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L’état civil pour lutter contre le terrorisme
Publié le vendredi 3 juin 2016  |  Parti des Togolais


© aLome.com par Parfait
Le Parti des Togolais prépare son 1er congrès pour le mois prochain


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Les ministres en charge de la sécurité dans les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont clôturé le 27 Mai 2016 à Abidjan en Côte d’Ivoire, une rencontre portant sur la question du terrorisme qui menace la sous-région. Il faut se féliciter de cette initiative, car quatre pays sur huit en ont déjà été victimes, le Niger, le Mali, le Burkina et la Côte d’Ivoire, auxquels s’ajoute le Nigéria de l’espace CEDEAO.

Le Sénégal a de son côté déjà procédé à des arrestations de personnes liées aux réseaux djihadistes d’AQMI ou de l’Etat Islamique. Seuls le Bénin, la Guinée Bissau et le Togo, n’ont à ce jour pas connu d’actions directes liées à ces menaces.


La rencontre d’Abidjan a fait de fortes recommandations dont l’une porte sur la nécessité de doter les citoyens de l’Union de pièce d’identité biométrique qui sont de nature à mieux contrôler la circulation dans l’Union des personnes présumées en lien avec le terrorisme.

Comment le gouvernement togolais, qui est en pointe dans la lutte contre le terrorisme multipolaire, peut-il satisfaire à cet important dispositif de la lutte contre le terrorisme, lorsque la très grande majorité des togolais ne disposent pas d’acte de naissance ? En 2015, lors de l’élection présidentielle 75% des électeurs n’ont pu présenter d’acte de naissance pour s’inscrire sur la liste électorale, selon l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Cette lacune fera-t-elle du Togo le ventre mou de l’Union dans sa la lutte contre ces menaces ?

Le gouvernement togolais a été interpellé depuis 2007 par la communauté internationale, et depuis plus longtemps encore par l’opposition togolaise sur la nécessité de doter le togo d’un état civil moderne digne d’un pays qui se veut démocratique. Mais la mise en place d’un état civil propre étant de nature à contribuer à un fichier électoral fiable, le gouvernement togolais s’est toujours montré réticent à une telle initiative, préférant un fichier manipulable à souhait au gré des élections.


La dimension développement économique et social d’un état civil moderne a été sacrifiée par le régime en place pour des raisons purement électorales. Maintenant que l’état civil présente également une dimension sécuritaire dans le cadre du terrorisme, le gouvernement togolais n’a plus le droit de tergiverser avec cette question, au risque d’accentuer les menaces sur les togolais et la sous-région. Il y va de la crédibilité du gouvernement dans sa volonté de lutter efficacement contre ce fléau. Si à l’aune de cette menace le gouvernement togolais consent à moderniser l’état civil togolais, alors, en plus de la crédibilité, il démontrera son sens de la responsabilité politique. Au-delà de la recommandation, l’UEMOA devrait également prendre des mesures pour sa mise en application.

La limite de cette rencontre d’Abidjan est de s’être focalisée sur le phénomène du terrorisme en lui-même en restant pratiquement muet sur les causes et surtout sur le terreau qui l’alimente. La lutte contre le terrorisme doit être globale, et non uniquement militaire et sécuritaire. S’il est bon de mutualiser les ressources pour faire face à cette menace, il est tout aussi indispensable d’aborder le volet démocratie qui est un rempart contre le terrorisme, de même que le volet gouvernance qui en est un autre. Les chefs d’Etat et de gouvernement qui se réunissent le 5 Juin prochain à Dakar au Sénégal, doivent avoir le courage politique d’aborder ces questions délicates, particulièrement celle de la démocratie et de la bonne gouvernance, s’ils veulent avoir une véritable efficacité dans cette lutte.

Le Togo a encore une belle opportunité pour apporter une réponse à la question de l’état civil, surtout dans un contexte de mandat déclaré social par le chef de l’État.

Nathaniel Olympio,

Directeur de cabinet – Parti des Togolais

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