Le jeudi 19 mai 2016, les habitants d’Agomé-Glozou dans la préfecture du Bas-Mono, dont les terrains ont été affectés par la construction d’un pont sur le fleuve Mono, reliant le Togo et le Benin devraient avoir du sourire aux lèvres, puisqu’ils devraient être indemnisés pour céder leurs terrains affectés par les travaux. Mais grande a été leur surprise de voir que ce que le comité d’indemnisation a mis dans la cagnotte, n’est rien de comparaison avec leurs plusieurs années d’efforts consentis sur leurs parcelles, ni au coût actuel d’un terrain dans la localité.
Selon nos informations, les sommes payées varient entre 280.000FCFA et 860.000 FCFA alors qu’actuellement, un lot de terrain coûte en moyenne un million de Francs CFA dans la zone. Du coup, les bénéficiaires crient haro sur le comité d’indemnisation et remettent en cause la procédure qu’il a utilisée.
Que se passe réellement à Agomé-Glozou dans la préfecture de Bas-Mono entre le Comité d’indemnisation sur le projet de construction du pont sur le fleuve Mono et les populations bénéficiaires des indemnisations ? A en croire aux informations, c’est le désamour entre le « couple » après l’indemnisation. En lieu et place de la joie, c’est la désolation et le grincement de dents qu’on note de la part des bénéficiaires.
Et pour cause, la procédure utilisée par le comité, le principal accusé dans le projet de la construction du pont, n’est pas appréciée par les propriétaires terriens qui estiment d’une part, selon certaines sources, que « ce dernier n’a pas tenu compte des réalités de l’heure », et d’autre part, d’après les mêmes sources, « en balayant du revers de la main, les instructions du Ministre des Infrastructures et des Transports données en mars dernier ».
Le Ministre, en se tenant à d’autres sources, aurait demandé une discussion du comité avec les populations pour trouver le «juste milieu» afin que personne ne soit lésé, et que les populations ne soient pas défavorisées.
Mais à la grande surprise, le 13 mai dernier, les membres du comité d’indemnisation ont « intimé l’ordre aux populations de se hâter à remplir des formalités pour rentrer en possession de leur indemnité au cas échéant, elles n’auront plus rien », nous confie une source. « C’est alors que des manigances et des manœuvres sont montés de toute pièce pour soutirer de l’argent aux bénéficiaires », précise-t-elle.
Paiement de 15.000 FCFA par bénéficiaire au chef canton et paiement d’un timbre à 20.000 FCFA auprès du comité, de l’arnaque ?
Selon les informations, pour rentrer en possession de sa somme, chaque bénéficiaire doit remplir obligatoirement une condition. Le paiement de 15.000 FCFA par bénéficiaire au chef canton et le paiement d’un timbre fictif d’une valeur de 20.000FCFA auprès d’un fonctionnaire du comité d’indemnisation. C’est l’occasion toute trouvée par certains individus de mauvaise foi pour se sucrer sur le dos des pauvres populations et cela considérée par ces dernières comme de l’arnaque.
Les bénéficiaires auraient même été prévenus que « ceux et celles n’ayant pas satisfaits à ces exigences ne rentreront pas en possession de leur indemnisation ».
Une indemnisation, un don ?
La question mérite tout son pesant d’or. Puisqu’en voyant ce qui se passe actuellement dans le canton d’Agome-Glozou, l’on se demande si l’indemnisation est un don. Si l’on estimait aujourd’hui le cout d’un lot de terrain à un million de Francs CFA dans la localité, alors les 280.000 FCFA ou les 860.000 ne valent rien surtout que certains terrains sont bâtis.
« Avoir refusé de prendre en considération les instructions du ministre des infrastructures est un acte de désobéissance qui mérite d’être puni dans l’administration », a déploré une source.
Un autre fait marquant dans ce dossier, et que selon les informations, les proches collaborateurs du Ministre d’Etat, Ministre de l’Economie et des Finances, ne sont pas informés du paiement des indemnisations aux populations. « Il est aussi curieux de constater que jeudi 19 mai, le jour du payement, lorsque les populations d’Agomé Glozou protestaient, des membres du comité d’indemnisation ont fait pression sur les bénéficiaires en leur disant que s’ils ne retiraient pas le montant alors cela ne leur sera plus reversé », a témoigné notre source.
Vivement que les autorités compétences prendront des dispositions idoines pour faire la lumière sur ce dossier qui pollue l’atmosphère dans la localité, et punissent si nécessaire, ceux seront considérés comme « arnaqueurs » dans le paiement des populations, afin de favoriser le bon voisinage entre le comité du projet et les populations riveraines.
Nous y reviendrons !