La campagne électorale qui était ouverte le 06 juillet dernier appartient désormais à l’histoire depuis mardi 23 juillet au soir. Les élections législatives auront donc lieu jeudi sur l’ensemble du territoire national.
Mercredi donc c’est la pause pour les candidats et les militants qui, près de trois semaines durant, se sont époumonés pour démontrer en quoi ils sont les meilleurs. C’est donc fini en ce qui concerne la campagne électorale au cours de laquelle l’on a tout vu. Des slogans et messages atypiques, des candidats de tous genres, des militants en délire par moment.
C’est bien pour notre démocratie surtout que, pour l’essentiel, cette campagne électorale s’est déroulée sans heurts majeurs à part quelques voyous qui ont agressé le cortège du CST à Bodjé et celui de Kagbara à Dankpen.
Mais des leçons évidentes sont à tirer à partir ce qui s’est réellement passé sur le terrain.
L’on s’est rendu compte que la mentalité du togolais a réellement évolué au point où il est capable de dire clairement ce qu’il pense à ceux qui sollicitent sa voix.
Les différentes délégations de UNIR qui ont sillonné le pays ont dû se rendre compte de ce que nous écrivons. Les gens se sont montrés fermes et ils ont demandé des comptes à ceux qui, par le passé venaient abuser de leur confiance.
Du coup le mythe des fiefs habituels de certains partis politiques et du pouvoir est tombé de lui-même. Toutes les zones du pays étaient perméables aux différents candidats qui ont pu les parcourir de Lomé à Sinkanssé sans difficulté majeure.
Deuxième remarque qui nous paraît importante,c’est que la campagne n’a pas connu un engouement frappant surtout dans les zones nord du pays.
A Kara comme ailleurs, très peu de gens étaient mobilisés pour suivre les différents meetings des candidats de UNIR.
Les togolais semblent exaspérés et lassés par les promesses non tenues et le dilatoire que font généralement les candidats. L’on a donc des raisons fondées de douter d’une participation massive des togolais au vote de jeudi.
Le troisième point concerne le mythe Olympio. Il nous semble, à la lumière des images diffusées ici et là, que le mythe Olympio est systématiquement sur le point de tomber pour de bon.
Lorsque l’on prend les quatre pôles qui se disputent l’essentiel des sièges, à savoir UNIR, CST, Arc-en-ciel et UFC, il est évident que ce parti de Fo Gil et au bas de l’échelle en termes de mobilisation de foules.
Et l’on se demande où sont les militants de l’UFC au Togo à part ceux que Djimon Oré a mobilisé à l’Est Mono et Nicodème Habia à Kévé ?
Dans tous les cas, ce serait présomptueux de notre part de conclure, dès maintenant à la défaite certaine du parti de Gilchrist Olympio lors des élections législatives de jeudi, mais, sauf miracle, il ne devrait pas en être très loin au regard de la vérité du terrain.
Tout compte fait, il est de notre devoir d’exhorter l’ensemble du peuple togolais, en âge de voter, à aller accomplir leur devoir civique en toute liberté et en toute indépendance.
L’heure de la vérité a sonné aussi bien pour le pouvoir que pour les partis politiques de l’opposition qui se réclament encore et toujours du peuple. Il faudra respecter la vérité des urnes.
Les triches habituelles, les vols de voix, les bourrages d’urnes ne peuvent plus être tolérés au Togo. C’est l’occasion ou jamais pour les leaders politiques d’œuvrer pour l’apaisement dans notre pays.
Une défaite n’est pas une fin en soi. Que le pouvoir perdre, il doit comprendre que c’est juste une partie remise pour qu’il se remette sur les rails en vue d’une compétition plus disputée en 2015.
Les thuriféraires de Faure Gnassingbé auraient tort de se rendre coupables, encore une fois, des pratiques peu orthodoxes pour engranger une majorité de fait à l’Assemblée nationale.
Ce serait lâche et même très risquée pour la paix sociale dans notre pays surtout que tout le monde est désormais attentif, très attentif à ce qui se fait dans notre pays.
Il en est de même pour les partis politiques de l’opposition qui doivent comprendre pour de bon que le pouvoir appartient au peuple dont tous se réclament.
Il n’y a aucune honte à échouer dans une compétition pareille. C’est non plus un affront, c’est plutôt un tremplin pour mieux s’armer pour les prochaines compétitions.
Vivement que la paix et la concorde nationale règnent au Togo au lendemain de ce scrutin.