellent dans leur jargon « dépassement » d’heures, parfois, il n’est pas toujours possible de s’y opposer, si l’on tient à conserver son gagne-pain. C’est ce qui semble être le cas à Asky, selon plusieurs agents.


« Cette mauvaise gestion du Directeur des Opérations amène aujourd’hui un secteur comme celui du Q400 à fonctionner avec 6 copilotes pour 4 avions qui sont exploités pratiquement tous les jours. Personne n’ose imaginer l’état de fatigue avancée dans lequel peuvent se trouver ces personnes qui n’osent pas dire non, de peur de perdre leur emploi d’autant plus que dans la même entreprise, un Commandant de Bord a été mis sur la touche pour avoir eu des divergences d’opinions avec le Directeur des Opérations », témoigne, dépité, un agent à L’Alternative.

« A l’heure où nous parlons, 3 copilotes sont actuellement en dépassement d’heures règlementaires, vu qu’ils ont été forcés par le Directeur des Opérations à travailler au-delà des limites, et cela pour ne pas annuler d’autres vols de la compagnie. Pourquoi alors programmer des vols, vendre des billets lorsqu’on sait qu’il n’y a pas assez de pilotes et qu’on n’a pas l’intention d’en recruter ? », ajoute un autre agent.

Les informations qui nous parviennent d’Asky ne sont pas du tout rassurantes. Créée pour devenir une compagnie panafricaine à l’image de la défunte Air Afrique, Asky avait suscité beaucoup d’espoirs. Mais le bordel semble s’installer. Les premiers responsables doivent prendre les taureaux par les cornes. L’Agence nationale de l’aviation civile doit jouer son rôle de règlementation pour épargner cette nième initiative africaine de sombrer dans des « africaneries » de toujours.

Mensah K.



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