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Togo: Baccalauréat 2ème partie, des enseignants appréhendés lors de la correction
Publié le mercredi 13 juillet 2016  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Scènes suivant la proclamation des résultats scolaires au Togo
Lomé, le 1er septembre 2015. Un établissement scolaire dans la capitale du Togo.


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La correction de l’examen du BACII a pris fin depuis le vendredi dernier. Les regards se tournent désormais vers la compilation et la proclamation des résultats. Mais déjà, des bruits de coulisse annoncent des faits graves qui l’ont émaillée.

En attendant la proclamation des résultats du baccalauréat (BACII) qui va boucler la série des examens de l’enseignement primaire et secondaire au Togo, des bruits de coulisse annoncent déjà l’issue de la « cuvée BAC II 2016 ».

Un « enseignant » de philosophie a été appréhendé lors de la correction pour n’avoir pas le niveau requis. « Ce gars n’avait pas de niveau, il distribuait des notes comme il voulait. Comme on sait que généralement les notes ne sont pas bonnes en philosophie, donc il donne les notes au minima, 5, 6, 7, 8 pour être dans la fourchette. Mais finalement, on a vu que ça ne va pas et on a pu le sauter. Autre cas, on a soupçonné un autre. On lui a demandé le diplôme et il a fui», a révélé un enseignant qui a pris part à la correction.


«En Allemand, on a eu quelqu’un aussi. Lui, il a fait tout juste un tour en Allemagne. Il n’a pas le niveau, il a eu peut-être le BAC. Et il est devenu professeur d’Allemand dans un établissement. Au fait, il jouait avec le diplôme de son grand frère qui n’est pas sur place», a révélé une autre source. A en croire un enseignant d’Allemand, malgré qu’ils aient été larges dans la correction, la moyenne générale est de 7%.

En anglais, des cas similaires ont été également signalés. « Moi je fais 18 ans de service. J’ai un de mes anciens élèves qui est enseignant volontaire n’a pas le BAC, enseigne au CEG et qui a corrigé le BAC. Quand je l’ai vu, ça m’a fait rire », informe un enseignant dans la commission anglais de la correction qui pense que l’office du BAC doit revoir l’organisation de la correction des examens et innover davantage. « L’office du BACII doit éviter ces genres de situations qui arrivent tout le temps », a-t-il suggéré. Ce sont des signes qui augurent des résultats catastrophiques.


Coup de pouce à la médiocrité

Au Togo, un phénomène tend à devenir classique voire cyclique. A chaque examen, correspondent ses jours élastiques de proclamation des résultats et ses « arrangements » ; et à la fin, des taux de réussite douteux. Une situation qui jette de plus en plus de discrédit sur les résultats et sur la qualité de la formation.


Il est un fait que le niveau de l’éducation est en régression. Les premiers à se plaindre de cette situation sont les enseignants qui prennent part aux corrections. De l’aveu de certains, ils sont souvent estomaqués devant les copies des candidats. « L’année passée, lors de la correction, on avait reçu comme consigne d’être larges. Même si la copie est truffée de fautes, il fallait surtout retenir l’idée et attribuer la note », se désole un enseignant d’histoire. Au regard de ces faits, ils sont souvent étonnés par rapport aux taux de réussite officiels qui sont rendus publics après des tractations d’ajout aux moyennes des candidats.

Les autorités sont tacitement responsables de cette situation. En effet, lors des corrections, une expression devient de façon récurrente un maître-mot : « Soyez larges dans la correction ». Telle est la consigne qui est donnée aux enseignants qui y prennent part. Aussi le gouvernement est-il lascif devant le foisonnement des établissements scolaires privés. En dehors de la compétence douteuse des enseignants qui y interviennent, la correction aux examens est devenue un commerce. Les perdiem se révèlent juteux. Les fondateurs de ces établissements privés font des arrangements avec leurs enseignants pour les envoyer à la correction.

On en vient à comprendre que le relevé de la régression de l’éducation est un cocktail d’incompétences, d’arrangements et du niveau décrié des candidats. Les résultats du Certificat d’études du premier degré (CEPD), 80,43%, ceux du Brevet d’études du premier cycle (BEPC), 59,54% et ceux du Probatoire 1ère partie sont bien loin de la réalité des copies des candidats.

Anani GALLEY




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