Plus de 800 observateurs sont déployés à l’occasion des élections législatives de ce jour au Togo. Le gros du contingent est fourni par le Gorée Institute, le Centre panafricain pour la démocratie, le développement et la culture.
Cette ONG a développé un projet d’assistance électorale qui s’inscrit dans durée. Les experts sont présents dans le pays depuis 8 mois. L’occasion d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre du processus.
Aucun système électoral n’est parfait. Et les observateurs sont là pour contribuer à son amélioration. Leur rôle est aussi dissuasif. Message clair adressé à tous ceux qui seraient tentés de manipuler le scrutin ou d’en contester les résultats.
Mais ces missions d’observation sont-elles vraiment efficaces ? Oui, affirme Mamadou Seck, le coordinateur général du Gorée Institute.
Republicoftogo.com : A chaque élection en Afrique, on voit débarquer des centaines d’observateurs. Est-ce vraiment utile pour renforcer la démocratie ?
Mamadou Seck : L’observation est une action de monitoring qui permet de suivre le processus électoral et de le documenter. La mémoire électorale sert à tirer des enseignements et à faire des recommandations pour l’avenir afin d’améliorer le processus en Afrique. Il est donc toujours utile d’observer des élections. Nous sommes, comme ici au Togo, dans des démocraties en phase de consolidation. Les systèmes électoraux ne sont pas parfaits. Il faut avoir un œil dissuasif au cas où certains acteurs seraient enclins à verser dans des pratiques nébuleuses.
Republicoftogo.com : Lors d’élections en Afrique, les résultats sont la plupart du temps contestés par l’une des parties. Quel est votre sentiment sur ce type de comportement ?
Mamadou Seck : Il faut disposer d’une classe politique de bonne foi, c’est à dire qui accepte le verdict des urnes. C’est un véritable enjeu. Il faut également que ceux qui gèrent les processus électoraux parviennent à des accords consensuels pour justement éviter ces situations.
La contestation des résultats est une mauvaise chose, c’est évident car elle sape les fondements de la démocratie, elle démobilise les citoyens, elle peut même déboucher sur des violences. C’est aussi un très mauvais signal donné à la communauté internationale et aux investisseurs étrangers qui ont horreur de l’instabilité.
Republicoftogo.com : Depuis 2005, le Togo a-t-il évolué en matière démocratique et de maturité politique ?
Mamadou Seck : Incontestablement. Notre présence ici témoigne des bonnes dispositions et de l’évolution des esprits. Depuis 8 mois, nous avons été en mesure de voir les progrès, sans aucune pression.
Il y a également les leçons tirées du passé avec les évènements de 2005 et la volonté des dirigeants et de la population de dire ‘plus jamais ça’.
Il existe aujourd'hui une dynamique de consolidation de la démocratie au Togo.