Hier, les réformes constitutionnelles et institutionnelles devaient se négocier à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, on en appelle à l’éminence grise. Des grimaces d’un chef d’Etat qui, au demeurant, se dénude de toute crédibilité, avec des promesses fallacieuses à la grande déception du peuple.
Devant les cadavres de 2005, Faure Gnassingbé visiblement effondré avait déclaré "plus jamais ça au Togo". Mais à peine le dos tourné, on compte des cadavres à Mango qui croupissent à la Morgue, sans oublier Anselme Sinandaré et Douti Sinalengue froidement abattus par des forces de l'ordre à Dapaong.
Des hantises qui condamnent de façon permanente les Togolais et leur "rappellent malheureusement des années sombres écoulées" comme l’écrivait en Mai dernier la Plateforme Citoyenne Justice et Vérité au Chef de l’Etat.
Poli et vénéré par ses collaborateurs avec la bénédiction d’une armée loyaliste, Faure Gnassingbé est héritier d’une constitution taillée pour un règne à vie ; un chef-d’œuvre de son père Eyadema, duquel il dit avoir fait rupture, « lui c’est lui, moi c’est moi ».