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ANTASER TOGO S.a.: la société qui fait tomber la tête du ministre et du conseiller?
Publié le samedi 13 aout 2016  |  Focus Infos


© Autre presse par DR
Adji Otèth Ayassor, Ministre de l`Economie et des Finances


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1454, ANTASER S.A. a pour administrateurs messieurs TCHOUKO Tcha Emmanuel , en qualité de Président du Conseil d’administration, CODJIA Servais Constantin, en qualité de Directeur Général et ADANBOUNOU Akouété, en qualité de Directeur Général Adjoint.

Le Commissariat aux comptes titulaire pour les deux premiers exercices sociaux a été confié au Cabinet Experts Associés représenté par Monsieur Ohini Madjri GAGNON, associé gérant et Monsieur TOMETY Evariste, Cabinet TATE & Associés, son suppléant.


Dans la forme où elle a été créée la société ANTASER Togo S.A. est une filiale de la société ANTASER AFRIQUE, elle-même filiale de ANTASER GROUP INTERNATIONAL basée à Anvers en Belgique. De fait, la convention de mandat signée le 20 mai 2015 par la société ANTASER AFRIQUE avec le gouvernement togolais est exécutée par ANTASER TOGO SA qui collecte des recettes pour le compte de l’Etat togolais.

Installée dans cette mission par l’arrêté interministériel n°001/ MEF/MCPSPMTPT/DC du 08 avril 2015, elle assure le suivi électronique des cargaisons de navires du port de chargement au port de destination. Pour se faire, elle élabore un document dénommé BESC (Bordereau Electronique de Suivi de Cargaison) qui permet de contrôler toutes les cargaisons de navires au départ et à l’entrée du territoire togolais.

GROS HIC :

Dès l’annonce du mandat confié à ANTASER, plusieurs professionnels se sont étonnés du flou total qui a entouré l’attribution de ce marché pilotée par le ministère des Finances, rappelant qu’elle a connu des démêlés dans plusieurs pays africains,à cause de ses méthodes et pratiques, notamment au Sénégal, au Cameroun et en Centrafrique où le contrat a fini par être résilié. Ils avaient dénoncé en son temps le manque de concertation et d’absence d’inclusion dans la recherche d’opérateur sur cette activité, jusque-là dévolue au Conseil national des chargeurs du Togo (CNCT), mais aussi l’indisponibilité de l’arrêté ministériel pris à cette occasion.

«Tout en n’ayant pas d’objection sur cette décision gouvernementale de changement d’Agent, nous souhaitons néanmoins avoir des informations complémentaires nous permettant d’instruire nos principaux, vu le caractère pénal que revêt cette décision pour les armateurs », avait notamment écrit Auguste DOGBO , président de l’Association professionnelle des compagnies de navigation et de consignation de navire au Togo, dans une correspondance adressée au ministre AYASSOR. Celle-ci demandait en outre un moratoire.

«Si nous avons pris bonne note que la convention avec la société Antaser-Afrique est signée le 20 mai 2015 et que le démarrage des activités de cette société est prévu pour le 1er août 2015, nous souhaitons avoir un délai de 03 mois pour nous permettre une large diffusion de l’information, et ainsi aller à une meilleure application de l’arrêté », poursuivait la correspondance.

L’association souhaitait en outre avoir des « discussions franches et sincères avec le comité de gestion mis en place ». En effet, l’enjeu est de taille puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de milliards de FCFA annuels perçus au titre de paiements de taxes sur les bordereaux de suivi émis.

Au final, la crainte des différents partenaires s’est réalisée : une surtaxation, au-delà de la taxe conventionnelle établie. Conséquence : plusieurs clients et usagers désertant le port de Lomé au profit de ses concurrents de la sous-région et des plaintes à ne plus en finir des acteurs du secteur. Pire, la baisse d’activités et les agissements de certains des administrateurs de la société, qualifiés de pillage ont entraîné pour ANTASER S.A. l’incapacité d’honorer le paiement de redevances à hauteur de 52% de ses recettes au gouvernement togolais.

Au final, l’Etat togolais perd sur tous les tableaux : activités très au ralenti au port de Lomé alors que le pays souhaite en faire un avantage comparatif et se positionner comme la référence dans la sous-région, perte de recettes pour l’Etat et de revenus pour tout le secteur.

Après des investigations sur les conditions du choix d’ANTASER et sur l’impact négatif de ses activités, au haut sommet de l’Etat, il a été décidé de leur enjoindre et de revoir sans délai à la baisse leurs tarifs conformément à la convention signée.

Les acteurs impliqués dans ce qui semble être aujourd’hui un fiasco ont été sanctionnés : le ministre AYASSOR signataire du mandat accordé à ANTASER, Emmanuel TCHOUKO, président du conseil d’administration d’ANTASER accusé d’en piller avec d’autres les comptes, mettant en difficultés la société obligée d’augmenter ses tarifs et dans l’impossibilité de payer les redevances dues à l’Etat.

On parle de plusieurs centaines de millions de FCFA. De fait, il a été mis fin à son poste de conseiller à la Présidence de la République.

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