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Les frasques d’un éternel fossoyeur du peuple /Yawovi Agboyibo, une vie de collabo
Publié le lundi 4 juillet 2016  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Me Yaovi AGBOYIBOR, ancien Premier Ministre du Togo, et Pdt d`honneur du CAR.


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Traite ? Vieux fourbe ? Politicien ringard ? Homme complexé ? Me Yawovi Madji Agboyibo est tout cela à la fois. Mais surtout un véritable danger pour la démocratie togolaise qu’il œuvre depuis de longues années à saboter…

Encore lui ? Toujours lui ! A un moment décisif de la vie de notre pays où la réclamation des réformes se fait de plus en plus persistante de la part des Togolais, revoilà l’empereur de Yoto qui vient encore de faire parler de lui.

Dans son style habituel, se présentant comme l’homme le plus parfait et le plus pragmatique de la scène politique, un mal-compris, le souffre-douleur, l’innocent, la victime...il ne manque surtout, pas d’accabler les autres acteurs de l’opposition de tous les maux. L’homme va jusqu’à rendre coupables de la situation du dérapage du processus démocratique au Togo ceux qu’il qualifie de "populistes", pendant qu’il tente d’excuser les (Eyadéma et Faure) Gnassingbé.


Lorsque celui qui, sans vergogne, s’attribue le titre de « président fondateur » du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) trouve nécessaire de s’auto-interviewer (puisque c’est son habitude) et de balancer l’interview dans la presse, c’est forcément dans le cadre d’une stratégie bien précise qui, au final, doit lui rapporter, à lui personnellement, des « dividendes ».

La dernière interview d’Agboyibo est intervenue dans un contexte bien précis. Le parti dont il réclame, avec fracas, le titre foncier en jetant en pâture ceux-là mêmes qui prenaient le risque de défendre ses multiples incohérences et concepts vaseux, est en crise. L’enjeu de cette crise, Agboyibo tient à revenir à la tête du parti.

Il ne supporte pas la place qui est la sienne, celle d’un has been, ni de voir d’autres personnes en dehors de sa personnes diriger le CAR. Et surtout cette position ne lui permet pas de faire prospérer son business politique sans fin dans lequel il s’épanouit depuis un quart de siècle. C’est donc avec toute sa masse qu’il bouscule les choses pour revenir au-devant de la scène. Il crée, alimente, finance, organise une crise artificielle, et pendant que le parti est au bord de l’explosion, sachant que les organes et la cohésion à bord du Car sont à rude épreuve, il profite de l’anarchie pour poser des actes pour se retrouver au-devant de l’actualité.


Alors que tout le monde espère qu’il s’explique sur le désordre qu’il crée au sein du parti en suscitant la rébellion d’une frange des militants contre le président national, dans son interview, l’homme de Kouvé se contente d’un tour de phrase laconique. « Je persiste à penser que la crise survenue au CAR est un incident domestique malheureux qu’il faut savoir régler en famille. Je suis au demeurant convaincu qu’elle va pouvoir être dénouée bientôt, d’une façon ou d’une autre », a-t-il déclaré de façon expéditive. En effet, l’homme sait qu’au point où sont parvenues ses entourloupes, il est presque sûr que la messe est dite pour le responsable actuel du parti et ses soutiens.

Le Belier noir va plutôt s’attarder sur l’actualité et particulièrement sur la question des réformes. Selon lui, depuis 2006, « les dialogues initiés par le pouvoir n’ont dégagé le consensus qu’il fallait en termes de participants pour leur conférer un caractère national. Le Chef de l’Etat ne pouvait, dans ces conditions, continuer indéfiniment à initier des invitations au dialogue. Il a fini par en être désespéré ». Donc, comme cela, Faure Gnassingbé, le principal fossoyeur des réformes est passé de détracteur en victime. C’est donc lui le « désespéré » face à l’attitude d’une partie de l’opposition qu’il qualifiera plus tard de « populiste ». A l’en croire, les vrais coupables des échecs des dialogues sont ses camarades de l’opposition, naturellement lui exclu.

Agboyibo ne se contente pas de blanchir Faure Gnassingbé, il disculpe également son défunt père, lui trouvant des justifications à sa dictature. Pour lui, tout se déroulait bien jusqu’en 1991, avant l’arrivée du populiste Gilchrist qui a poussé Eyadéma à vérrouiller les institutions du pays. « C’est pour mettre sa personne et ses proches à l’abri de toute surprise des lendemains que le feu Président Eyadema s’est accordé par des textes, la latitude de nommer à sa guise les présidents et les membres tant des organes de gestion du pays que des institutions de contrôle et de régulation des actions de ces organes ». Comme quoi, Eyadémà avait humainement raison de se forger un abri face à ce que lui inspirait le fils de Sylvanus Olympio.

« L’arsenal institutionnel ainsi mis en place est demeuré quasiment intact jusqu’à ce jour, la peur et les défis sans lendemain qu’entretenaient les populistes par la violence verbale ayant survécu au feu président Eyadema nonobstant l’accord signé en mai 2010 entre le Président Faure et Gilchrist Olympio », va-t-il ajouter, laissant croire que les mêmes qui ont poussé Gnassingbé père à caporaliser les institutions ont continué, après Gilchrist, à inspirer la même peur à Faure Gnassingbé. Et pour se donner une image d’homme pieux qui est en réalité à des années-lumières de lui seoir, il cite la Bible. En fin manipulateur, il espère certainement gagner à sa cause quelques chrétiens avec sa citation biblique. Il est peut-être le seul à continuer à croire que les Togolais le prennent au sérieux.

Revenant aux justificatifs qu’il trouve si aisément au régime très sanglant d’Eyadéma et de son fils, les propos sont graves. Venant de quelqu’un qui a fait la prison sous ce régime et que les Togolais ont défendu, ces propos ne sont pas loin de ceux des idéologues du régime qui cherchent par tous les moyens à altérer l’histoire du Togo, allant jusqu’à justifier les pires crimes en peignant en noir d’honnêtes citoyens. La logique d’Agboyibo à ce propos est de prouver qu’il a été (et reste) le seul capable d’obtenir des avancées démocratiques au profit des Togolais. Oui, le seul. Jusqu’à ce que des « populistes » ne rentrent dans le jeu. Et que malgré cela, il n’a pas baissé les bras, bravant plusieurs fois des risques.

« Le long de notre entretien, je crois avoir fait ressortir que parmi les multiples facteurs qui ont servi de prétextes au verrouillage des institutions, le plus décisif est la peur. J’ai montré en quoi la peur de perdre le pouvoir est à l’origine des verrous introduits dans la constitution de 1992. Le processus démocratique a été affecté et continue à être affecté par d’autres formes de peur : le refus de servir la vérité par peur d’être persécuté, le repli géo-tribal et ses implications sociales, le refus de dialoguer avec l’adversaire par peur des dénigrements, la résignation devant l’oppression et la trahison de la conscience par peur de perdre les avantages de la compromission, etc. », a-t-il braillé.

Pour Agboyibo, c’est lui le messie du Togo. Les autres sont les diables. Seulement, le Bélier noir aux idées obscures de Kouvé, oublie que les faits qu’il évoque ne datent pas encore des millénaires. Et la lutte démocratique au Togo, quoique longue, compte encore plusieurs témoins qui peuvent rectifier d’éventuels égarés dans la relation des faits.

Dire que Me Agboyibo est le plus grand traitre de la lutte au Togo, ce n’est pas en réalité une révélation. Mais plutôt une réalité que savent plusieurs de ses proches qui, malgré tout, acceptaient de couvrir ses manigances. La dernière révélation sur ses fourberies date seulement de mercredi dernier, il y a seulement deux jours donc, en direct sur une chaine radio de Lomé, et émane d’un acteur politique, lui aussi leader de parti. Nicolas Lawson est formel, Agboyibo est venu le voir après les travaux du CPDC pour lui proposer un deal, celui de saboter l’aboutissement des conclusions, de peur que leur mise en œuvre ne profite à l’Alliance nationale pour le Changement. (Ndlr : En réalité, c’était encore du temps de l’Union des Forces de Changement).

Il faut le savoir, l’adversaire politique de Me Agboyibo au Togo, ce n’est pas le Rpt-Unir. Au contraire, il le défend bien en lui trouvant des justifications à son long règne sanglant, pendant qu’il charge de ses amis de l’opposition et torpille leur ascension. Successivement, l’homme aux idées obscures s’est opposé à la candidature unique de Edem Kodjo (en 1993), a contesté la victoire pourtant très évidente de Gilchrist Olympio (en 1998), a hypothéqué un projet de rencontre entre ce dernier et Eyadéma, de peur que l’issue ne lui fasse ombrage (autour de 2000), a privé Léopold Gnininvi de candidature (en 2005), a contesté la victoire de Fabre tout en se proclamant 3e, en avançant ne pas connaître ni le 1er ni le 2e, après avoir saboté un conclave de désignation de candidat unique à Paris (en 2010), a défendu le 3e mandat de Faure (en 2015). On voit bien que pour Agboyibo, tous ceux qui ont été désignés, en dehors de lui, pour porter les aspirations du peuple sont tous devenus ses adversaires. Tant que ce n’est pas lui, ce n’est jamais une bonne personne.

Et il use de mauvaise foi et d’intoxication pour se donner bonne conscience et noyer son « adversaire ». Edem Kodjo en sait quelque chose et l’écrivain ivoirien Venance Konan a rapporté une partie de l’histoire qui oppose les deux hommes politiques et surtout comment l’homme de Kouvé dealait avec Eyadéma, en tentant de rouler dans la farine Edem Kodjo, avant de se voir dépasser par celui qu’il croyait gruger. La version rapportée apporte beaucoup de lumière sur la nature de l’homme (voir encadré).

Plus récemment, dans la constitution du Collectif Sauvons le Togo, c’est le même qui a fait le tour de certains responsables d’organisations membres pour leur proposer le même deal : saboter le processus car cela risquait de profiter à l’ANC. Et dans la désignation de la candidature unique de la Coalition Arc-En-Ciel, il est même allé jusqu’à monter des coups bas contre le président de son propre parti, arguant que ce dernier devrait, de lui-même, rejeter la proposition de sa personne par les autres, pour rediriger l’offre vers lui, le gourou noir. Parce que dans sa conception de la politique togolaise, c’est lui, lui seul, qui vaille.

En dehors de lui, plus personne ne doit prospérer. Parfois, à court d’argument pour justifier ses coups tordus, complexé qu’il est, il ne se prive pas de verser dans du sectarisme ambiant. Et comme chaque année qui passe, il voit le pouvoir s’éloigner davantage de lui, il est à fond dans du sabotage grandeur nature de la lutte et toute initiative qui pourrait contribuer à l’alternance, habité par la peur, non pas celle qui découlerait d’une quelconque menace, mais celle de devoir répondre de ses actes de sabotage qu’il a toujours posés en se mettant de travers par rapport aux aspirations des Togolais.

Et ceux qui continuent de s’agripper doivent le savoir que le mythomane de Yoto ne lutte pour personne en dehors de lui. Par contre il sait user de manipulation pour atteindre ses propres objectifs. La preuve, Jean Kissi même qui se présente aujourd’hui comme son fidèle disciple, n’est sûr de rien, en ce qui concerne son mentor. Ce dernier l’accuse de jouer pour lui-même lorsque, lui Agboyibo, il l’envoie en mission. Et le simple fait d’avoir, sur un média, sorti son propre concept de «3e Génération », en tentant d’enterrer les deux premières des Agboyibo et Apévon, n’a pas du tout été du goût du Bélier noir. Selon les informations, il a fallu plusieurs séances de rites de pardon auprès du « grand fétiche de Kouvé » pour que ce dernier fasse semblant de passer l’éponge sur cette affaire.

Aujourd’hui c’est une évidence absolue que Agboyibo fait partie des fossoyeurs de l’alternance au Togo. Et il fait et fera tout pour qu’elle n’intervienne pas. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il s’agite pour reprendre la tête du CAR afin d’élargir ses marges de manœuvres et se rendre davantage utile au pouvoir Rpt-Unir. Au bout du compte, Me Agboyibo, c’est finalement le grand magicien de l’enfer. Le peuple devra le considérer comme tel. Et comme d’ailleurs d’autres lugubres individus de la même espèce que lui (suivez notre regard) Agboyibo, c’est une béquille, une chance pour le régime Rpt-Unir.

Mensah K. (L’ALTERNATIVE)





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