Législatives: les Togolais élisent leurs députés sur fond de contestation

Politique

Publié le jeudi 25 juillet 2013 | AFP

© AFP par PIUS UTOMI EKPEI
Législatives 2013: les Togolais appelés aux urnes pour élire leurs députés
Jeudi 25 juillet 2013. Lomé

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Togo : Dernière ligne droite avant les législatives

- 22/7/2013

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Elections Législatives 2013

Les Togolais ont voté jeudi pour élire leurs députés au cours d’un scrutin retardé par une série de manifestations antigouvernementales et où l’opposition, bien que divisée, cherche à marquer des points face au régime de Faure Gnassingbé à deux ans de la présidentielle.

La radio privée Légende, qui a dénoncé des fraudes électorales, a été suspendue pour diffusion de fausses informations, selon des responsables de l’opposition, déclenchant une manifestation spontanée de plusieurs centaines de personnes devant son siège, dans le centre de Lomé.

M. Gnassingbé, qui a glissé son bulletin dans l’urne à la mi-journée à Lomé, a admis avoir entendu parler de "quelques petits problèmes techniques ça et là à Lomé". Il a espéré qu’ils seraient "rapidement résolus pour que tous ceux qui veulent s’exprimer puissent le faire".

Le comptage des voix a commencé peu après 16h00 locales et GMT, heure officielle de la fin du scrutin, mais certains bureaux ayant ouvert en retard au début de la journée sont restés ouverts jusqu’à 18h00.

Dans l’école primaire de Sousa-Tetime, un quartier de Lomé, la foule s’était aglutinée devant les fenêtres pour observer le dépouillement, alors que des scrutateurs sortaient les bulletins un à un et les comptabilisaient sur un tableau noir.

Une lente transition vers la démocratie

Ces élections sont le plus récent chapitre d’une lente transition vers la démocratie, le Togo ayant été gouverné d’une main de fer pendant plus de 30 ans par le président Gnassingbé Eyadéma, jusqu’à sa mort en 2005.

Porté au pouvoir par l’armée, son fils Faure Gnassingbé lui a succédé en 2005. Il a remporté en 2005 puis en 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats ont été contestés par l’opposition.

Le parti présidentiel avait obtenu 50 sièges sur 81 lors des législatives de 2007. Cette fois-ci, 91 sièges sont à pourvoir et 26 partis politiques prennent part aux élections.

L’opposition et la société civile ont manifesté ces derniers mois pour réclamer des réformes préalables au scrutin, initialement prévu en octobre 2012.

Plusieurs partis avaient même menacé de boycotter le scrutin, mais ils ont finalement décidé d’y participer après avoir obtenu notamment des scrutateurs dans les bureaux de vote et des financements publics pour leur campagne.

Divisée, l’opposition est représentée pour l’essentiel par le collectif Sauvons le Togo (CST) et la coalition Arc-en-Ciel.

Les pays d’Afrique de l’Ouest et l’Union africaine (UA) ont déployé des observateurs après une campagne largement pacifique.

Jean-Pierre Fabre, chef de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition) et principal adversaire de M. Gnassingbé à la présidentielle de
2010, est la tête de liste du CST à Lomé.

Après avoir voté à Kodjo Via Copé, quartier populaire de Lomé et fief de l’opposition, M. Faure a déclaré à l’AFP demeurer "confiant" dans cette élection, malgré les retards dans l’ouverture de certains bureaux de vote et le matériel électoral non livré à temps par endroits.

Le parti de Gilchrist Olympio, figure historique de l’opposition et fils du premier président togolais, prend aussi part au scrutin sur une liste séparée même si lui-même n’est pas candidat.

M. Olympio, dont le père a été assassiné en 1963 lors d’un coup d’Etat auquel a pris part le père de l’actuel président, a conclu un accord avec le pouvoir en 2010, à l’issue duquel son parti est entré au gouvernement.

La ministre de la promotion de la Femme Patricia Dagban-Zonvidé conduit quant à elle la liste de l’Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir dans la capitale.

Elle a dit à l’AFP souhaiter "une majorité confortable pour permettre au chef de l’Etat de continuer ce qu’il a commencé depuis 2005", notamment de grands travaux d’infrastructures.

Les résultats définitifs des législatives togolaises ne sont pas attendus avant plusieurs jours.
mjs-ek-cdc/amd

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