Gestion cancérigène des sociétés d’Etat, le cas TOGO Télécom, ce n’est pas un sujet de mémoire ou d’une thèse, mais c’était un article de notre confrère «Le RENDEZ-VOUS» qui avait mis au grand jour la gestion artisanale et patrimoniale de cette société.
En quittant la tête de la société en mars 2014 après huit ( 8 ) années de gestion hasardeuse, Sam Bikassam a laissé une boite totalement en faillite, crevée, une honte nationale pour une société d’Etat qui jouit du monopole en matière de télécommunications dans le pays. AFRITEC, ALPHA et OMEGA SAO-SARL, VIGILE, etc. sont, entre autres, les sociétés écrans mises en place par le Directeur général d’alors pour piller la boite. Au bout du compte, les dégâts sont inestimables.
La fibre optique tant promise aux Togolais avec une connexion haut débit est devenu un serpent de mer. Les milliards de francs CFA se sont évaporés dans la nature. Les emprunts obligataires et les prêts d’EXIMBANK ont pris une autre estination.
Les DAT ( Dépôt à terme ) dans les banques sont vidés, les dettes de la société auprès du fisc et des opérateurs économiques sont évaluées à des milliards. La société n’était même plus en mesure de payer les salaires de ses propres employés. C’est au regard de cet bilan calamiteux que le tout-puissant Sam Bikassam a été débarqué de la tête de la société et remplacé à la hussarde par Romain Tagba, directeur de cabinet du ministère des Postes et Télécommunications et ancien Directeur général adjoint de Togo Télécom.
Au Togo sous le magistère de Faure Gnassingbé, les auteurs de crimes économiques et de sang ne sont jamais inquiétés. Ils sont recyclés pour d’autres missions au service du pouvoir. Malgré ses dégâts au vu et au su de tout le monde, Sam Bikassam court des jours tranquilles. Il se permet même, en guise de droit de réponse, de dire à des journalistes que c’est Togo Télécom qui lui doit pour de nombreuses missions effectuées à l’extérieur sans
frais. Et pourtant ….
Kokouvi Dogbé, Sam Bikassam, Tagba Romain, etc. aux bons soins de TOGO Télécom
Et pourtant le sieur Sam Bikassam, deux ans après son départ de la tête de la société, continue de vivre tranquillement aux frais de TOGO Télécom. Il a conservé les voitures, de même que tous les autres avantages, notamment son salaire de plus de 3 millions, le logement à la station terrienne de Cacaveli, les gardiens, chauffeurs, des bons de carburant et autres avantages. Incroyable pour un Directeur dont la gestion a conduit la société à une faillite totale et qui devrait répondre de ses actes dans un pays où les gouvernants proclament à travers des discours creux leur engagement à lutter contre la corruption.
Sam Bikassam n’est pas le seul à vivre aux soins de la société. Kokouvi Dogbé, l’ancien ministre des Postes et Télécommunications, ami personnel de Faure Gnassingbé, prédécesseur de Cina Lawson, vit aussi des deniers de TOGO Télécom. Il loge dans une villa de la société sise à la cité OUA. Ses véhicules, ses factures téléphoniques, etc. c’est la société qui s’en charge.
L’actuel Directeur général Romain Tagba n’est pas du reste. Avant sa nomination, il était Directeur de cabinet du ministère de l’Economie numérique et précédemment Directeur adjoint de TOGO Télécom. Lorsqu’il était à ce poste, il était logé dans l’une des villas de la société à la cité OUA non loin de CICARE.
Par une alchimie dont il a le secret, il a fini par devenir propriétaire de ladite villa. Même le Premier ministère bénéficie des largesses de la société. Il arrive parfois que la société se transforme en pompe funèbre, mettant à la disposition d’un DG ou ministre qui perd un parent, voitures, corbillard, bâches, carburant, caisses de champagne pour les funérailles.
Pas étonnant lorsqu’on sait qu’une autre société en faillite offre jusqu’à 150 millions de champagne par an comme cadeaux à la présidence de la République et aux ministres (sic).
Et Cina Lawson ?
Face à cette gabegie qui continue de plus belle, que fait Cina Lawson ? Visiblement pas grand-chose, si ce n’est que tout ceci se passe avec sa bénédiction et celle de Faure Gnassingbé qui ne peut ne pas être au courant de cette réalité. Une société dans le gouffre qui continue d’être saignée par des anciens directeurs et ministres en toute impunité, cela ne peut être possible qu’au Togo.
Pendant que ce pillage continue, TOGO Télécom peine à offrir des services de qualité aux Togolais. La fameuse fibre optique qui a englouti des milliards n’est visible nulle part. Les communications sont les plus chères au monde. L’internet est un luxe, un luxe qu’on a de la peine d’ailleurs à trouver.
Quant à Cina Lawson, ses promesses incessantes de mettre à la disposition de la population l’internet haut débit relèvent d’une chimère au même titre que ses compétences « havardiennes ». L’unique solution envisagée pour masquer cette gabegie qui n’en finit pas est de fusionner TOGO Télécom et TOGOCEL. Mais là aussi, les chosent évoluent selon les humeurs de dame Cina Lawson qui continue de collectionner les experts dans son cabinet.