Affaire des incendies des marchés: les sieurs Fabre et Zeus Ajavon souhaitent vivement voir la justice togolaise éclaircir définitivement l’opinion nationale et internationale
Une semaine après le début d’une série de disculpations dans «l’affaire d’incendie des marchés du Togo», Jean-Pierre Fabre et Me Zeus Ajavon (respectivement leader de l’ANC et ex responsable du Collectif CST) sont montés au créneau. Pour dénoncer des injustices diverses et le maintien de l’inculpation à leur encontre.
Devant la presse ce jeudi à Brother Home, à Lomé, ils ont de nouveau «exigé toute la lumière dans cette sordide affaire». «Les autorités togolaises connaissent les vrais auteurs de ce sinistre», ont résumé ces deux opposants. Ils ont à ce titre réclamé la remise en liberté de tous les militants et sympathisants de l’Opposition arrêtés dans le cadre de l’enquête sur ce sinistre, ainsi que la fin des inculpations dans le même dossier.
«Il est temps de mettre fin à ces dérives inacceptables. Les dirigeants et les militants de l’ANC et du CST n’ont rien à voir- mais alors absolument rien à voir- avec les incendies des marchés de Kara et de Lomé», a dénoncé Jean-Pierre Fabre. Avant d’insister sur ce point: «Il y a lieu de dénoncer et de fustiger la propension des pouvoirs publics togolais à considérer les responsables et les militants des partis d’opposition comme des ennemis à abattre par tous les moyens».
Dans une perspective de recherche de «l’apaisement sociopolitique», MM. Fabre et Zeus réclament, dans des délais raisonnables, «la libération des militants et des dirigeants des partis de l’opposition encore en détention, la levée des inculpations arbitraires, le libre retour des personnes contraintes à l’exil suite aux incendies des marchés de Kara et de Lomé en janvier 2013». Sans compter «la prise en charge médicale et psychologique ainsi que le dédommagement conséquent des commerçants et commerçantes victimes de ces incendies à Kara et à Lomé, l’ouverture d’une enquête réellement indépendante pour établir la vérité sur cette affaire».
Durant leur passage devant la presse ce jeudi, les deux politiques n’ont pas manqué de rendre hommage au militant de l’ANC, Etienne Yakanou, décédé en détention dans le cadre de cette affaire. La prochaine étape judiciaire de la longue instruction de ce dossier pourrait être le passage devant la Cour d’assises des personnes toujours détenues ou inculpées dans le cadre de cette procédure.
Sur la vingtaine de Togolais concernés par cette nouvelle étape judiciaire, on compte trois députés de l’ANC (J.-P. Fabre, Alphonse Kpogo et Ouro-Akpo Tchagnaou) dont les immunités demeurent non encore levées.