Le Rwanda est arrivé en tête de l’édition 2015 du classement des pays d’Afrique subsaharienne dans le domaine de la qualité des politiques et des institutions (Country Policy and Institutional Assessment 2015/CPIA) réalisé par la Banque mondiale.
Grâce à une série de réformes de politiques publiques, le pays des mille collines obtient une note de 4 dans ce classement qui évalue la performance et les défis des pays pauvres afin de déterminer l’allocation de prêts à taux zéro et de dons aux pays éligibles au soutien de l’Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale dédié aux pays les plus pauvres.
Les notes de la CPIA évaluent la qualité des améliorations des politiques et des institutions en utilisant 16 indicateurs de développement couvrant quatre domaines : la gestion économique, les politiques structurelles, les politiques d’inclusion sociale et d’équité, ainsi que la gestion et les institutions du secteur public. Les pays sont notés sur une échelle allant de 1 (note la plus faible) à 6 (note la plus élevée) pour chaque indicateur. La note globale de la CPIA correspond à la moyenne des quatre domaines évalués.
Le Cap Vert (note: 3,8) occupe le deuxième rang dans ce classement, devant le Kenya, le Sénégal, l’Ouganda, la Tanzanie, le Burkina Faso, le Ghana et le Bénin. L’Ethiopie ferme le Top 10. (Voir le classement complet ci-dessous).
La dernière évaluation de la qualité des politiques et des institutions nationales de la Banque mondiale montre qu’en 2015, la moitié des pays africains affichent des performances relativement faibles dans leur environnement politique en faveur du développement et de la réduction de la pauvreté.
Sept pays sur les trente-huit étudiés ont amélioré leur performance tandis que douze pays ont vu leur note décliner. Cette situation résulte en grande partie de la baisse des performances en matière de gestion économique, exacerbée par une conjoncture économique mondiale difficile. «La fin du super cycle des matières premières a mis en lumière les vulnérabilités de la structure des économies de l’Afrique subsaharienne», a expliqué Punam Chuhan-Pole, économiste principal de la région Afrique à la Banque mondiale, indiquant que les difficultés actuelles présentent cependant des opportunités pour accélérer les réformes fondamentales destinées à renforcer la compétitivité et la diversification.
La note moyenne de la CPIA pour l’ensemble des pays d’Afrique subsaharienne est de 3,2 en 2015, une performance similaire à celle de l’an dernier. Cette moyenne est aujourd’hui identique à celle de tous les pays éligibles pour des crédits de l’IDA.
Les pays ayant réussi à mettre un terme aux violences ont enregistré des améliorations modestes. Au terme de quatre années consécutives de vastes réformes, la performance de la Côte d’Ivoire (3,3) relative à l’utilisation équitable des ressources publiques a progressé en 2015, sans que cela se traduise par une amélioration de sa note agrégée de la CPIA. En revanche, les notes du Burundi (3,1) et de la Gambie (2,9) ont été revues à la baisse, démontrant que des conflits et une faible gouvernance peuvent freiner les progrès de développement et les avancées en matière de politiques publiques.