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Togo: Aného, cette localité où l’âge de la première grossesse 13 ans au plus inquiète de plus en plus
Publié le vendredi 24 juin 2016  |  Togo Online


© aLome.com par Parfait
Le FNUAP TOGO organise un Atelier régional centré autour de l`accès universel aux services de santé sexuelle et de la reproduction
Lomé, le 19 aoȗt 2015. Hôtel Sarakawa. Ouverture solennelle de l`Atelier régional organisé par FNUAP Togo sur l`accès universel aux services de santé sexuelle et de la reproduction, de santé maternelle et de planification familiale, basés sur les Droits de l`Homme. Des délégués des bureaux UNFPA de la Région Afrique de l`Ouest et du Centre prennent part à cette rencontre.


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S’il y a une ville dont le nom reste rattaché à l’histoire de notre cher pays le Togo, c’est bien sûr Aného, (la case des ané) comme on l’appelle bien en traduction directe du gê en français. Celle ville est historique avec plusieurs composantes notamment la tradition des divinités, l’avènement de la sirène (MAMI)… le tout dopé d’une figure architecturale qui tire sa paternité de la côte maritime et aussi du cocotier. Il y fait bon vivre.

Seulement depuis quelques années, de fâcheuses faces de cette cité historique se déferlent sur la place publique. Difficile d’admettre y avoir un lien de paternité diraient certaines courtes pensées qui assistent stérile et impuissant, à cette triste réalité qui plonge l’avenir d’Aného dans un désespoir ahurissant et piteux.

Ainsi, nombreux sont les maux qui minent Aného et qui empêche son développement que ce soit sur le plan économique, social, et tristement culturel, sans passer sous silence l’éducation qui semble très en panne.


Ce présent coup de gueule s’attaque à un mal fâcheux qui gangrène la ville d’Aného : l’âge de la première grossesse, 13 ans au plus, abominable…


La préfecture des Lacs force admiration et fait attraction ces dernières années, dues aux conflits à plusieurs rebondissement, autour de la célèbre cérémonie de prise de la pierre sacrée, devenue «cérémonie de lancée de pierre » ou encore « cérémonie de traficotage de pierre colorée hautement politique, sur fonds de scandales sexuelles », ou peut-être encore, autre chose cette ultime année où la célèbre pierre sacrée sera restée, si rien n’est fait, au fonds de cette sacristie où elle tire son secrété. Je passais juste.

Venons-en à la réalité de vie sexuelle pratiquée dans cette ville finalement devenue un faubourg où la maternité infantile est devenue une culture principale, surtout que la mer ne produit plus de poissons en abondance. Nous avions eu vent du phénomène et nous nous y sommes rendus pour en découvrir les réalités. Notre séjour y a duré cinq jours.

Comme tout visiteur, nous avons vite fait de renouer avec les petites connaissances relationnelles que nous disposions depuis plusieurs décennies. Liens familiaux forcément.

Qu’est-ce que notre ville est devenue ? Qui est cet enfant ? Il est de quelle famille ? Qui est son père ? Sa mère ?… Autant de questions qui n’ont pas tardé à révéler les réalités qui étaient jusque-là des rumeurs.

Aného n’est plus cette ville où les grands-mamans protégeaient leur intimité pour leur époux. Le sexe est distribué à loisir et au plaisir. L’âge ne compte en rien. Sont considérées comme filles, ces gamines d’un peu plus de 10 ans. A 12 ou 13 ans, les filles qui y résident portent déjà un enfant au dos. On croirait aux enfants de leur mère, leur petit frère ou petite sœur. Une réponse sèche, «c’est son enfant ». «C’est à cet âge qu’elles enfantent maintenant », courte et profonde réponse.

Notre visite a coïncidé avec des cérémonies funéraires d’une personne de troisième, ou doit-je dire quatrième âge. A la veillée ce vendredi là, toutes les petites filles de cette partie de la ville étaient sortie. Nous avons compris alors que c’est généralement une occasion propice aux activités sexuelles. Une petite fille portant un enfant au dos a attiré notre attention. Elle ne devait avoir que 12 ans. Son bébé n’avait visiblement que quelques jours. Mère à cet âge ? Impossible mais hélas. Il s’agit d’une triste réalité.


Les causes

De nos échanges avec la jeune-mère, nous avons déduit les causes réelles ou supposées de ce phénomène. La ville d’Aného étant une vie côtière, l’activité principale pratiquée par les populations qui y résident se concentre autour de la pêche. Elle a aussi attiré des populations d’autres pays notamment le Ghana voisin, à savoir les Anlo et les Adan qui pratiquent aussi cette activité. Ces deux couches occupent la côte et pratiquent la pêche.


Ce brassage de nationalité, selon certaines personnes, entraveraient le mode de vie des communautés et favoriseraient une mutation dans les pratiques, idéologies et vie. Selon les dires de la jeune mère, le sexe constitue en quelque sorte un jeu de divertissement dont les blessures en termes de conséquences mettent devant le fait accompli. Couplée de la fuite de responsabilité des parents qui éprouvent beaucoup de difficultés à entretenir leurs jeunes filles et garçons, cette réalité met en transe, la culture par excellence de l’activité sexuelle, sans tenir compte de l’âge.


Ainsi, à la recherche de vivres pour certains, et de partis de plaisir pour d’autres, le sexe s’imposerait donc. Il est devenu cette matière qui assure le plein épanouissement des jeunes, avec la complicité des parents qui en trouve un élément stabilisateur de leur vie de famille. Aussi bien que les jeunes filles en sont victime, sans toutefois en prendre conscience. Chaque jour que Dieu fait, elle jouisse des fruits de ce phénomène qui fait d’elles, dès l’âge primitif, une mère, même si elle ne maîtrise rien autour de la question. Devenue mère, elle se voit imposer par la force des choses, une nouvelle vie où elle devient seule responsable du processus qui a abouti à son nouveau statut.
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