Les morts ne sont pas morts, dit-on souvent. Cette boutade est largement partagée en Afrique subsaharienne où une importance capitale est accordée aux êtres chers qui ont achevé leur parcours terrestre. Et, depuis quelques mois, ceux qui sont dans leur repos éternel au cimetière de Bè-Kpota, banlieue sud-est de la capitale sont protégés. Le cimetière est enfin clôturé.
Le cimetière municipal de Bè-Kpota a souvent été cité dans des affaires crapuleuses métaphysiques allant d’enlèvement de parties intimes pour vente en «pièces détachées» au déterrement de certains morts. L’une des approches de solution souvent proposées est la clôture du cimetière.
Vœu exaucé
Et enfin, le vœu est exaucé. Le cimetière opérationnel depuis 1976, est clôturé. C’est à la faveur du Projet d’urgence de réhabilitation des infrastructures et des services électriques (Purise). Aux projets axés sur le drainage, la voirie, l’eau potable et l’électricité, s’est ajouté un autre qui s’est décliné sous forme d’appuis institutionnels, quoique.
Il s’agit des travaux de construction de la clôture du cimetière pour un coût global de 277 millions 450 mille Francs CFA, sur financement de la Banque mondiale et du Fonds mondial de l’environnement.
«C’est une mesure de mitigation », explique Hervé Johnson, Chargé suivi et évaluation du projet PURISE. Il fait noter que quand la Banque intervient dans une zone pour des travaux de constructions, ça bouleverse un peu le quotidien des populations et il faut réaliser de petits ouvrages pour compenser la gêne.
«La Banque a estimé que les morts ont aussi besoin d’une certaine sécurité, ce pourquoi, en accord avec les autorités togolaises, les travaux de réalisation de la clôture ont été financés», a fait noter le sieur Johnson.