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Liberté N° 2187 du 2/5/2016

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Togo : Charles Debbasch, conseiller spécial de Faure Gnassingbé, fait partie des calamités qui pourrissent la vie des Togolais. Nuit et jour
Publié le mardi 3 mai 2016  |  Liberté




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« Un chef d’Etat qui pense qu’il doit forcément rester au pouvoir et qu’il est le seul garant de la prospérité et de la stabilité de son pays est un leader qui a échoué » – Barack Obama.

Y a-t-il un temps à un chef d’Etat pour parachever son œuvre d’édification d’un pays ? L’histoire de l’humanité a montré qu’aucun roi, aucun empereur, aucun prince, aucun président n’a rien achevé.

Dans les grandes démocraties dont les pays africains veulent s’inspirer, on a compris qu’on n’achève jamais des projets, c’est pourquoi le mandat présidentiel est limité à deux pour permettre à celui qui accède au pouvoir d’apporter simplement sa pierre à l’édifice et céder la place à un autre pour continuer là où il s’est arrêté.

D’ailleurs, la démocratie n’a de sens que s’il y a l’alternance qui est elle-même est un facteur déterminant pour le développement des jeunes nations d’Afrique. Un pays où il n’y a pas d’alternance ne peut jamais aller de l’avant. On a la preuve avec notre pays le Togo qui a accusé d’énormes retards et ce, sur tous les plans, comparativement aux autres pays de la région ouest-africaine.

Les Togolais qui aspirent au changement depuis de longues années, l’ont démontré dans les urnes en votant chaque fois massivement pour l’alternance. Mais c’est sans compter avec la détermination du père et du fils qui n’ont de cesse d’user des fraudes électorales, de la violence… pour s’imposer au pouvoir.

Dans une sous-région en proie à des mutations démocratiques, Faure Gnassingbé, lui, a décidé de ramer à contre-courant de ce mouvement démocratique en usurpant en avril 2015, un troisième mandat contre la volonté de son peuple. Après les 38 ans de règne sans partage de son père.

Et comme si les Togolais n’ont pas assez souffert sous ce régime clanique, familial, des courtisans zélés et autres conseillers obséquieux, dans leur imagination débordante, exhortent le peuple à donner du temps à Faure Gnassingbé afin de continuer son œuvre à la tête du Togo.

C’est l’exhortation lancée sur le site du gouvernement republicoftogo.com par l’éminence grise du régime et conseiller spécial à la présidence, Charles Debbasch dont le dithyrambe enflammé prête à son mentor Faure Gnassingbé les qualités d’un bâtisseur hors-pair. Pour avoir procédé à des inaugurations tous azimuts à la veille de la célébration du 56è anniversaire de l’indépendance du Togo. «Les grandes œuvres ne se réalisent ni en un jour ni en un mandat. Il faut laisser du temps au temps pour inscrire les changements dans le marbre de la civilisation. La continuité vaut mieux que l’éphémère», écrit Charles Debbasch.

Combien de mandats faut-il encore accorder à Faure Gnassingbé pour réaliser ses ambitions pour le Togo? Alors qu’il est déjà à son 3è mandat à la tête du pays. Sans oublier qu’il a été pendant de nombreuses années ministre sous son père. Tous les prétextes sont bons pour les prédateurs qui prennent des peuples entiers en otage et retardent la marche en avant. Si le fils du père n’a pu rien faire durant les deux premiers mandats effectués, ce n’est pas maintenant qu’il le ferait. Le Togo n’est pas une royauté. Au lieu d’emboucher la trompette de la propagande pour inciter Faure Gnassingbé à se maintenir au pouvoir, Charles Debbasch ferait mieux de le conseiller d’entrevoir une porte de sortie honorable. C’est de cette seule manière qu’il inscrira son nom en bien dans l’histoire du Togo. Source : Médard Amétépé, Liberté

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