Le Groupe des pays ACP a dépêché au Togo une Mission de courte durée pour superviser les élections législatives. Elle est composée des ambassadeurs du Sénégal, d’Haïti, du Vanuatu et de la directrice du Département des Affaires politiques du Groupe des Etats-ACP
Les diplomates ont rencontré mercredi le représentant européen, Patrick Spirlet, et les ministres des Affaires étrangères et de l’Administration territoriale.
Ils se sont déployés jeudi à Lomé et à l’intérieur du pays pour s’assurer que, dans les bureaux de vote visités, les conditions d’organisation sont satisfaisantes.
Toute nouvelle élection est un exercice démocratique auquel les pays ACP tiennent à s’associer, explique Amadou Diop, le chef de la Mission ACP, et ambassadeur du Sénégal à Bruxelles.
Republicoftogo.com : Quel est l’enjeu de ces élections pour les ACP ?
Amadou Diop : Le Comité des ambassadeurs nous a mandaté pour venir au Togo. Il est tout à fait naturel que lorsque l’un de nos membres s’inscrit dans une dynamique démocratique nous venions l’aider. Tous les pays ACP partagent les valeurs de démocratie, de bonne gouvernance et d’Etat de droit. Il est logique que les ACP apportent leur appui à cet exercice démocratique.
Republicoftogo.com : Le vote de ce jour est l’aboutissement d’un processus pour le moins laborieux
Amadou Diop : Tout accouchement est douloureux. Tout processus démocratique a ses contradictions et ses difficultés. L’essentiel est de parvenir au bout du chemin par le dialogue et le compromis. Les partenaires du Togo, les ACP ou l’Union européenne, jouent leur rôle d’accompagnement. Nous sommes aujourd’hui optimistes car les bases sont là, les fondamentaux sont en place pour dire que le scrutin va être libre et transparent. Nous sommes pleins d’espoir.
Republicoftogo.com : Le Togo a-t-il gagné en maturité politique depuis 2005 ?
Amadou Diop : Dans la vie démocratique, on a toujours un acquis par rapport au passé. Chaque élection est une expérience dont on tire les leçons avec à chaque fois des progrès engrangés. Le Togo a connu des évènements qui lui ont permis d’apprendre, de rectifier de bonifier le cadre électoral.
Republicoftogo.com : En Afrique, les résultats des élections sont systématiquement contestés et le Togo n’échappe pas à cette fâcheuse tendance
Amadou Diop : Il faut nuancer car les choses ont tendance à s’améliorer en Afrique. Prenez le cas du Sénégal et du Cap Vert où les perdants ont reconnu leur défaite avec élégance. Au Togo, il existe une présomption favorable au regard du compromis obtenu entre les différents acteurs politiques d’aller aux élections selon des règles claires. Ces règles du jeu ont été définies et les arbitres sont là pour les faire respecter. Il y a donc lieu d’espérer que les résultats seront acceptés par tous. Il y va de l’intérêt des Togolais, des ACP et de la communauté internationale.