Monsieur le Ministre des Transports et des Infrastructures,
Lomé
Monsieur le Ministre,
Le 23 avril 2016, le chef de l’Etat, Monsieur Faure Gnassingbé, a lancé les travaux de réfection de l’aéroport de Niamtougou dont le coût s’élève à 32,64 milliards de francs.
Cette information a suscité surprise et interrogation au sein de l’opinion. Car, pendant la quarantaine d’année de sa mise en service, l’aéroport de Niamtougou n’a pas montré son utilité pour les populations togolaises. En effet cet aéroport fait partie des opérations de prestige, lancées au début des années 1980, par feu Gnassingbé Eyadéma, au plus fort du régime de parti unique RPT. Des opérations qui ont conduit notre pays à sa mise sous tutelle du FMI par le programme d’ajustement structurel.
Monsieur le Ministre,
- A l’heure où une majorité de nos concitoyens arrivent difficilement à s’offrir deux repas par jour,
- à l’heure où notre pays, surtout dans sa partie septentrionale, manque cruellement d’infrastructures de base, routes, hôpitaux, centres de santé, écoles,
- à l’heure où le réchauffement de la planète rend plus urgent le règlement de la question de l’eau dans notre pays notamment dans la région des savanes, à Tône et Tandjouare, où dans certains villages les populations creusent les lits des rivières, afin d’y extraire de l’eau insalubre pour leur consommation,
- à l’heure où l’université de Kara n’a pas d’amphithéâtre,
- à l’heure où l’endettement de notre pays atteint un niveau tel que le financement des services sociaux de base va s’avérer de plus en plus difficile,
la réfection de l’aéroport de Niamtougou dont l’utilité pour les populations togolaises n’est aucunement avérée, constitue un gaspillage de deniers publics inconcevable.
Monsieur le Ministre,
Quelles sont les raisons qui justifient l’opportunité d’une telle opération, ruineuse pour notre pays alors qu’il y a tant de défis à relever face à un manque cruel de moyens?