Trois millions de citoyens togolais sont appelés aux urnes ce jeudi, pour les législatives. La transparence constitue bien l’enjeu du scrutin, dont l’opposition redoute déjà des fraudes. Elle a découvert 1500 bureaux de vote fictifs sur la liste des lieux de vote que lui a fournis la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Trois millions de Togolais sont appelés aux urnes ce jeudi, pour élire leurs députés. Les bureaux de vote sont ouverts depuis 7 heures du matin et fermeront à 16 heures. Ces législatives comptent 1 174 candidats, dont 135 femmes, qui briguent 94 sièges de députés. La transparence constitue un enjeu de taille du scrutin, où l’opposition redoute déjà des fraudes, malgré les propos de la Commission électorale qui a assuré qu’il se déroulera dans de bonnes conditions. L’opposition togolaise reste en effet sur ses gardes, elle qui a longtemps refusé de participer au processus électoral, en raison du manque de crédit qu’elle accorde au régime du Président Faure Gnassingbé. Ce dernier, porté au pouvoir par l’armée, a succédé à son père Gnassingbé Eyadéma en 2005, après 30 ans de règne sans partage jusqu’à sa mort.
La transparence, l’enjeu des législatives
Toutes les élections présidentielles en 2005 puis 2010 que le Président togolais a remportées ont été vivement contestées par l’opposition. Pour espérer faire le poids face au pouvoir, une partie de l’opposition s’est formée en deux grandes coalitions : le "Collectif Sauvons le Togo" (CST), à l’initiative des grandes manifestations anti-gouvernementales depuis près d’un an, et la Coalition Arc-en-ciel, regroupant à elles deux, dix partis d’opposition. Ces législatives feront office de test pour l’opposition qui, longtemps divisée, doit désormais choisir un chef de file, à deux ans de la Présidentielle.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union africaine ont dépêché 300 observateurs pour superviser le scrutin. L’Union européenne n’a, elle, envoyé que deux analystes, attendant de voir comment se comporteront les différents partis. Cela suffira-t-il pour assurer la transparence du scrutin ? Le "Collectif Sauvons le Togo" s’est déjà opposé ce mercredi à la Ceni sur la question. Selon RFI, cette dernière lui a fourni un fichier où elle a découvert 1 500 bureaux de vote fictifs sur la liste des lieux de vote. Déjà des fraudes ? Autant dire que ça commence mal.