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Crise au CAR: Me AGBOYIBO ou le choix d’une voie sans issue
Publié le lundi 11 juillet 2016  |  Focus Infos


© aLome.com par Parfait
Le CAR réitère son opposition catégorique à toute présidentielle en 2015 au Togo sans opérer les réformes prévues dans l`APG de 2006.
Lomé, le 30 mars 2015, au siège du CAR. Les leaders du CAR s`opposent frontalement à toute élection au Togo sans réformes et dénoncent les conclusions de la médiation du président John Mahama Dramani.


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Ce n’est donc plus qu’une question de semaines, voire de mois pour les plus optimistes. A moins d’une improbable réconciliation, l’implosion du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) semble inéluctable. Ce parti, jadis la principale force politique du pays, refuge avec quelques autres, de ceux qui ne voulaient pas du face-à-face crisogène, entre une certaine opposition radicale inopérante et un pouvoir sûr de son fait, va donc rallonger la liste des grandes formations appelées à célébrer leur passé glorieux mais révolu. La faute est nécessairement collective. Mais la situation est en grande partie la conséquence du refus de Me Yawovi AGBOYIBO d’apprendre de l’histoire et de passer la main, définitivement.

Il a beau jouer de sa dextérité politique légendaire et jouir de sa proximité avec certains médias pour accréditer la thèse d’un Brutus trahissant César et commettant un parricide. Mais difficile pour les observateurs avisés de la vie politique togolaise d’avaler une telle couleuvre ou de se laisser convaincre par son « story telling », avec une ficelle aussi grosse. En effet, Me Yawovi AGBOYIBO, président d’honneur du CAR continue d’entretenir la polémique autour de trois sujets majeurs, pour conforter la légitimité de son retour programmé.

Il s’agit de convaincre que non seulement le président sortant, Me Dodji APEVON n’a pas été à la hauteur de sa mission, accumulant échecs et déficit d’initiatives , mais a également largement dépassé le terme de son mandat.

En outre, ses partisans allèguent de ce que la ligne du parti soit de plus en plus dévoyée. Entre la tentation radicale avec un rapprochement de l’ANC souhaitée par Me APEVON et la « proximité suspecte » de certains cadres avec UNIR, le CAR serait menacé. Il urge donc repréciser les fondamentaux du parti et de rappeler jusqu’où ne pas aller. Et pour remettre le parti à l’endroit, qui mieux que son « président fondateur », gardien des valeurs.

Pour porter ce discours et crédibiliser le scénario, des responsables de fédérations, opportunément réunis, somment le président du parti, d’organiser sans délai un congrès. Une démarche en marge des dispositions statutaires et une méthode curieuse qui ne saurait cependant remettre en cause une évidence politique : la carrière de l’ancien bâtonnier, quelque brillante qu’elle fût, est désormais derrière lui. De fait, le considérer comme la solution pour redynamiser le parti est une voie sans issue.

Il est bien malheureux que l’un des pères de la démocratie togolaise, mal célébré il est vrai, mais à qui l’Histoire rendra nécessairement justice, se retrouve aujourd’hui à constituer un problème à sa propre formation politique, le boulet qu’elle traine.



Quelles que soient la complexité des intrigues montées et l’éloquence des derniers hérauts de son retour, les Togolais ne seront pas dupes. Nos compatriotes, militants, sympathisants ou non du CAR peuvent difficilement s’enthousiasmer d’une reprise en mains par l’ancien Premier ministre du parti. L’hémorragie annoncée avec le départ de plusieurs cadres, la baisse de sympathie dans l’opinion ainsi que l’absence de la voix du parti dans le débat actuel sur les réformes, ne semblent pas l’émouvoir outre mesure. Il a choisi le jusqu’au-boutisme, convaincu qu’il tiendra le parti. Ce qui est probable. Mais un parti réduit à sa plus simple expression, « un roi qui n’aura plus de trône qu’un rocher. »

MAUVAISE IDEE

Pour autant, Me APEVON et ses amis ont-ils raison de quitter le parti et d’aller en créer un nouveau? Pas si sûr. En effet, le paysage politique togolais est très bipolarisé et il est difficile pour une troisième force d’émerger.


Entre la majorité au pouvoir et le principal parti d’opposition l’ANC avec ses alliés de CAP 2015, se faire une place ne sera pas aisée. Bon nombre d’hommes politiques ont tenté l’expérience pour se rendre à l’évidence de la bipolarité. Quelle sera l’offre politique de Me APEVON et quel sera son électorat ? Existe-t-il déjà ? Si oui, où était-il pour expliquer le faible score du CAR lors des consultations électorales depuis 1998 ? Si non, où ira-t-il le chercher, avec la centaine de partis politiques existants ? Le risque pour le député de Lomé, est de se retrouver avec une formation à la Djimon ORE ou Aimé GOGUE, connue et soutenue davantage dans son milieu d’origine. Et il est vrai que dans la zone ouatchi, spécifiquement dans le Vo, Dodji APEVON n’aura aucun mal à implanter son parti et à se faire élire. Mais l’envergure nationale suivra dans ces conditions, difficilement.


Et au final, ce ne sera qu’un parti de plus, vite relégué aux rangs des « plaisantins de la République », comme les affublent avec beaucoup de méchanceté, un confrère. Si la ligne souhaitée est majoritaire et que les cadres pour l’essentiel sont contre le surréaliste retour du « bélier de Kouvé », il eût été plus pertinent de faire valider cette position lors d’un congrès et de prendre en main totalement et effectivement le CAR, en marginalisant son « président fondateur », obligé de se mettre dans les rangs et de faire profil bas. Malgré sa figure tutélaire.

L’INCONFORT DE JEAN KISSI:

Dans ce contexte de guerre fratricide pour laquelle les couteaux sont de sortie et aiguisés à l’extrême, c’est Jean KISSI qui se retrouve le plus dans une position inconfortable. Sommé de prendre parti et de dire dans quel camp il est, lui qui souhaite afficher une certaine neutralité qui il est vrai, dans cette situation, est difficilement soutenable.

Entre sa fidélité à Me AGBOYIBO avec lequel il entretient depuis plus de 30 ans des relations plus que politiques, et sa conviction d’un nécessaire renouvellement de la classe politique, mais également ses amitiés avec plusieurs cadres, il a visiblement du mal à trancher. Cette hésitation est interprétée comme un soutien, un blanc-seing accordé au retour vers le passé. Ce qui est d’ailleurs une lecture logique. Car il faut savoir prendre ses responsabilités et la force de conviction de tourner le dos à certains égarements, même venant de son mentor. « Quand on ne veut pas, on dit non » disait un homme politique sud-africain.

Mais l’agression dont il a été victime dans sa circonscription de Vogan n’en est pas pour autant excusable, et ce guet-apens qui lui a été tendu est simplement scandaleux. Les désaccords politiques, surtout au sein d’un même camp, ne peuvent se résoudre avec des coups de poings. Au fond et à l’analyse, il nous semble que la posture de Jean KISSI relève d’une tactique politicienne. En suivant APEVON et Cie, il risque de continuer à être tout numéro sauf le N°1. Et la perspective de le devenir à court et moyen terme, au sein d’une nouvelle formation, est plus éloignée que s’il restait avec le « bélier ». En effet, APEVON lui-même et son entourage restent encore relativement jeunes. Tandis que le « bélier » tire vers sa fin, aussi bien politique que biologique. Sa place sera plus rapidement à prendre. Simple calcul politique.
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