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50e anniversaire: Faure Gnassingbé boude la grande réception organisée par Ingrid Awadé à la place des fêtes de la Présidence
Publié le dimanche 12 juin 2016  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Ingrid A. AWADE , ancienne Directrice des impȏts au Togo


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Le 6 juin dernier, Faure Gnassingbé a eu 50 ans. Même s’il existe une polémique sur la date réelle de sa naissance, 50 ans de vie sur terre ne passe pas inaperçu, surtout que le régime qu’il incarne aussi de père en fils dure un demi-siècle. A l’image de l’autocrate de la Corée du Nord où tous les gestes du Guide éclairé constituent une affaire d’Etat (coiffure, habillement, rire, etc) certains évènements liés à la famille Gnassingbé sont devenus des affaires d’Etat avec un culte de la personnalité très poussé.

L’anniversaire des 50 ans de Faure Gnassingbé a glissé subtilement vers une célébration d’Etat. Lui-même, ses proches, les membres de son parti qui n’a jamais tenu un congrès depuis sa création, ont choisi de faire les choses en grand. Ce sont les fameuses femmes UNIR qui ont donné le ton. Le dimanche 5 juin, les rombières toutes habillées en bleu, ont investi à la première messe la paroisse Saint Antoine de Padoue de Hanoukopé, bousculant les habitués des lieux surpris par cette « invasion bleu UNIR ».

A Agoè, c’est la NSJSPF qui a trouvé l’occasion de sortir de son coma à travers une messe d’action de grâce au « jubilaire ». Le programme s’est poursuivi le lundi 6 juin en présence de Faure Gnassingbé lui-même fraichement revenu du pays de Mao où il a décroché un prêt de 100 millions d’euros.


Ce sont les FAT qui se sont rendues à la Présidence de Kegue dans la matinée pour souhaiter un joyeux anniversaire au chef suprême des armées. Une démarche déguisée en présentation du rapport général des FAT dans lequel on a curieusement occulté la mort des cinq casques bleus togolais au Mali. C’est ensuite la paroisse Saint Jean de Dieu du bas fond du collège Saint Joseph qui a été retenue pour la messe dans l’après-midi. Déjà la veille, les « sécurocrates » ont minutieusement passé les lieux au peigne fin, ensuite investis par une agence de décoration qui n’a pas fait les choses à moitié.

L’ordinaire des lieux en était ébloui du simple fait que depuis sa création, sa paroisse n’a jamais été rendue aussi belle. Le tapis rouge dressé du parvis de l’église sur une cinquantaine de mètres donnait la touche solennelle à l’évènement. Parallèlement au programme officiel, une des proches de Faure Gnassingbé, Ingrid Awadé qui semble avoir perdu de son influence depuis son débarquement de la DGI (Direction générale des Impots) pour la DOSI (Délégation Spéciale à l’Organisation du Secteur Informel) a décidé de marquer l’évènement par une grande réception à la place des fêtes de la Présidence à Kegue et ce, en présence de Faure Gnassingbé lui-même. Pour ce faire, elle n’a pas lésiné sur les moyens, surtout lorsqu’on sait qu’elle aime faire les choses en grand.

Des personnalités ont été invitées, des artistes de la chanson mobilisés, des courtisans réquisitionnés, les restaurants traiteurs se sont occupés des menus de la soirée,le champagne abondamment au frais. La fête devait commencer à 17h pour se terminer tard dans la nuit. Mais déjà dans la matinée, une première déconvenue annonçait le fiasco de la soirée. Alors qu’elle a appris que la Paroisse Saint Jean de Dieu était en train d’être décorée pour la messe d’action de grâce, Ingrid Awadé fait envoyer des fleurs sur les lieux. Mais ses coursiers ont été éconduits par l’équipe de décoration qui a déclaré n’avoir reçu aucune consigne de réception des fleurs venant d’elle. Surprise, elle s’informe auprès de celle qui faisait office de Présidente du comité d’organisation qui n’est autre que la mère d’une ministre prétendue détentrice de grands diplômes du gouvernement de Faure Gnassingbé -suivez les regards-. Cette dernière fait savoir comprendre à l’ex Directrice des impôts que les instructions reçues sont formelles.

Ceux ou celles qui doivent apporter les fleurs pour la décoration à l’église ont été choisies d’avance. En plus, le patron ne veut que des fleurs de couleur blanche. Celles d’Ingrid étaient multicolores, certainement avec une préférence bleu UNIR. C’est donc par ce langage diplomatique que les fleurs de celle qui jadis s’occupait de Faure Gnassingbé dans les moindres détails, ont été récusées.

Le pic de la déconvenue a été constaté dans la soirée. Alors qu’elle s’apprêtait à se rendre à la place des fêtes du palais de la présidence, elle apprend de ses sources que Faure Gnassingbé a renoncé à se rendre à sa réception. L’avait-il pour autant rassurée de sa présence ? Mystère. Toujours est-il qu’à la fin de la messe à Saint Jean de Dieu, Faure Gnassingbé s’est rendu immédiatement à son domicile où une réception a été offerte aux invités soigneusement triés. L’oppsant cerf-volant (sic) était aussi de la partie. Reste à savoir s’il a eu l’occasion de discuter de la question des réformes avec son nouveau bienfaiteur. Très en colère, ne comprenant pas ce désistement de dernière minute, elle décide à son tour de ne plus s’y rendre. Selon les témoins, aucune autorité politique, civile ou militaire n’était à la fête.

Ce sont les artistes, des courtisans et quelques militaires en faction dans la zone qui ont pris possession des lieux et se sont servis à coeur joie. En l’absence de « Papa » et de « Maman », la fête qui devait prendre fin tard dans la nuit voire au petit matin s’est terminée à 22h. Pourquoi Faure Gnassingbé a-t-il décidé de bouder à ce point dame Ingrid Awadé, celle–là qui s’occupait de lui en tout temps et en tout lieu, celle qui se bat pour son pouvoir à vie? C’est une ingratitude caractérisée (sic). C’est donc fini le temps où du haut de sa puissance, pour impressionner ses invités du soir au son du rythme endiablé des Toofan « sauté, sauté, sauté, on va vous déloger », elle lançait à l’endroit de son majordome : « Abarangao, Abarangao, il faut apporter le champagne, le champagne Taittinger, le champagne de mon mar…. , sauté, sauté sauté….». Non, Faure Gnassingbé n’est pas sérieux! Ah là, pas du tout. Même si on a trouvé mieux ailleurs, plus diplômée, attentionnée, plus sexy, il ne faut jamais oublier celle qui était là avant, se sacrifiait avant lorsque toutes les autres n’étaient pas encore là. En tout cas, les partisans de l’ex-dame de fer s’étonnent de cette mise au placard de leur marraine. Mais ils ne désespèrent pas pour autant.

On n‘est jamais banni définitivement du sérail tant qu’on reste loyal au système RTP-UNIR. De toute façon comme on le dit en Afrique, le bâton qui a servi à chasser l’ancienne sera le même qui servira à chasser la nouvelle, comprenne qui pourra. Pendant que les invités ont abandonné derrière eux des tonnes de nourritures, des millions d’enfants voire des adultes ont dormi ce jour le ventre creux, faute de quoi se mettre sous la dent.

Au Togo, plus de 80% de la population vit sous le seuil de la pauvreté. La misère a investi tous les foyers pendant qu’au sommet de l’Etat, certains sont constamment aux caviars arrosés de champagne les plus onéreux. La célébration des 50 ans de Faure Gnassingbé a tourné au génocide des boeufs. La présidente informelle du comité d’organisation dont la fille est au gouvernement, en a tué onze (11).

Les repas ont été envoyés à la prison civile de Lomé et de Kara de la part de sa fille dans le cadre de l’anniversaire de qui on sait. Une autre maîtresse de la République logeant à Kégué, connue dans le commerce du bois, en a égorgé trois (03). De sources bien informées, après les festivités à Lomé, Badou et autres, les responsables UNIR d’Atakpamé prévoient la célébration de l’anniversaire ce samedi dans un grand hôtel de la ville. L’un des députés du coin a déjà mis à mort 5 boeufs pour la circonstance.

L’aliénation et le culte de la personnalité sont à leur comble au point que les gens fêtent plus l’anniversaire du Président de leur parti que le leurs. Revenons aux festivités ; la place des fêtes de la présidence de la République est-elle devenue un bazar que tout le monde peut réquisitionner pour organiser une fête parallèlement au programme officiel ? Le coeur du pouvoir exécutif est devenu une auberge espagnole. C’est bien triste, ce désordre féminin qui discrédite la fonction présidentielle.

Ferdi-Nando

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