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Situation nationale: Nicolas Lawson interpelle Faure et Fabre
Publié le lundi 1 aout 2016  |  Le Temps


© Autre presse par DR
Rencontre entre Faure Gnassingbé et Jean-Pierre Fabre


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Nicolas Lawson est un acteur politique parmi les plus actifs au pays, du moins à travers les médias. Président du Parti du Renouveau et de la Rédemption (PRR). Face à la situation nationale et internationale morose, M. Lawson a eu l'idée de s'adresser au Chef de l'Etat Faure Gnassingbé et au Chef de file de l'opposition Jean-Pierre Fabre.

C'est dans une lettre conjointe que l'intéressé compte déposer demain à ses destinataires. Comme solution à la crise politique, M. Lawson ne propose ni plus ni moins qu'un "pacte patriotique". La rédaction du Temps a pu se procurer la "lettre fraternelle", pour ses lecteurs.


Lomé, le 1er AOÜT 2016



A
Monsieur Faure GNASSINGBE
Chef de l’Etat
Et
Monsieur Jean-Pierre FABRE
Chef de file de l’opposition
LOME – TOGO

Objet : Missive fraternelle de proposition d’un pacte patriotique

Messieurs le Chef de l’Etat et Chef de file de l’opposition,


L’histoire a voulu que vous soyez le Chef de l’Etat du Togo et le Chef de file de l’opposition togolaise en cette période déroutante pour les peuples du monde entier. Un raz de marée de violences de toutes sortes et d’incertitude est entrain de déferler sur la grande partie de la planète. Cela crée un nouvel environnement, qui affecte le travail, la vie des familles, l’éducation des enfants, le sort des populations, les distractions, etc. Les systèmes des valeurs craquent partout et même s’écroulent dans plusieurs endroits du globe. Avec ces changements brutaux et leurs signes d’instabilité, de faillite et de désastre, notre pays semble en paix mais miné par la misère de l’immense partie de sa population, qui vit dans un état anxiogène d’incommodité, de gâchis et de désespérance.

Malheureusement, nous ne percevons pas une prise de conscience de notre classe politique et l’élaboration en commun d’une réponse cohérente et efficace. Nous avançons donc sans plan et sans circonspection de crise en crise et de dialogue en dialogue. Faute de cet indispensable cadre intellectuel nous permettant de comprendre les forces antagonistes dont nous sommes les jouets, nous continuerons de louvoyer entre de périlleux récifs sans boussole et sans cartes. Il est donc crucial de mettre un terme sans délai aux confrontations de nos partis et entre les responsables politiques.


La masse de notre peuple, qui rêve aussi de liberté, de bien-être et de dignité, reste enfermée dans une prison accablante de pauvreté, d’injustices sociales et d’affliction. Vous avez l’obligation ardente, de par vos responsabilités respectives, de faire la paix des braves et de vous asseoir fraternellement pour trouver ensemble des solutions aux maux dont souffrent notre pays et notre peuple.


Ceux qui sont appelés selon le dessein de Dieu ne doivent pas écouter les voix appelant à la division et aux confrontations politiciennes. Notre peuple n’a pas encore le discernement, qui se forge avec le temps, pour transcender nos querelles et se sublimer pour arbitrer notre jeu sacrificiel de partisans. Dans cette situation préoccupante, Je vous recommande de choisir la pente difficile des sommets pour être couronnés de gloire et d’honneur.


Il n’y a rien de bon et de grand dans la division et dans la confrontation politique. Elles sont la source des violences et de la régression économique et sociale. Elles rabaissent l’homme au niveau quasi-animal ou l’infantilisent pour en faire un pantin au service de l’étranger. Si ensemble, nous réussissons à expulser le mal de la division politique de nos âmes, alors nous pourrons atteindre à la dignité morale, spirituelle et tout simplement humaine, pour amener nos frères et sœurs à travailler avec ardeur pour faire du Togo l’or de l’humanité. Le Chef de l’Etat et son parti ne peuvent pas seuls réaliser le salut du Togo.


Le Chef de file de l’opposition et son parti, sans leurs compatriotes des autres partis et ceux du parti du Chef de l’Etat, ne peuvent pas non plus dans ce temps difficile réaliser pleinement les aspirations profondes de nos compatriotes et le destin du Togo. Mais ensemble, unis dans une merveilleuse unité de dessein et par le don de chacun, sous la protection divine, nous pouvons tout changer et surtout tout avoir. Sans Fréderic DE KLERK, NELSON MANDELA avec l’ANC n’auraient pas pu libérer l’Afrique du Sud de l’Apartheid.


Les critiques et la peur ne doivent pas paralyser vos efforts et vos volontés. Si vous vous déterminez à travailler ensemble, vous aurez l’accompagnement cosmique. Je sais que vous savez que toute crise comporte à la fois ses dangers et ses chances. La sortie définitive de la crise que nous subissons depuis 25 ans exige que tous les enfants du Togo travaillent en symbiose, fraternellement et patriotiquement. Cette missive est un appel pour nous élever au-dessus de nos divisions et pour éviter le rendez-vous avec le chaos.



Il est essentiel qu’existe et se maintienne entre le peuple et ses hommes politiques un accord fondamental. Or si vous êtes en confrontation permanente, ce sont le temps et des énergies considérables qui sont gaspillés. Je vous prie de prendre en charge ensemble la défense, l’unité et le destin de notre peuple. Rien n’est permanent dans la vie. La postérité vous jugera à l’aune de vos réalisations ayant permis de satisfaire les aspirations profondes des enfants de Dieu que nous sommes et de vos efforts ayant permis de préserver la paix et la stabilité du Pays.
Le monde traverse une période d’instabilité profonde. La mutation peut déboucher sur un renouveau ou sur une plus grande confusion. Les petits pays sont encore à l’abri de la grande déstabilisation. Le nôtre en est un. Ayons le courage et la force pour préserver ses enfants de nouveaux soubresauts violents. Agissons avec audace et dévouement pour faire du Togo un îlot de paix, de progrès et d’humanité.


N’oubliez pas, s’il vous plaît, que le caractère de notre époque exige de permanentes réformes profondes pour l’adaptation aux changements accélérés qu’il nous impose. Faisons en sorte que les événements se passent pour notre peuple avec ampleur et mesure, bonne grâce et dignité. Je m’emploierai à y contribuer même si parfois par le passé, vous aviez pu me prendre en défaut de trop de critiques dures. Je rends grâce à Dieu de me rappeler constamment que mon rôle n’est pas fatalement de critiquer mais de proposer et d’aider à l’amélioration significative des conditions de vie de nos compatriotes et à la grandeur de notre patrie.


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