Etrange nuit en Turquie. Après ce qui restera comme une tentative de coup d’Etat contre les institutions démocratiques d’une exception arabo-musulmane, le bilan est lourd. Plus de 60 morts et 754 arrestations parmi les militaires. De plus, cinq généraux et 29 colonels ont été démis de leurs fonctions sur ordre du ministre de l’Intérieur Efkan Ala.A chaud, voici enseignements à tirer de ce coup d’Etat:
1-Comme nous l’avions écrit dans le cas de l’Egypte, les grandes démocraties ne volent pas au secours des expériences démocratiques dans ces circonstances extrêmes. Le « pourvu que la paix soit maintenue » de John Kerry, prononcé en réaction au coup d’Etat montre clairement que pour les USA, le soutien à Racep Erdogan net, par dévers lui, aux institutions républicaines du pays, n’était pas la première priorité. Pays de 8 millions d’habitants, membre de l’OTAN, la Turquie occupe une position stratégique.
2-La deuxième leçon est liée à la résistance populaire du peule turc, ce qu’on n’avait pas vu à Bamako lors du coup d’Etat contre Amadou Toumani Touré. L’arrestation du chef d’Etat major de l’armée, le bombardement du parlement, les coups de feu contre la foule à Istanbul, e déploiement de l’armée et la loi martiale imposée par les putschistes n’a pas suffi à faire réussir ce coup contre la démocratie.
Alors que CNN et les médias mains stream parlaient d’incertitudes, le gouvernement a rapidement démenti : la situation est « largement sous contrôle », a assuré le Premier ministre turc Binali Yildirim, tandis qu’un porte-parole du service de renseignements évoquait un « retour à la normale ». Quant au président Erdogan, c’est via son smartphone qu’il est arrivé à s’exprimer.... suite de l'article sur Autre presse