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Education: Face à l’exploitation abusive des apprenants/Le Ministère des Enseignements primaire et secondaire est interpellé
Publié le vendredi 3 juin 2016  |  Le Combat du Peuple


© aLome.com
La cour du Lycée de Tokoin Centre


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S’il est une pratique qui remonte à l’époque coloniale et qui s’est perpétuée chez nous à travers des décennies, sans que les Autorités n’y trouvent rien à redire, c’est l’exploitation des élèves par les enseignants à des fins personnelles voire lucratives.

Dans le temps, lorsqu’une nouvelle école était construite dans un village, les instituteurs et les maîtres d’école, qui y étaient affectés et qui se retrouvaient du coup sans ressources humaines et matérielles, bénéficiaient de l’aide des élèves de leurs classes tantôt pour ramasser des fagots de bois, tantôt pour exécuter des travaux champêtres ou encore pour des tâches ménagères.


S’il faut appeler un chat un chat, c’est de l’exploitation des élèves par les enseignants et ceci, dans sa forme la plus naturelle. Les travaux exécutés par les enfants varient selon les régions et selon les milieux dans lesquels les enseignants sont appelés à exercer, mais généralement, ces travaux extrascolaires se font au su et au vu des parents et avec la bénédiction des autorités locales. A priori, pour les parents, tout porte à croire que cela n’a rien de dégradant de voir l’apport de leurs enfants compenser les efforts des maîtres d’école.


Au contraire, les parents que nous avons approchés dans ces milieux où cette pratique a cours, nous ont laissé entendre que le fait pour les enseignants de savoir qu’une main d’œuvre gratuite et disponible en tout temps, est à leur disposition ne peut que les conforter et leur permettre d’instruire les enfants, en toute sérénité.
Là où le bât blesse, c’est que, en dehors de l’ignorance des parents des lois interdisant le travail des enfants, certains maîtres d’écoles excellent dans cette forme d’exploitation et possèdent de grandes parcelles de terre qui sont cultivées et entretenues tout au long de l’année scolaire et même pendant les vacances par leurs élèves. On a ainsi vu des maîtres et des responsables d’écoles qui pratiquaient de l’agriculture de subsistance, devenir de véritables agriculteurs et ceci, sur le dos des élèves impuissants.


Dans certaines localités où cette pratique est courante, certaines initiatives privées sont prises à l’endroit des autorités locales et des parents d’élèves par des associations œuvrant pour la protection des droits des enfants, pour les conscientiser sur les effets néfastes de cette exploitation. Mais c’est peine perdue. Il est regrettable que quelques temps après leur intervention, l’exploitation des enfants par les enseignants continue de plus bel. La raison souvent avancée par certains instituteurs pour justifier cette ignominie est que leur salaire est insuffisant pour entretenir leur famille. Comme si les élèves sont devenus de la main d’œuvre gratuitement mise à leur disposition par l’Etat.

Dans une localité de la Région des Plateaux, il est arrivé que les élèves du CMII n’aient pas pu assister à la proclamation des résultats du CEPD parce qu’ils étaient occupés, ce jour-là, à déterrer et à ramasser du manioc dans le champ d’un certain directeur d’école. Interrogé sur les raisons de l’absence des élèves, le directeur s’était contenté de répondre, sans gêne, que la présence à la proclamation des candidats ne changera en rien la réalité des résultats. Ce sont les parents qui ont dû dépêcher d’autres membres de la famille et d’autres enfants pour rendre compte du résultat fourni par leurs enfants après l’examen. Bref, tout se passe comme si les enseignants qui s’évertuent à exploiter leurs apprenants, ont perdu le sens des valeurs tandis que leurs propres enfants sont souvent dispensés de ces travaux.

Si les enseignants qui abusent de leur autorité pour faire travailler des jeunes enfants, ignorent là où se trouve leur rôle d’éducateur et leur responsabilité, c’est au Ministère en charge de l’Education Nationale notamment le Ministère des Enseignements primaire et secondaire, de le leur rappeler. Ceci peut se faire par le biais des inspecteurs régionaux, des associations de parents d’élèves et autres responsables à qui incombe l’éducation des enfants.


Ailleurs, il a été rapporté que certains enseignants attribuent des notes supplémentaires aux élèves qui font preuve de disponibilité, d’ardeur et qui leur offrent de meilleures prestations.

D’autres élèves, par contre, sont recalés parce qu’ils sont insoumis et réticents à exécuter les travaux que leurs maîtres attendent d’eux. Toutes ces pratiques restent, bien sûr, des cas isolés ou des hypothèses selon les enseignants, mais il se trouve qu’elles se vérifient et qu’elles se généralisent à l’intérieur du pays. Dans ce cas, les auteurs doivent être passibles de sanctions administratives comme c’est le cas des parents qui maltraitent et qui abusent de leurs enfants.

En ces temps où les autorités s’évertuent à opérer des réformes dans le secteur de l’éducation, des mesures doivent être prises non seulement au profit des enseignants mais également pour faciliter les conditions d’étude aux apprenants qui sont appelés à être la relève de demain.


Julles


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