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TOGO/ Législatives 2013: le jeu des pronostics.
Publié le jeudi 25 juillet 2013  |  Focus Info




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Après moult péripéties et plusieurs reports, les élections législatives auront lieu demain, avec la participation de la quasi-totalité des acteurs politiques togolais. Les principales personnalités animant peu ou prou la vie publique se présentent, réparties avec d’autres candidats, connus ou anonymes, dans les 30 circonscriptions électorales que compte le pays. La campagne électorale marquée par sa sobriété et le peu d’engouement auquel elle donne traditionnellement lieu, n’a pas connu d’incidents majeurs.

A quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote, et en l’absence de sondages, nous nous livrons ici à un jeu de pronostics, basés essentiellement sur les statistiques des deux dernières élections : les législatives de 2007 et la présidentielle de 2010. Elles ont été saluées par les observateurs et la communauté internationale comme transparentes et crédibles, » globalement satisfaisantes et répondant aux standards internationaux malgré quelques imperfections. »

Les enjeux de ces élections sont clairs : pour la majorité remporter le scrutin et poursuivre les réformes ; pour l’opposition réaliser (enfin ?) l’alternance.

Le défi pour le pouvoir sortant qui aujourd’hui est incarné par le jeune parti UNIR ( Union pour la République) dont c’est le baptême de feu en matière de compétition électorale, est d’abord de faire au minimum aussi bien que le feu RPT (Rassemblement du Peuple du Togo) qui avait obtenu la majorité absolue en 2007, avec 50 des 81 sièges en jeu. Pour convaincre les électeurs, ses atouts portent essentiellement sur le bilan socio-économique : développement des infrastructures, emploi des jeunes, développement à la base, soutien multiforme aux agriculteurs, mesures en faveur des secteurs sociaux etc. Mais également sur les avancées démocratiques et matière de liberté : liberté de presse, loi sur les manifestations, parité en politique, création de la Cour des Comptes, modernisation de la justice, renforcement des pouvoirs de la CNDH (Commission Nationale des Droits de l’Homme), ouverture politique etc.

Son talon d’Achille reste sa longévité au pouvoir, principal argument de ses adversaires, qui ont surfé sur cet élément mais aussi sur les derniers conflits sociaux et les « affaires politiques. »

Le principal message de l’opposition, toutes tendances confondues porte sur le changement et l’alternance. Les deux semaines de campagne ont été une invitation aux électeurs de changer l’équipe gouvernementale, montant en épingle la continuité et demandant aux Togolais de renouveler les dirigeants et les projets. Elle capitalise surtout sur les frustrations, les impatiences et le rejet presque pavlovien de certains compatriotes du pouvoir en place. Les conflits dans le secteur de la santé et de l’éducation sont des terreaux sur lesquels elle compte prospérer.

Sa faiblesse réside d’abord dans sa division, matérialisée par la multiplicité de candidatures et l’existence de deux grands blocs : CST (Collectif Sauvons le Togo) et AEC (Arc En Ciel), avec le risque évident d’éparpillement de voix. Il y a également la démobilisation à cause des positions incohérentes et des discours contradictoires tenus aux militants pendant plusieurs semaines, annonçant que les élections allaient être empêchées. A cela, il faut ajouter l’absence sur le terrain, surtout à l’intérieur du pays ; les différentes coalitions préférant des manifestations régulières dans la capitale. Sans oublier le boycott de ses représentants dans les différentes institutions organisant et supervisant les élections, notamment dans la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), les privant d’un suivi étape par étape du processus.


LES PRONOSTICS :

REGION MARITIME : LA FRONDEUSE.

Traditionnellement acquise à l’opposition à qui elle a offert plus de 64% de ses élus lors des législatives précédentes, la région maritime ne devrait pas déroger cette année encore à la règle. Ici, 25 sièges sont en jeu contre 21 en 2007 et les pronostics sont plutôt en faveur du CST et de l’AEC qui, sauf improbable surprise, devrait y obtenir la majorité des sièges.

Cependant, l’ampleur de leurs résultats sera sans doute différente de 2007 parce qu’entre-temps, le pouvoir y a connu de véritables percées. En effet, entre 2007 et 2010, le pouvoir a progressé de plus de 30% sur l’ensemble des préfectures de la zone. Ainsi, alors qu’elle n’avait offert aucun siège au RPT en 2007, la préfecture de Vo peut cette fois-ci lui en offrir puisqu’elle a voté pour Faure Gnassingbé à 30,54% en 2010 contre 8,36% en 2007 ; soit une progression de plus de 22%. Si on y ajoute le travail de proximité abattu par la tête de liste Mme Victoire DOGBE depuis des années, les chances de voir UNIR ravir 1 à 2 sièges sont réelles. Idem dans le Zio où le score pour le pouvoir est passé de 19,87% en 2007 à 44,11% en 2010 avec dans le même temps un recul de 20% de l’opposition ; dans l’Avé de 10,56% à 40,96%, ou encore dans le Yoto de 8,36% à 35,98% sur la même période. Dans cette dernière zone, Faure Gnassingbé a fait presque jeu égal avec Me Yawovi Agboyibo (39,49%) dont pourtant c’était le fief et y écrasant Jean-Pierre Fabre(11,77%), ou encore Agbéyomé Kodjo qui aujourd’hui est tête de liste CST et n’y avait obtenu comme candidat à la présidentielle qu’environ 10%.

En outre cette année, une liste dissidente conduite par le député GBONE exclu du CAR sera en lice dans cette préfecture, renforçant l’éparpillement des voix et donnant avantage à UNIR. Si l’équation paraît plus compliquée dans les Lacs, il est à noter que là également, malgré une forte implantation de l’opposition, Faure Gnassingbé y a fait une poussée, faisant passer le score de 7,38 % obtenu en 2007 à 23,33%.

Dans le Grand Lomé qui fusionne aujourd’hui les circonscriptions électorales de 2007 et 2010 de Lomé Commune et de la préfecture du Golfe et met en jeu 10 sièges, UNIR a de fortes chances de faire beaucoup mieux que le RPT en 2007 qui y avait obtenu 1 siège sur les 7 en jeu. En effet, si l’on réunit les chiffres dans ces deux circonscriptions, le parti au pouvoir est passé en 2007 d’environ 20,5% à environ 30% en 2010 ; soit une progression de près de 10%.

REGION DES PLATEAUX : LA DECISIVE.

Avec ses 22 sur 81, cette région comptait en 2007 le plus grand nombre de sièges à pourvoir. C’est encore le cas cette année, avec 25 sur 91, à égalité avec la maritime ; deux régions ayant offert la quasi-totalité des députés à l’opposition en 2007 et qui ont bénéficié d’une partie des 10 nouveaux sièges en jeu : 4 pour la région maritime et 3 pour les plateaux.

En réalité, c’est elle qui détient la clé du basculement ou non de la majorité. En effet, à deux cent mille électeurs près, la région maritime, traditionnellement acquise à l’opposition, a le même nombre de votants que les trois régions Centrale, Kara et Savanes réunis et qui portent traditionnellement leur suffrage plutôt sur le pouvoir ; avec respectivement 12, 17 et 12 sièges. C’est donc la région des Plateaux qui jouera l’arbitre. Aux dernières élections présidentielles, elle a voté très majoritairement pour Faure Gnassingbé à 63,92%, devançant largement Jean-Pierre Fabre qui n’y a obtenu que 31,65%. Une vraie différence marquant une forte poussée puisqu’en 2007, l’écart était d’environ 4% : 42,45% pour le RPT et 38,87% pour l’UFC (Union des Forces de Changement) par exemple.

A noter également que c’est dans cette région que l’UFC, avant son éclatement, a enregistré son plus fort recul en 2010, baissant dans toutes les préfectures : Est-Mono, Ogou, Amou, Wawa, Danyi, Kloto, Ogou, Haho et Moyen-mono.

En 2007, sur les 22 sièges en jeu, le pouvoir en a raflé 12 contre 10 pour l’opposition (UFC)


REGION CENTRALE : LA STABLE.

Avec un poids d’environ 11% du corps électoral, la région Centrale met en jeu 12 sièges contre 11 en 2007. Lors des législatives de cette année-là, le pouvoir y a recueilli 70,57 % de voix contre 13,07% à l’UFC, principal parti d’opposition qui a pris 1 des 12 sièges en jeu. A l’élection présidentielle de 2010, Faure Gnassingbé est très largement arrivé en tête avec 85,42% des suffrages exprimés, devant Jean-Pierre Fabre 12,62%. Des résultats passés qui dessinent probablement le score du 25 juillet ; un renversement de tendance dans cette zone étant peu probable, en raison de l’absence régulière de l’opposition sur le terrain.


REGION DE LA KARA : LE BASTION.

Considéré comme le bastion du pouvoir, cette région ne l’a jamais démenti au fil des consultations électorales. En 2007, elle a offert les 17 sièges en jeu au parti au pouvoir avec plus de 70% des voix ; avec des pics dans le Doufelgou à 93,35%, meilleur score pour le RPT lors de ces élections ou encore dans la Kozah avec 85,09%. En 2010, Faure Gnassingbé y a recueilli 83,12%, améliorant le score de son parti aux législatives de plus de 13% avec là également un pic dans le Doufelgou avec 96,47 ; record tous candidats et toutes préfectures confondus. Malgré les soubresauts liés aux affaires Kpatcha Gnassingbé, Pascal Bodjona ou encore Bertin Agba, le parti au pouvoir ne risque pas de voir ce bastion tomber.


REGIONS DES SAVANES : L’ACQUISE.

Elle est avec la Centrale la plus petite des régions en termes de populations et de sièges à attribuer : 11 en 2007 en 12 en 2013. Lors des dernières législatives, elle a offert ses 11 sièges au parti au pouvoir qui y a obtenu près de 60% des voix. En 2010, Faure Gnassingbé y a recueilli près de 83% des suffrages exprimés pour la présidentielle, soit une progression de 23%. Si cette poussée fait pronostiquer que le pouvoir gardera ses positions dans cette zone, il est probable que la crise qui a secoué la ville de Dapaong lors des mouvements sociaux des enseignants profite à un parti comme ADDI (Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral) membre du CST, dans le Tône et Tandjouaré avec peut être l’obtention 2 des 12 sièges en jeu.

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