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Le tatouage, une question de mode?
Publié le mardi 26 juillet 2016  |  AfreePress


© aLome.com par Parfait et Edem Gadegbeku
4eme journée des éliminatoires de la CAN 2017, le Togo contraint au nul contre la Tunisie
Lomé, le 29 mars 2016. Stade de Kégué. Les Eperviers ont rendu une pâle copie, en affrontant les Aigles de Carthage. Score final, 0-0, malgré le retour d`Adebayor en sélection.


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Pratique universelle et ancestrale depuis la nuit des temps (2000 ou 3500 avant JC) dans le monde entier, le tatouage qui vient du tahitien et qui veut dire littéralement « dessiner un esprit ou un dieu » fait partie des coutumes de nombreux peuples. Les plus anciennes traces auraient été retrouvées sur un homme mort il y a plus de 5000 ans.

Rite initiatique, signe d’identité (esclaves et prisonniers) ou marque protectrice chez les Celtes, les Maoris, les Japonais, les Egyptiens ou les Polynésiens, le tatouage avait presque fini par disparaître des traditions tribales au fil des siècles. Mais au 18ème siècle, il revient à la une et à partir du 20ème siècle, il commence à se démocratiser.


Popularisé par les populations marginales, ce qui était honneur et gloire hier, est aujourd’hui devenu plus esthétique et touche beaucoup plus de monde. De plus en plus de personnes se font tatouer, à l'image de stars du sport, de la musique et du cinéma, qui arborent publiquement leurs tatouages.

Que ce soit femme ou homme, jeune ou vieux, riche ou pauvre, le tatouage est désormais « encré » dans les mœurs du Togolais. Selon certaines langues, au Togo, cinq (5) personnes sur dix (10) seraient tatouées. Réalité ou imagination ? Nul ne le sait.

Pourquoi se tatouer ? Le fait-on juste pour la forme ? Est-ce une mode ? Ces réponses sont à trouver dans ce dossier. Même si les psychologues le considèrent comme une image ou un dessin qui touche à quelque chose d’intime, de secret ou encore de nostalgique, le tatouage est en vogue au même point que l’homosexualité, le terrorisme et bien d’autres faits de la société.


Le tatouage vu par les psychologues?

La grande question est de savoir si le tatouage a donc toujours un sens ? Pour la plupart des psychosociologues abordés, c’est une évidence.

«Même lorsqu’une jeune fille se fait tatouer une petite fleur parce qu’elle la trouvait jolie, elle manifeste un message plus profond qu'un simple choix esthétique. Un tatouage n’est pas un bijou. C’est une marque à vie, et ce n’est jamais anodin », nous a confié un spécialiste.

Pour une étudiante en psychologie à l’Université de Lomé, le tatouage est encore trop souvent mal perçu par la société comme étant l’apanage des «Bad boys».

«Il est beaucoup plus répandu que vous ne pouvez l’imaginer. Seulement que nombreux sont ceux qui les cachent, car le tatouage touche à quelque chose d’intime. Donc, il ne sert à rien de l’exposer», souligne-t-elle.


«C’est une marque ancestrale, qui traduit l’angoisse principale de l’homme, sa propre disparition, et donc, son obsession à laisser des traces, y compris sur son propre corps. Cette obsession est d’ailleurs ce qui nous différencie des animaux. L’homme a besoin de repère, et le tatouage en est un», nous fait savoir Wisdom, licencié en psychologie l’UL.

Selon lui, malgré les gros titres des magazines féminins, le tatouage n’a rien d’un «effet de mode».
Que disent les historiens ?

Le tatouage, révèle un enseignant d’histoire, fut pratiqué par les Egyptiens dès 2000 avant Jésus Christ.

«On pensait que les tatouages offraient une protection contre la malchance ou la maladie. Ils servaient aussi à identifier le statut ou le rang, ou l'appartenance à un groupe», a-t-il lancé tout en ajoutant leur utilisation la plus courante, cependant, était une forme de décoration».

Selon lui, il était également utilisé durant l’holocauste (2ème guerre mondiale), où les juifs étaient tenus dans des camps de concentrations et pour que les juifs eux-mêmes et les soldats puissent identifier les prisonniers, leurs avant-bras étaient tatoués de leur numéro matricule.


Une démarche artistique et populaire


L’usage se propage alors en occident et devient l’apanage des marginaux, notamment dans les prisons. Puis, peu à peu, les techniques ont évolué et la pratique s’est professionnalisée, permettant aux premières boutiques de tatouage d’ouvrir à la fin du XIXème siècle.

Pour exemple, dans les années 1980, la France ne comptait que 15 boutiques de tatouage mais aujourd’hui, le nombre a multiplié à 2000. La popularisation de cette pratique a permis au matériel et aux techniques d’être considérablement améliorés.

Le perfectionnement des graphismes et de la dimension artistique a fait évoluer les mœurs permettant à tout un chacun de se faire tatouer quasiment ce qu’il souhaite, transformant certains tatoués en véritable œuvre d’art.

Pourquoi les gens se tatouent-ils ? A cette question, la plupart des faiseurs de tatoue ou encore tatoueurs abordés estiment ne pas connaître les raisons qui motivent les jeunes togolais à le faire.

«Il y a de cela 5 ans que je fais des tatoues pour les jeunes filles comme garçons mais j’avoue ne pas connaître les vraies motifs de leur choix. Au fait, je suis dessinateur donc je suis arrivé ici pour juste une fleur que j’ai fait au dos de ma sœur », nous explique Marc, tatoueur.

Néanmoins, reconnaît-il, les dessins faits varient en fonction du sexe, du goût, et de la personnalité du client. « Souvent les filles sont accrocs des fleurs, des cœurs, des dauphins, des lapins, bref tout ce qui est attrayant. Les garçons sont plus téméraires, ils aiment plus dessiner la passion du Christ, la croix du Christ, des couronnes et des animaux sauvages et autres », dévoile Fabio, tatoueur de son état.


Les tatoués eux- mêmes en parlent ?


Au fil des siècles, le tatouage est devenu tendance. Si sa pratique et sa symbolique ont considérablement évolué, la raison pour laquelle on choisit d’être tatoué qui est de se démarquer par une démarche artistique reste sensiblement un mystère chez les jeunes.

«Moi je peux dire que c’est héréditaire, tous les membres de ma famille sont tatoués à l’exception de ma mère qui ne l’a pas fait à cause de ses principes religieux. Je ne vois rien d’anormal en cela. Par exemple, je porte le seigneur avec une croix d’épine sur la tête au bras », a laissé entendre Joe, métisse rencontré dans un coin de la capitale.

«C’est une manière en fait de commémorer le Christ crucifié pour nous et en même temps lui demander pardon pour mes péchés », a-t-il rapidement expliqué.

Jean-Marc s’est fait dessiné à l’avant-bras sa maman qu’il a perdue dès l’âge de 2 ans et demi. Pour lui, son tatoue représente beaucoup de choses pour lui. « Si je suis en arrivé là c’est à cause de ceci. Tout ce que je gardais de ma maman, c’était une de ses photos. Un jour, je l’ai malheureusement perdu et retrouvé un plus tard. Depuis ce jour, je me suis juré de ne plus laisser cette photo loin de moi. C’est que j’ai décidé de faire ce tatoue en sa mémoire, comme ça, je la verrai chaque jour que Dieu fait », a-t-il révélé.
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