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Le visa, principal frein au commerce africain
Publié le lundi 25 juillet 2016  |  Financial Afrik


© Autre presse par DR
Benedict Oramah, nouveau président de la Banque africaine d`import-export (Afreximbank)


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Mahé (Seychelles), 22 juillet 2016 – Les intervenants aux activités associées à la 23ème Assemblée Générale Annuelle des Actionnaires de la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) hier a Mahé, Seychelles, ont jugé que le régime des visas mis en application à travers l’Afrique était l’un des plus importants frein à la croissance du commerce Intra-Africain.
Wale Tinubu du groupe Oando du Nigeria, Tony Elumelu de Heirs Holdings, Olusegun Obasanjo, ancien Président du Nigéria, Dr. Paul Fokam du groupe Afriland First Bank, et Jean-Paul Adam, Ministre des Finances, du Commerce et de l’Économie Bleue des Seychelles, parmi d’autres, étaient unanimes sur le fait que les formalités de visas appliquées aux Africains pour voyager en Afrique sont extrêmement difficiles et constituent un obstacle pour les entrepreneurs voulant conduire des affaires sur le continent.

Lors de leurs interventions pendant la rencontre du Groupe Consultatif sur le Financement du Commerce et le Développement des Exportations en Afrique, il a été noté qu’une poignée de pays, dont Les Seychelles, avaient supprimé les visas d’entrée pour les ressortissants Africains. Ils ont estimé qu’il était urgent que tous les pays Africains abolissent les formalités de visas pour les courts séjours.

Obasanjo a dit que les raisons qui sont souvent évoquées pour justifier les formalités de visas requises n’étaient pas fondées, car les séjours d’affaires de courte durée posent en général peu de risque sécuritaire. Il n’existe également aucune preuve qui démontrerait que les pays qui n’imposent pas de visa soient sujets à de larges flux de personnes entrant à leurs frontières.

Il a félicité le récent lancement du passeport Africain par l’Union Africaine, expliquant que “cela aidera le mouvement des personnes et par conséquent le développement du commerce intra-Africain”.

Les intervenants ont également insisté sur l’engagement nécessaire des gouvernements à promouvoir l’entreprenariat local et créer des champions africains qui vont stimuler le commerce à travers le continent, félicitant par la même occasion l’œuvre d’Obasanjo pour le secteur privé et les opportunités qu’il a créées pendant son mandat de Président du Nigéria, pour que les entrepreneurs nigérians puissent contribuer au développement économique du pays.

Dans une présentation intitulée “Le Commerce Intra-Africain peut-il concrétiser le potentiel de l’industrialisation de l’Afrique”, Prof. Joseph Stiglitz, Prix Nobel de l’Économie et Professeur à l’Université de Columbia, États-Unis, a indiqué que le commerce intra-africain pourrait permettre aux pays africains de réaliser des économies d’échelle.

“Le développement de chaînes de valeur régionales créera le chemin pour atteindre les chaines de valeurs mondiales et une plus forte intégration de la région dans l’économie mondiale,” a déclaré Prof. Stiglitz.

Il a expliqué que la priorité de l’Afrique devait être le commerce et la mise en œuvre de politiques industrielles et de promotion du commerce appropriées en vue de pouvoir profiter des changements majeurs qui ont lieu dans le paysage économique mondial.

Ces changements incluent l’émergence de la Chine en tant que marché d’exportation pour l’Afrique, non pas seulement pour ses ressources naturelles, mais surtout à cause de la hausse du coût de la main d’œuvre chinoise, qui présente des opportunités pour que l’Afrique se positionne dans les industries légères et pourquoi pas dans les industries plus complexes et moins intensives en termes d’effectif, a-t-il dit.

Plus tôt, dans son discours d’ouverture, Dr. Benedict Oramah, Président d’Afreximbank, a indiqué que la hausse du commerce intra-Africain permettrait d’intensifier l’unité et de mettre en marche l’industrialisation de l’Afrique, assurerait une croissance économique durable, la transformation structurelle et une plus grande influence de l’Afrique dans les affaires mondiales.

“Stimuler le commerce intra-Africain permettra également de réduire la vulnérabilité de la région aux cycles des prix des matières premières,” a-t-il dit, ajoutant qu’Afreximbank avait décidé de promouvoir le commerce intra-Africain pour servir de point focal pour les aspirations développementales du continent.

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