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Préfecture du Bas-Mono/Projet d’extraction mécanisée du sable du Fleuve Mono: Atelier technique d’évaluation du rapport provisoire, un scandale
Publié le mardi 26 juillet 2016  |  Le Combat du Peuple


© aLome.com par Parfait
André Johnson, Ministre de l’Environnement et des Ressources forestières dans le Gouvernement Klassou I
Lomé, le 29 juin 2015. Parlement du Togo. Le Gouvernement Klassou I en scelle.


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Le jeudi 21 juillet 2016, s’est tenu à AFANGNAN à l’Hôtel Millénium, un atelier technique d’évaluation du rapport provisoire d’EIES du projet d’extraction mécanisée du sable du fleuve Mono à AGBETIKO et SESSOU-KATON CONDJI (BATONOU) dans la préfecture du Bas-Mono (ferme de Batonou à cheval entre les Lacs et le Bas-Mono).

Il y a lieu de préciser que les frais d’organisation de cet Atelier ont été payés par la Société EESG-SARLU dirigée par un Chinois du nom de PEIXI DING. Et cet atelier a été organisé par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement (ANGE) et présidé par M. SEBABE Agoro, Directeur des évaluations environnementales. L’Etat ne doit pas permettre que les privés financent ses ateliers. Autrement, c’est la porte ouverte à toutes sortes de prévarications.


Cet Atelier a connu la participation des populations représentées par le Chef canton d’Agbétiko, LAKOUSSAN IV, le Régent de Batonou et leurs collaborateurs, les représentants sectoriels de l’environnement, les Autorités préfectorales, les représentants du Ministère du Travail et des Personnes ressources notamment un représentant de l’Union des Ressortissants du Bas-Mono (URBAMO) à Lomé.


Il faut préciser que URBAMO est une association représentant une entité géographique précise qui existe depuis des décennies (42 ans) et qui regroupe les villages de AGBANANKIN, ADAME, KPONDAVE, AVEVE, BATONOU, GBANDIDI, AGOME-SEVA, AGBETIKO, AGOME-GLOZOU, jusqu’à TOKPLI et englobe aussi tous les villages environnants qui sont périodiquement frappés par les crues du fleuve Mono. Donc, URBAMO est à cheval sur les Préfectures des Lacs, Bas-MONO et YOTO. Cette Association (URBAMO) a été représentée à cet Atelier par M. Lucien MESSAN, journaliste de son état, vice-président assumant l’intérim de la présidence suite au récent décès du président DOSSEH.
Le premier constat qui mérite d’être fait, c’est la confusion totale qui a régné autour de l’élaboration du rapport.
D’après ce qui nous a été rapporté, la Société qui veut obtenir la validation d’une étude d’impact environnemental et social pour exercer ses activités doit recourir à l’expertise d’un consultant. En l’espèce, il s’agit de MM. LAWSON TEVI A. et EDORH A. Mawoulé. Entre ces consultants et le Ministère de l’Environnement, tout se passe dans une nébuleuse digne de la mafia italienne. Du départ jusqu’au bout, tout est bâclé et rien ne doit poser problème à la fin. Tout est balisé. C’est le système.


En clair, les intérêts des populations sont sacrifiés sur l’autel de la corruption avec la complicité du Ministère des Mines qui se comporte comme si le Togo doit devenir la proie facile des industriels étrangers envahissants comme nous en avons vu ailleurs sur le territoire nationale
Nous n’irons pas jusqu’à faire un rapport exhaustif des travaux de cet Atelier dégoûtant. Nous disons seulement que c’est du n’importe quoi et que les dés étaient pipés avant l’entrée en salle pour les débats.


En dépit des nombreuses insuffisances relevées, notamment le fait que l’étape de recherche ait été purement et simplement occultée. Ce qui ne permet pas l’évaluation de la quantité réelle du sable disponible à exploiter et surtout le fait que le fleuve sert de frontière entre le Togo et le Bénin et que l’exploitation va créer des dégâts d’érosion sur la berge du côté Bénin, le rapport provisoire a été validé sous réserve que ces observations soient satisfaites. Alors que normalement, il fallait rejeter le rapport provisoire et demander que nos voisins Béninois soient impliqués et émettent aussi leur avis.


En réalité, d’autres observations pertinentes ont été soulevées. Le rapport a été tout simplement une copie collée qui n’a tenu compte de rien de sérieux dans le temps et dans l’espace.
La rencontre avec les populations n’a pas été faite dans les règles de l’art. Par exemple, le président du CVD Batonou dont le nom figure parmi ceux qui ont donné leur accord n’a jamais été consulté et n’a jamais assisté à une quelconque rencontre qui a attesté l’accord des populations. L’intéressé était présent et a élevé de vives protestations, en vain.


Dans le rapport, il y a eu beaucoup de faux et usage de faux. La carte d’opérateur économique présentée ne correspond pas au nom de M. PEIXI DING. C’est un autre Chinois qui avait donné sa carte.
Il y a eu d’autres lacunes graves. Tout cela n’a pas empêché M. SEBABE Agoro de faire adopter au forceps le projet. Certes, sous réserve, mais tout de même.


Pour terminer, nous précisons que ce Chinois qui a déjà causé d’énormes préjudices dans des circonstances similaires aux populations de Yoto en leur miroitant des promesses jamais tenues, est allé mystifier les populations du Bas-Mono en leur faisant croire qu’il voulait extraire mécaniquement le sable pour la construction du siège de l’Assemblée Nationale. Cette déclaration à caractère politique a fait que les populations ont cédé sans demander leur reste. C’est très grave qu’un Chinois aille manipuler nos populations pour s’accaparer indûment de nos ressources.

Il a également promis d’amener l’électricité et de construire un lycée. Il existe pourtant des Togolais qui peuvent extraire le sable avec une main d’œuvre togolaise de façon artisanale et avec de moindres préjudices. Il faut noter que d’ores et déjà, ce Chinois a fait venir d’autres Chinois qu’il a hébergés dans la Préfecture du Bas-Mono pour travailler. L’extraction du sable n’est pas une affaire d’une expertise pointue.


Au-delà de toutes considérations, il y a le risque de déstabilisation du fleuve. Les populations riveraines considèrent l’extraction mécanisée comme nuisible à leur vie de tous les jours. Surtout sur le plan touristique. La préfecture du Bas-Mono n’est pas la seule concernée. C’est tout le Bas-Mono. Il faut donc surseoir à cette validation. Sinon, l’URBAMO prendra ses responsabilités en déposant une plainte devant les Tribunaux pour trancher rapidement la question.
Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions en apportant d’autres preuves.

Rodrigue
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