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Le Combat du Peuple N° 878 du

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Atelier du HCRRUN/Les analyses parcellaires d’un acteur politique: Kofi YAMGNANE a raté le coche
Publié le samedi 23 juillet 2016  |  Le Combat du Peuple


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Emmanuel Atcha
Fin sur fond de satisfaction de l`Atelier national du HCRRUN sur les réformes
Lomé , le 15 juillet 2016. Salle FAZAO du Radisson Blu, Hôtel 2 Février. Les participants à l`Atelier National de Réflexion et d`Echanges sur les réformes institutionnelles et politiques se sont séparés après cinq jours de travaux, dans l`espoir de voir les réformes être opérationnalisées dans les meilleurs délais.


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D’après le dictionnaire Le Petit Robert, « rater le coche », c’est « perdre l’occasion de faire une chose utile, profitable ». C’est malheureusement notre sentiment après lecture de l’analyse faite par M. YAMGNANE sur la situation qui prévaut actuellement dans notre pays et le débat suscité autour de l’Atelier de réflexion organisé par le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) pour, selon l’introduction de la présidente, Mme Awa NANA, « faciliter le vivre-ensemble au Togo ».

En effet, l’analyse de M. YAMGNANE, président du Mouvement SURSAUT a le mérite d’être claire mais pèche par son caractère parcellaire, car M. YAMGNANE n’aurait pas dû se contenter d’une analyse simpliste et sommaire mais, il aurait dû aussi faire l’effort d’une explication rigoureuse des causes.


En clair, l’auteur de l’analyse doit dire les raisons pour lesquelles les différents dialogues ou autres concertations n’ont jamais connu une suite satisfaisante. Pourquoi les Accords ne sont pas respectés et quelles sont les causes profondes des blocages ; car la non application des accords ne doit et ne peut pas être imputée à une seule partie notamment le pouvoir, sous prétexte que les tenants de l’ordre ancien font preuve d’un refus avéré d’œuvrer pour le changement. Il fallait également mettre en évidence les manquements et les incohérences de l’opposition qui n’a jamais réussi à se définir une ligne commune de conduite pour contrer efficacement les dirigeants dans leur comportement velléitaire ou dilatoire.



Avant nos commentaires, nous reprenons pour nos lecteurs la teneur de l’analyse de M. YAMGNANE publiée sous le titre : Projet de réflexion sur les réformes : une nouvelle usine à gaz ? » Dans cette analyse, le scepticisme du président du SURSAUT au sujet des résultats escomptés par le HCRRUN se passe de commentaire puisque c’est la démonstration qu’il a fait.
Lecture
Projet de réflexion sur les réformes : une nouvelle usine à gaz ?

La crise qui déchire le Togo depuis près de cinquante ans est d'abord une crise politique : les divergences au sein de la classe politique portent atteinte à la paix sociale et à la sécurité des citoyens.


Cette crise a des effets considérables sur le pays et ses habitants sur le plan social, sur le plan économique, sur le plan institutionnel, sur le plan humain...
Depuis 1990, le pays est « sur la brèche » ; les négociations suivent les accords et les engagements ; les commissions se suivent et se ressemblent : le Togo en est à son 26e «Dialogue inter-togolais» ! Pour rien ?


On avait cru sortir du tunnel lorsque le 29 juillet 1999 est signé l’Accord cadre de Lomé entre le RPT et les 5 autres partis signataires (CAR, CDPA, CPP, PDR, UFC), ainsi que les représentants du Gouvernement et 2 organisations de la société civile (GF2D, REFAMPT). Ce fameux Dialogue National avait édicté 10 mesures simples à prendre par le gouvernement :
1. la révision du cadre électoral
2. les réformes institutionnelles
3. la réforme de l’Armée et des autres services de sécurité
4. la question de l’impunité
5. le financement des partis politiques
6. le cas des réfugiés et des personnes déplacées
7. la mise en place d’un cadre permanent de dialogue et de concertation sur des sujets d’intérêt national
8. la mise en place d’un mécanisme de suivi de la bonne application des décisions du Dialogue national
9. la formation d’un nouveau gouvernement
10. quelques dispositions finales
Résultat : néant !
Suivent alors les 22 engagements pris par le Togo devant l'UE et conformément auxquels des réformes devaient voir le jour, pour assurer aux Togolais « l'habeas corpus » minimal.
Résultat : néant !
Après la mort du Président Étienne Eyadema Gnassingbé suivie de l'enfumage des 20 plus de son fils Faure Essozimna Gnassingbé et des violences électorales de 2005, les négociations reprennent à Ouaga pour aboutir à l'APG signé à Lomé le 26 avril 2006.
Résultat : néant !


Qui a oublié la sauvagerie des tueries de 2005 et du rapport de la mission des Nations Unies publié le 26 septembre 2005 par le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme annonçant plus de 500 morts et plus 40 000 réfugiés Togolais lors des élections de la même année ?
Que sont-elles devenues ces recommandations ?
Réponse : RIEN !


En 2009, 3 ans après, c'est la naissance de la CVJR qui émet 68 recommandations. Ont-elles été respectées ?
Résultat : néant !
Vient le tour du HCRRUN dont la mission est « ...la mise en œuvre des recommandations de la CVJR... »
Résultat : néant !
Enfin surgit l'actuel « Atelier National de Réflexion et d'Échanges sur les Réformes politiques et institutionnelles ».

Puis la fuite en avant continue avec... l'enterrement annoncé du présent Atelier, puisqu'il est déjà censé seulement « ...transmettre... » ses conclusions à la « Commission de Réflexion sur les Réformes politiques, institutionnelles et constitutionnelles » déjà créée et dont le rôle est de « ...faire des propositions...»! et... une commission de plus ! On peut déjà annoncer :
Résultat : néant !


Rappelons enfin que juste après la présidentielle d'avril 2015, le sommet de la CEDEAO avait demandé à tous ses chefs d'État membres d'adopter la limitation du nombre de mandats à 2 : seuls Yaya Jameh de Gambie et un certain Faure Essozimna Gnassingbé avaient refusé de signer l'accord. Enfin le président togolais s'oppose toujours avec virulence au scrutin à 2 tours...
Que peut-on attendre de positif pour son peuple de la part d'un tel dirigeant, de ses réunions-propagande et de ses « dialogues » de sourds ?
Réponse : RIEN !


Au regard des objectifs affichés et imposés à l'Atelier, le Mouvement SURSAUT craint que 2 des sujets principaux de la crise politique togolaise soient laissés de côté, ce qui ne permettra pas d'avancer vers le « mieux-vivre-ensemble » dans le pays : l'institution militaire et la question ethnique ou plutôt régionale. Ces 2 sujets sont d'ailleurs intimement imbriqués puisque la plupart des militaires sont originaires du Nord du pays !


Pour ce qui est de l'armée, au Togo tout le monde sait que les Forces Armées Togolaises (FAT) sont omniprésentes et toutes-puissantes.
On ne peut donc pas réformer ce pays sans mettre l'institution militaire autour de la table de négociation : il faut impérativement l'interpeller très officiellement et la considérer comme partie prenante du deal.


Quant à la division «Nord-Sud» du Togo, elle est une réalité incontournable et c'est pour cela qu’il faut bien l'intégrer dans la réflexion pour comprendre une partie importante des difficultés d’aujourd’hui. En effet, si la domination coloniale a institué et cultivé cette véritable différenciation régionale partiellement fondée sur l'ethnicité, l’accès à la souveraineté nationale et les années Olympio l’ont confortée pour faire plaisir à un clan qui sévit encore aujourd'hui... et le règne d’Eyadema l’a théorisée, légitimée et instrumentalisée.


Elle constitue donc aujourd'hui un des thèmes incontournables de la Réconciliation que nous appelons de nos vœux. Ceux qui prétendent que la question Nord-Sud est un «faux problème» pratiquent davantage la «méthode Coué» qu'une vraie analyse politique sérieuse et responsable: en cela, ils rendent un très mauvais service au Togo!


C'est donc en toute connaissance de cause qu'à SURSAUT, nous prenons clairement nos responsabilités en dénonçant le présent simulacre qui n'a pour objectif que de flouer une fois de plus le peuple togolais et d'enfumer la « communauté internationale » et les bailleurs de fonds.
Nous pensons très sincèrement que l'ensemble de cette usine à gaz montée sous forme de poupées russes, et qui n'a jamais rien donné depuis 50 ans comme nous venons de le démontrer, ne donnera aucun résultat tangible : il organise seulement et exclusivement la « fuite en avant » d'un pouvoir qui ne veut surtout RIEN changer ! Et... ce n'est pas la récente prise de position du Chef de l'État en Allemagne qui nous fera changer d'avis.

Pour le Mouvement SURSAUT,
Le Président

Kofi Yamgnane
Comme nos lecteurs peuvent le constater, dans ce document, une énumération exhaustive de tous les échecs a été faite sans que les raisons qui ont sous-tendu ce phénomène n’aient été précisées. Si, comme M. YAMGNANE le souligne si bien, « depuis 1990, le pays est sur la brèche ».


Les négociations suivent les accords et les engagements ; les commissions se suivent et se ressemblent : le Togo en est à son 26e Dialogue inter-togolais » ! Pour rien ? Pourquoi ? Pourquoi et pourquoi ?


Pour notre part, la réponse est simple : c’est la faute aux Togolais et surtout le fait d’une classe politique qui a tort de toujours refuser de voir la réalité en face, de tenir compte du rapport de forces et de transcender le passé. Alors, le problème se pose de savoir comment concilier la nécessité du vivre-ensemble et la problématique des réformes ?


Le premier échec se situe au moment de la Conférence Nationale dite souveraine. A l’époque, l’opposition, dans toutes ses composantes, a mal posé le problème. On aurait dû chercher le consensus au lieu de transformer cette occasion en un tribunal. Les hommes au pouvoir étaient sortis lessivés, meurtris par cette rencontre et marqués par les joutes oratoires incandescentes animées par des irresponsables dont le rôle était de dénigrer et d’humilier des adversaires à genoux. La pilule a été dure à avaler et les blessures ne se sont pas encore cicatrisées.
A partir de cette douloureuse expérience, rien ne sera plus politiquement simple au Togo à cause de la méfiance.


S’agissant des 22 engagements pris à Bruxelles devant l’UE, il faut se rappeler que l’UFC originelle avait refusé de prendre part aux négociations. Seul Edem KODJO avait osé répondre positivement à l’invitation pour apporter sa contribution. Paradoxalement, une fois les engagements pris, la même UFC en a fait un abcès de fixation. Résultat, les choses ont trainé en longueur jusqu’au décès du Président EYADEMA.


Après la mort d’EYADEMA, les négociations ont repris d’abord à Lomé avec une première mouture d’un accord conclu sous la houlette de Me AGBOYIBO mais rejeté par l’UFC. C’est ainsi que la classe politique s’est transportée à Ouagadougou pour aboutir à l’APG signé à Lomé le 20 Août 2006.


Cet accord a prévu le mécanisme de sa mise en œuvre notamment la formation d’un gouvernement d’union nationale chargé de veiller à son application.
Malheureusement, l’UFC originelle dont l’ANC d’aujourd’hui est l’émanation, avait refusé de participer à ce Gouvernement au motif que le Premier Ministre n’avait pas été choisi dans ses rangs alors que l’accord n’a pas explicité ce point et n’a même rien prévu.


Me AGBOYIBO sur qui le choix fut porté a été de la sorte fragilisé et incapable de travailler convenablement pour réussir son pari, celui de la mise en œuvre effective de l’APG.
Au sujet de l’atelier de réflexion du HCRRUN, l’ANC a refusé l’invitation au motif que la présidente Awa NANA a un passé qui laisse à désirer, un argument trop réducteur à notre avis.

Encore une occasion ratée surtout si l’on sait qu’en ce moment précis, ce parti vient de déposer une proposition de loi portant modification de la Constitution sur la table de l’Assemblée Nationale. Autant saisir l’opportunité pour faire valoir sa position dans ce débat global et donner une impulsion salvatrice pour l’avenir.
M. Kofi YAMGNANE a soulevé deux autres questions clés qui sont des sujets tabous :


1° / L’armée


Personne ne peut nier le poids de l’armée sur l’échiquier politique togolais. Mais, force est de reconnaitre que notre armée est en train de connaître de réelles mutations. Il faut en tenir compte. Il y a lieu d’en discuter avec les dirigeants dans un cadre plus serein et cibler les solutions éventuelles pour améliorer ce qui se fait. L’expérience de la Conférence Nationale est encore vivace dans l’esprit des militaires.


2°/ La division Nord-Sud


Sur ce plan aussi, il s’agit d’une évidence qu’on ne peut pas ne pas reconnaître. Notre pays, qu’on le taise ou pas, est assis sur une poudrière ethnique. Et, si tôt ou tard, rien n’est fait pour atténuer durablement cette tendance, l’explosion sera inévitable à court, moyen ou long terme. Il suffira d’une petite étincelle. Toutefois, l’atelier du HCRRUN n’est pas le lieu indiqué pour ce genre d’échanges. Il faut trouver une autre formule et se donner le temps parce que sur ce terrain, il vaut mieux privilégier la souplesse.


Au Combat du Peuple, nous sommes des optimistes incorrigibles. Nous savons que le Togo trouvera sa voie pour se réconcilier avec lui-même. Mais rien ne peut se faire si le Président Faure GNASSINGBE ne fait pas preuve d’une volonté politique à toute épreuve. Il est le seul à sortir notre pays de l’ornière en prenant des initiatives hardies. Le Président, s’il veut marquer positivement son temps et l’histoire, doit accélérer le rythme du processus de réformes pour prouver sa bonne foi. Il est vrai que dans tous les pays, la problématique des réformes n’a jamais été facile ni aisée.
En tout état de cause, nous lui faisons confiance parce que nous ne doutons guère qu’il nourrit des ambitions pour le pays.


Rodrigue
... suite de l'article sur Le Combat du Peuple


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