Depuis quelques années maintenant au Togo, pas un seul examen ne passe où on ne parle de tricherie, de fraudes ou encore d’épreuve sortie d’une matière hors programme. Lentement mais surement, les examens sont en train d’être vidés de leur substance et les diplômes remis en cause. Il suffit de discuter avec un étudiant des universités togolaises pour se rendre compte du degré de nuisance et de dévastation de cette triste réalité qui lance chaque année le débat autour de l’éducation scolaire au Togo. Cette année encore, le phénomène a frappé dangereusement les examens de BAC 1 technique et ceux des instituteurs (ENI).
Cette préoccupation a, dans les années antérieures, attiré l’attention du chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, qui a annoncé des Etats Généraux de l’Education qui sont restés un éléphant blanc vendu aux togolais. Loin de ceux phénomène qui engage plus la responsabilité des autorités en charge de l’Education et aussi des enseignants, les élèves eux-mêmes, vu que la nature a horreur du vide, ont choisi de transformer ces rendez-vous sérieux sous d’autres cieux, en Faire d’Exposition des techniques de tricherie et de fraude.
“L’éducation togolaise va à vau-l’eau”, a laissé entendre un instituteur des années 1968, après avoir passé en revue des manquements relevés dans le système éducatif au Togo. Contrairement à son temps où le CEPE était le diplôme le plus prisé, avec une qualité linguistique admirable et envieuse, l’éducation de nos jours est devenue une sorte de peste que les gouvernants chargent au dos, sans toutefois se soucier de son méfait sur la cité. Cette peste s’observe dans la gestion des affaires du pays où le vol, le pillage, les détournements, la tricherie… sont devenu un sport favori nationalement pratiqué. Tout part du banc scolaire.
Au vu de certaines tristes réalités, il était donc nécessaire de poser le problème afin de réveiller l’attention des autorités en charge de l’éducation au Togo.
Il est bien compris que les enfants des autorités qui nous dirigent aujourd’hui ne fréquentent pas dans ces écoles de misère du Togo. Et s’ils le font, c’est peut-être juste pour quelques petites années aux cours préscolaires et primaires, mais dans des écoles coûteuses payées sur le dos du contribuable togolais. Le reste, c’est un vol vers d’autres horizons pour faire la java dans les rues et revenir plus tard au pays, munis de diplômes fictifs pour prendre la tête des institutions étatiques, en remplacement de leurs parents sous le coup de l’âge. J’en passe.
Ceux dont il est question dans cet article, c’est la lamentable mise en valeur des techniques de tricherie et de fraude au cours des examens au Togo. Le phénomène prend de l’ampleur. Cette année, il s’est élargi aux enseignants qui eux aussi ont triché lors des examens des ENI. Et donc, dira-t-on, “le balayeur balayé”, ou encore, “le voleur volé”, ou encore “le tricheur triché”, ou encore, et encore…
Chez les élèves, il y en a qui se prennent par les filets des surveillants. Au fil des années, les candidats innovent en termes de stratégies et de techniques. Il y a eu l’avènement des exercices traités sur des papiers brouillons. Il y a eu l’époque des petits bouts de papier glissés dans la boite des stylos. Il y a eu le temps des papiers-mouchoirs piégés. Les filles sont les grandes spécialistes. Elles ont inventé des jupes-pagnes qui leur servent de feuilles de cahiers. Elles y copient des notes qui leurs servent de repère par rapport aux cours. Ainsi pour un examen qui va durer cinq jours, les spécialistes prévoient cinq jupes-pagnes différentes.
Les surveillants ont fini par découvrir cette technique qui a fait son temps. Cette année, l’une des vielles techniques est revenue : le corps humain notamment les cuisses. L’intérieur des chaussures aussi ont été mis à contribution.
Loin de s’attarder sur cette lamentable situation où les examens sont transformés en foire de démonstration de technique de tricherie et de fraude, il convient de noter avec précision, sa répercussion sur le niveau intellectuel de ces élèves qui deviennent de véritables diplômés qualifiés d’intellectuels tarés. Il suffit de discuter avec eux ou simplement de les engager à un poste pour découvrir leur réelle compétence.... suite de l'article sur Autre presse