C’est la troisième fois que nous revenons à la charge dans nos colonnes au sujet du dossier de la numérisation de la TVT, à ne pas confondre avec la satellisation qui a été confiée à SKA TELECOM à moindre coût. SKA TELECOM a fait son travail et c’est plutôt cette réussite qui a semé la confusion dans l’opinion parce qu’on a cru que tout allait bien. Les deux volets n’étant pas distinctifs pour les néophytes, tout a été confondu.
Aujourd’hui, nous voulons éclairer la lanterne à ceux qui persistent à croire que la TVT se modernise puisqu’en réalité, il n’en est rien.
En effet, la numérisation de la TVT est un dossier, au demeurant, très simple puisqu’il fallait 6 Milliards de Frs pour le mener à bien. Mais pour des raisons qui échappent à notre intelligence, le coût de cette numérisation a été porté à 25 Milliards. Les décideurs tout suprêmes n’ont pas finalement tenu compte de l’avis des techniciens qui avaient réalisé les premières estimations. Pire, ces derniers ont été purement et simplement écartés de ce dossier devenu mystérieusement juteux.
C’est ainsi que par des alchimies jusque-là indéchiffrables, un avis d’Appel d’Offre Restreint (AOR) a été lancé et par la même magie de la corruption, la Société Générale du Tchadien ADOUM a hérité du marché alors que cette Société n’a aucune expertise en la matière. Ce Monsieur ADOUM est un véritable escroc qui s’est enrichi en se faisant passer partout pour le conseiller des Chefs d’Etat Africain. Dieu sait qu’il en a escroqué plusieurs. C’est un véritable gibier de potence. Il y a autour du Président Faure beaucoup de gens qui l’ont soutenu et protégé.
Les faits
Que dit en objet cet avis d’appel d’offre restreint ?
« L’Etat Togolais, à travers le Ministère de l’Economie et des Finances et le Ministère de la Communication, a l’intention d’affecter une partie des Finances du Budget de l’Etat aux paiements éligibles dans le cadre du contrat visé par le présent Appel d’Offres Restreint (AOR).
Les activités objet du présent Appel d’Offre Restreint visent principalement l’amélioration de la diffusion des programmes de la TVT dans le but de garantir un service de qualité aux usagers à travers l’extension de la couverture réception, l’amélioration de la qualité des flux et des supports de transmission, et l’installation d’infrastructures numériques d’enregistrement de montage et d’émission ».
Bref, il s’agit de l’acquisition, l’installation et la mise en service d’équipements de réseau de Télévision numérique terrestre et de studios. Cet appel d’offres restreint remonte au 30 juin 2011 et conformément aux recommandations de l’UEMOA, tout devrait s’achever le 17 juin 2015 date butoir. Nous sommes en juin 2016 et loin du compte. Il était demandé aux pays membres de l’UEMOA de passer de l’analogie au numérique.
Le Togo a donc voulu respecter ce délai en y mettant les moyens appropriés. Malheureusement, tout était faussé dès le départ. Depuis l’attribution du marché dit restreint, il y avait trop de magouilles et tout était vicié. M. ADOUM n’est pas un type recommandable. C’est une véritable calamité. Il fait partie des Africains qui écument le continent pour le ruiner. Et avec ça, il a des ambitions politiques. Il fait la honte du Tchad. Il a roulé tout le monde dans la farine et le premier était le pauvre Ministre de la Communication de l’époque, un certain DJIMON ORE qui n’a vu que du feu. Il aurait été sucré au passage. Mais son cas, si c’est avéré, n’est rien par rapport à ce que nous savons.
Il doit donc être nécessairement auditionné à l’Assemblée Nationale même si c’est en commission. Le grand et tout puissant Ministre d’Etat, M. AYASSOR doit être entendu parce que c’est sous son règne qu’une pratique a été instaurée et a cours. Elle consiste à parler au départ de préfinancement et inexplicablement, à passer au déblocage des grosses sommes sans que les travaux commencent ou n’atteignent le minimum de niveau qu’il fallait pour ledit déblocage. M. AYASSOR n’a pas le titre foncier du Togo. Il doit sortir de sa tour d’ivoire. Les Togolais veulent savoir.
Autrement, la République est en péril.
Le dossier de la numérisation de la télévision nationale doit faire l’objet de clarification. Par exemple, les gros œuvres de la construction du nouveau siège de la TVT ont été confiés à CECO qui a fini les travaux. Est-ce que cette entreprise a été payée ? Qu’en est-il de la finition ? Voilà des interrogations. Tout baigne dans le noir. L’ex-Ministre ANATE KOUMEALO doit être aussi entendue. Il faut que les différents responsables justifient cette honte nationale parce que la TVT c’est la vitrine du pays. ADOUM doit être recherché et obligé à rendre compte.
Nous reprenons pour nos lecteurs les articles publiés sur le sujet par d’autres confrères sans aucun résultat. Si les parlementaires ne réagissent pas et si le silence perdure, nous commencerons à publier des documents en notre possession qui peuvent mettre tout le monde mal à l’aise pour apporter la preuve que nous sommes décidés à aller jusqu’au bout parce qu’on laisse supposer que le Chef de l’Etat en personne est mêlé à ces magouilles. Ce qui, à notre avis, est faux, archi faux. Faure n’a pas besoin de se rabaisser pour avoir de l’argent parce qu’il est le seul maître à bord. Et il le sait.
Rodrigue
Quand des confrères suscitent notre intérêt : La numérisation de la TVT, un odieux serpent de mer
La TVT plombée et sacrifiée sur l’autel d’une opacité répugnante
Au Combat du Peuple, nous n’avons pas pour vocation de reprendre ou de publier systématiquement une enquête menée par des confrères. C’est pourquoi, nous avons pris soin de vérifier méticuleusement les révélations contenues dans l’article de nos trois confrères et entrepris des enquêtes propres et approfondies avant de revenir à la charge pour appuyer les écrits de Afrika express info, Le Flambeau des Démocrates et Triangle des Enjeux.
Ce que nous avons découvert après nos vérifications, nous conforte dans la certitude que la numérisation de la TVT lancée par le Chef du Gouvernement d’alors, M. AHOOMEY-ZUNU et donc sur instruction du Président de la République, est devenue l’un des dossiers noirs de la République. Lorsqu’on fait la somme de toutes les informations recueillies, on constate que tout a été fait dans une opacité incroyablement répugnante. Il est inadmissible que sous l’ère Faure, des hommes d’affaires puissent jouir d’une telle liberté d’action négative au détriment de notre pays. L’Etat togolais ne peut pas se laisser gruger de façon aussi scandaleuse par des individus sans foi ni loi du genre ADOUM et consorts.
Nous voulons annoncer la couleur en publiant en intégralité l’article publié par les confrères sur leur site. Nous voulons également leur rendre hommage pour la qualité de leur travail. Nous ne ménagerons aucun effort pour débusquer à notre manière tous ceux qui ont trempé d’une manière ou d’une autre dans ce panier à crabes. Nous ne saurons tolérer que ceux qui nous pillent et persistent dans cette voie de spoliation de l’argent des Togolais puissent prospérer.
Compte tenu du retard enregistré dans l’exécution des travaux et eu égard aux conditions dans lesquelles le marché a été passé, gré à gré sans cahier de charge ni terme de référence, tout laisse croire que, quelque part, tout a été méticuleusement orchestré et qu’il s’agit d’une prédation de la pire espèce. Nous annonçons la couleur. Car aujourd’hui, force est de reconnaître que la TVT est plombée parce que sacrifiée sur l’autel d’une opacité répugnante. La numérisation ne sera pas concrétisée si l’Etat encore ne débourse des milliards.
Lecture
Togo, TVT, la numérisation qui fait scandale
Le plan mystérieux de Générale d’Afrique, Adoum, Perrin et Rodriguez, le ping-pong de la mafia.
Le 17 juin 2015, le délai accordé par l’UEMOA aux pays membres pour passer de l’analogie au numérique expirera. L’Etat membre qui ne sera pas prêt tombe dans le silence-écran. Point de télé. Si Générale d’Afrique a empoché 25 milliards en toute opacité sans avancer sur la numérisation, elle insiste pour dérober 35 milliards complémentaires. Mais au fond, un plan bien élaboré est prévu pour surprendre le Togo à la date butoir.
Fin juillet, dans la foulée du début des travaux, Mme Anaté Kouméalo débarque à GTA, derrière le siège de l’OTR, Office Togolaise des Recettes. La ministre de la communication qui craint que le Togo ne soit au rendez-vous de la numérisation dans le délai, s’affole et veut que les travaux avancent au plus vite. Sur le chantier, elle ne voit rien. Juste quelques tracées et une petite usine à béton de l’entreprise CECO BTP.
Après la pose de première pierre le 13 Août, il a fallu attendre un an pour débuter les travaux, ce qui est injustifié alors que la plupart des autres pays ont soit, achevé, soit avancé sensiblement dans les travaux liés au passage de l’analogie au numérique. C’est pour la première fois dans l’histoire du Togo qu’une société prestataire écrit et impose un contrat à l’Etat. Un contrat sans cahier de charge, un contrat qui s’est vite révélé un piège. Ce qui permet à Adoum, le chef d’équipe de se défendre, en avançant un argument imparable en ces termes : « Sans cahier de charge, comment peut-on dire que le délai est passé ? Le délai est où ? ». Et il a raison. C’est le cahier de charge qui devrait prévoir tous ces aspects du contrat. Pourtant, Générale d’Afrique a déjà encaissé la totalité du coût, 25 milliards après avoir exhibé, au demeurant, le préfinancement.
La société ghanéenne, initialement prévue pour construire le siège, une société proche de Gilchrist OLYMPIO, a été écartée à cause de la rigueur dont elle faisait preuve et du fait qu’elle voulait imposer un immeuble « trop moderne » pour Générale d’Afrique qui préfère bricoler et se remplir les caisses. En effet, alors que ladite société a demandé 1,7 milliards, Générale d’Afrique qui a encaissé 5,6 milliards pour le même bâtiment ne veut pas dépenser.
Alors que les 5,6 milliards en avenant sont destinés à la construction du siège, CECO BTP à qui le marché a été confié sans appel d’offre n’a encaissé à ce jour que 500 millions pendant que la société mère, Générale d’Afrique a été payée de la valeur de la totalité du contrat.
Quelle société peut, au Togo comme n’importe où ailleurs, encaisser une somme à elle due par l’Etat sans avoir même démarré le marché ? Pire, dans le cas actuel, c’est un préfinancement qui était prévu. M. AYASSOR Otèth, Ministre togolais de l’Economie se doit de donner une réponse à cette question, mais en attendant, l’argentier du gouvernement rase les murs, entre magouilles et menaces.
Exclusion de la TVT et approximation technique
L’Etat togolais a loupé de peu une autre escroquerie de la Générale d’Afrique. Juste après avoir encaissé les 25 milliards, la société d’Adoum fit une proposition au Président de la République. Des camions de retransmission en direct pour améliorer la qualité de l’image. Coût 15 milliards selon la Générale d’Afrique, contrat presque contracté par le complice AYASSOR quand un technicien de la télévision nationale a fait remarquer que le coût est exorbitant. Dans la foulée, une autre société locale propose le même projet, avec des appareils plus modernes 2 milliards. Finalement, la Générale d’Afrique abandonne l’idée et se rétracte.
Pourtant, la télévision nationale ne sera associée ni de près, ni de loin à un projet dont elle est la principale bénéficiaire. Ni ses techniciens, ni son administration ne seront associés à quoique ce soit. Les consignes sont fermes, « ne pas laisser YOVODEVI y voir de quelque manière que ce soit ». Kouessan YOVODEVI est le Directeur général de la Télévision Togolaise depuis bientôt 8 ans. L’une des priorités de son cahier de charges est la modernisation de la chaine nationale et son ouverture pour plus de pluralisme, idéal réussi déjà par le Chef de l’Etat qui, aujourd’hui encore, pense que « confier la chaine nationale à un journaliste qui est libre d’esprit est un atout ».
Résultat, l’accès, insuffisant mais déjà effectif de l’opposition et d’opinions contestataires à la Télévision Togolaise. La modernisation, c’est aussi la numérisation. Gilbert HOUNGBO, ancien Premier Ministre en a fait une « nécessité à laquelle le Togo n’aura aucune raison de résister ». Sauf que dans le mystérieux contrat que la Générale d’Afrique imposa au Togo, la direction de la télévision n’a même pas droit de regard. Pour se rendre sur le chantier, le directeur général a dû profiter d’une descente de la personne en charge des marchés publics au ministère de la communication, AKAKPO, pour visiter un chantier à peine débuté. Presque incognito et pourtant, c’est lui et ses collaborateurs qui prendront en charge la gestion post-numérique.
Wotu Kakandé, directeur technique de la télévision et supposée « point focal satellisation » doit se contenter de constats techniques, pas plus pour cet ingénieur télécom qui n’y a aucune raison de mettre à l’écart. En Côte d’Ivoire comme au Bénin, ce sont les directeurs généraux des télévisions nationales qui orientent, suivant leurs besoins, le processus. En attendant, alors que les bâtiments à l’intérieur du pays n’ont pas été construits, ni même entamés, Générale d’Afrique a acheminé 2 milliards d’appareils de numérisation, jetés en pleine brousse dont certaines ne répondent déjà plus. Pour un pays sous développé, il y a de quoi s’inquiéter. Mais Générale d’Afrique peut se frotter les mains, AYASSOR déboursera, sur le budget de l’Etat, ce qu’il faut au moment venu.... suite de l'article sur Le Combat du Peuple