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Impunité dans les sociétés d’Etat: les cas de la SNPT, du FER, de la CNSS, de Togo Télecom et de la BTCI
Publié le dimanche 29 mai 2016  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
La modernisation de la justice passe par l’assainissement des locaux des tribunaux. La façade du tribunal de Lomé.


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Après la vague d’arrestations et les menaces qui planeraient sur certains barrons, d’aucuns estiment que Faure Gnassingbé est résolument tourné vers l’arrestation des fossoyeurs de l’économie togolaise.

Mais à y voir clair, ce n’est que du saupoudrage dans la mesure où certains directeurs de sociétés cités dans la mauvaise gouvernance ne sont guère inquiétés et restent toujours proches du Prince. Barry Moussa Barqué, Ferdinand Tchamsi, Katanga Walla, Sam Bikassam et Etienne Bafai, pour ne citer que ceux-là sont considérés comme des intouchables par l’opinion.


Depuis bientôt 12 ans que Faure Gnassingbé est au pouvoir, malgré ses professions de foi et des discours de bonnes intentions, la gestion des régies financières et des sociétés d’Etat aux mains de ses amis et « intimes » est plus que catastrophique.


Où sont passés les 20 milliards destinés à la privatisation de l’OTP en IFG quand Faure était ministre des Mines et des Equipements?


Dans un passé récent, le ministre Noupoukou Damipi avait déclaré devant l’Assemblée Nationale que des années durant, la SNPT n’a pas tenu une comptabilité. Malheureusement, le président du conseil d’administration, Barry Moussa Barqué, toujours conseiller à la présidence, n’a pas éclairé l’opinion concernant cette déclaration.

Entre-temps, l’Etat togolais avait commandité un audit de l’IFG Togo. Sur les 40 million de dollars, soit 26 milliards de franc Cfa, à peine 6 milliards ont été investis pour acheter du matériel de seconde zone. La question qui se pose est de savoir où sont donc passés les 20 milliards restants. A cette question, les regards se tournent vers Faure Gnassingbé.

Lorsqu’on analyse toutes ces données, l’on comprend aisément pourquoi dans l’entourage de Faure, l’on ne semble pas décidé à faire la lumière sur la banqueroute des phosphates dans laquelle il aurait joué un rôle primordial. Seulement des manoeuvres dilatoires qui se sont multipliées visant à dissimuler les malversations qui se sont déroulées lors de la privatisation de l’OTP.

Nombreux sont ces barons qui ont fait fortune dans les phosphates togolais, abandonnant les populations autochtones dans une misère noire.


12 milliards du FER volatilisés

Autre société, même système de pillage. Plus de 7 ans après la dissolution du FER (Fond d’Entretien Routier), le mystère reste entier sur la disparition des milliards, de même que les auteurs de cette malversation.

Il n’est un secret pour personne que pendant 11 années d’existence, le FER a accumulé des milliards de recette venant des contribuables togolais et des partenaires au développement. L’article 3 de la loi portant création du FER en ce temps stipule : « Les ressources du FER sont constituées par : la redevance d’usages routiers sur produit pétroliers et le droit de péage routier par dérogation aux principes généraux applicable en matière de comptabilité, les contributions de l’Etat, les dons et les contributions dans le cadre de l’aide bilatérale et multilatérale ».

Lorsqu’on prend toutes ces contributions, le FER se retrouve avec plus de 10 milliards de recette par an, sans compter les fonds non déclarés. En 11 ans d’existence, c’est la bagatelle de plus de 110 milliards de francs que cet établissement a eu à gérer. Ou sont alors passés les fonds pour que les ponts et les routes ne s’écroulent en 2008?

C’est une évidence que depuis plus de 10 ans de vie de cette structure, d’Amouzou Guénou à Ferdinand Tchamsi, les recettes du FER ont servi a d’autres choses qu’à entretenir les ponts. Faure devrait en savoir quelque chose, puisqu’il fut lui même ministre de l’Equipement, des Mines et des Travaux publics dans le gouvernement de son père défunt.

Dans un Etat sérieux et respectueux des principes élémentaires de la bonne gouvernance, un audit suivi d’une suite judiciaire aurait été réservé à ce dossier. Mais comme le Togo est un pays atypique, après la rupture des ponts suite aux inondations et le scandale FER, le gouvernement d’alors dirigé par le Premier ministre Komla Mally n’a trouvé d’autres solutions que de dissoudre cette structure et d’en créer d’autres, notamment FR puis CAPER. Des changements de nom juste pour cacher les malversations financières. Et depuis, le sieur Tchamsi Ferdinand, Directeur du FER est libre de ses mouvements, comme un poisson dans l’eau, et se retrouve toujours dans la délégation de Faure pour les voyages officiels.

Les milliards de Togo Télecom

Il y a un an que la société Togo Télecom était dans l’impasse, et pour cause. Son Directeur général était au centre d’un système de malversation portant sur des milliards de francs. Les faits sont tellement graves qu’il a été limogé. Nonobstant cette situation, il multiplie des pratiques dans l’espoir de se voir propulsé à la tête d’une autre société. Des articles de presse ont été commandés par son entourage pou faire croire a l’opinion que Bikassam n’y était pour rien. Devant cette malversation, Faure Gnassingbé n’a trouvé d’autres moyens que de protéger l’empereur Bikassam par son silence. Même si ce dernier a vidé les caisses de Togo Télecom pour financer les campagnes électorales du parti-Etat comme le disent ses détracteurs, il en a aussi profité pour se remplir les poches à travers les contrats bidon qu’il a signés, en l’occurrence avec le Groupe Toofan. Saura-t-on un jour les vrais bénéficiaires de ces pillages ? De sources proches de ce dossier, ces fonds auraient servi à financer les campagnes électorales du pouvoir à l’instar des sociétés d’Etat comme Togocel ou la Lonato dirigée par l’inamovible Pekemssi sur les traces de son ainé Walla Kadanga qui fait misère aux retraités.

Que ce soit Togocel ou Togo Télécom, ce sont des sociétés d’Etat mais elles appartiennent exclusivement à des individus perchés au haut sommet de l’Etat qui se partagent les prébendes sans rendre compte aux contribuables.

La BTCI et la CNSS

Cette prestigieuse institution financière qu’est la Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie, qui jadis faisait la fierté des Togolais a du plomb dans l’aile. Après les frasques de Yao Kanékatoua, ancien Directeur général, qui avait laissé la banque au bord du gouffre avant d’être promu à la téte de la Commission des finances au parlement, la BTCI n’a guère retrouvé ses lettres de noblesse. Etienne Bafai qui devait relever le défi est épinglé et remplacé pour fautes graves sans autres précisions, une manière de protéger un ami en difficulté !

Le sieur Yao Kanekatoua n’est plus à présenter au public togolais. Considéré par certains comme l’un des mauvais gestionnaires de l’économie nationale par sa gestion calamiteuse de la BTCI et autres sociétés dont il était le président du conseil d’administration. La Banque mondiale et le FMI, au cours d’une mission effectuée au Togo, avaient sommé les autorités de le limoger de tous les circuits de décisions financières. C’est à la suite de cette injonction qu’il a quitté la direction de la BTCI, une banque qui ne tient debout que par son immeuble.

Les frasques de l’indéboulonnable Koffi Kadanga Walla, Directeur général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ne sont plus aussi à démontrer. Au poste depuis plus de 15 ans, l’homme a toujours multiplié des pratiques pour être maintenu à son poste. Une société qu’il dirige comme bon lui semble, et il fait misère aux retraités.

Le pouvoir RPT/UNIR n’a pas seulement détruit économiquement et politiquement le pays, mais il a contribué aussi à le détruire sur le plan des valeurs morales. Il ne peut en être autrement quand la gestion de tout un pays est dépourvue de toute vision. Une chose est sûre, les personnalités précitées sont parmi cette minorité que Faure Gnassingbé disait accaparer les richesses du Togo. Si une lutte véritable contre la corruption devrait y avoir Faure Gnassingbé sait où frapper. Le reste, c’est du dilatoire

Robert AVOTOR





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