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Togo: Dans leur traque abusive des vendeurs de carburants frelatés, des policiers irresponsables et ultra-zélés togolais blessent deux personnes à Lomé
Publié le lundi 2 mai 2016  |  Liberté


© aLome.com par Parfait et Edem Gadegbeku
Tradition du défilé du 27 avril respectée en présence de plusieurs invités et des officiels de la République
Lomé, le 27 avril 2016. Place des fêtes, près du site de la Nouvelle Présidence. Faure GNASSINGBE a assisté au 11ème défilé de l`indépendance, dans le cadre de sa gouvernance.


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La traque des vendeurs du carburant de contrebande se poursuit, et avec elle son lot d’incidents. L’opération Entonnoir a tout le mérite d’être dénommée « opération bavure policière» à cause des nombreuses bavures et du comportement agressif des éléments des forces de l’ordre et de sécurité. Un élève et un conducteur de taxi-moto ont été fauchés par un véhicule d’hommes armés qui poursuivaient les vendeurs de carburant.


Dans la matinée de jeudi dernier, la lutte contre le commerce du carburant illicite a encore occasionné des blessés. Des hommes armés se réclamant du Service de Recherche et d’investigation (SRI) se sont illustrés de la plus mauvaise des manières. Nous sommes à Nyékonakpoè sur l’Avenue Dr Joseph Strauss, à une centaine de mètres du Lycée français de Lomé. Dans un véhicule banalisé, ces agents se sont lancés à la poursuite des vendeurs de carburant de contrebande.


Et comme on le note souvent, dans leur manœuvre, ils ramassent littéralement un élève qui était à pied et un conducteur de taxi-moto. « Ils ont tenté de poursuivre les vendeurs de carburant avec leur voiture et ils ont heurté l’élève et le Zemidjan. Ils faisaient des manœuvres avec la voiture alors que les matins comme ça, la route n’est pas dégagée puisque tout le monde cherche à joindre son lieu de travail. L’incident a créé un attroupement autour du lieu et les agents ont fait appel à une ambulance qui est venue évacuer les blessés. Ils sont allés vers le CHU-Sylvanus Olympio dans un état grave », raconte un témoin de la scène.




Malgré le forfait qu’ils ont commis, ces hommes armés étaient très menaçants envers ceux qui tentaient d’immortaliser l’événement. « Lorsque j’ai voulu prendre des photos, l’un de ces hommes m’a menacé et a promis de me régler mon compte personnellement en pointant sur moi son pistolet automatique. Je lui ai fait comprendre que je suis journaliste, et c’est là où il a dit qu’il me ferait disparaître et que même le ministre de la Sécurité ne va rien leur dire », a confié un confrère présent lors de l’incident.


Cette descente musclée fait ressurgir la question de la lutte contre le trafic illicite de carburant, mais surtout celle de la méthode de cette lutte. « Avant, les véhicules qui sont affectés à la lutte contre la vente illicite d’essence sont bien identifiables et quand ils approchent, tout le monde sait que c’est la Police ou la Gendarmerie. S’il faut aujourd’hui s’attendre à voir des véhicules banalisés utilisés pour combattre la vente illicite de ce carburant, ça risque de poser des problèmes », analyse un autre témoin.


Cette intervention d’hommes en civil et armés dans des tâches réservées à la Police prend une allure inquiétante. Dans notre parution N°2180 du 22 avril 2016, nous avions relevé les rackets nocturnes qui s’opèrent de plus en plus à Lomé et ses environs. « Ce qui venait de se passer était une arrestation pour surcharge. Seulement, ceux qui ont arrêté le conducteur de taxi-moto ne se sont pas présentés en tant que policiers, puisqu’ils étaient en civil. Ce qui leur donnait cette allure, ce sont les Kalachnikov placés en bandoulière et les pistolets qu’ils avaient à la ceinture. Ceux qui ont procédé à l’interpellation n’avaient rien qui les identifie comme étant de la Police, de la Gendarmerie ou d’une unité spéciale quelconque. Hormis les armes qu’ils portent et qui peuvent faire croire qu’ils sont des forces de l’ordre et de sécurité, ils ne portaient aucun insigne. Aussi, ces individus peuvent-ils être « des éléments incontrôlés ou non identifiés », comme aiment si bien le dire les ministres togolais lorsque des bavures sont commises », avions-nous écrit.

Aujourd’hui, c’est le commerce illicite de carburant qui est combattu avec des hommes armés et en civil comme s’il s’agissait d’une opération de démantèlement de réseaux de trafiquants de drogue. Pas étonnant de voir demain des hommes armés réclamer le paiement des impôts et autres taxes. Nous appelons encore le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame à faire remplir sa mission qui est celle de la sécurité des Togolais dans les normes.


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