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Addiction/Un danger venu d’Asie
Publié le mercredi 17 aout 2016  |  Libération


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Le tramadol de contrebande, surdosé, se répand à travers tout le continent africain et même au-delà.


Trafic intense, saisies records, prises excessives : le tramadol fait des ravages, de l’Egypte au Ghana, de Cotonou (Bénin) à Ouagadougou (Burkina Faso). L’abus de ce puissant antalgique, dérivé synthétique de l’opium, est «problématique pour un certain nombre de pays africains, notamment du Nord et de l’Ouest», écrit le rapport 2015 (publié en mars) de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), une agence onusienne. Plus de 43 tonnes de tramadol ont été saisies en 2014 par les services de surveillance portuaire de Cotonou et de Tema (Ghana), précise le document. Entre février et octobre 2012, plus de 132 tonnes ont été saisies au Bénin, au Ghana, au Sénégal et au Togo. Le produit, la plupart du temps en provenance d’Inde (mais aussi de Chine, selon l’OICS), arrive dans des containers maritimes.


De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a constaté «de plus en plus de preuves d’abus de tramadol dans certains pays d’Asie et d’Afrique», et notamment«en Egypte, à Gaza [lire Libération du 19 mai, ndlr], en Jordanie, au Liban, en Libye, à Maurice, en Arabie Saoudite et au Togo». De 120 millions de comprimés en 2011, l’Egypte a déclaré avoir saisi environ 320 millions de plaquettes de ces cachets rien qu’au premier trimestre 2012.

«Dans un nombre croissant de pays d’Afrique de l’Ouest, le tramadol et certaines substances opioïdes - par exemple des sirops contre la toux contenant de la codéine - sont devenus des drogues très populaires chez les jeunes, écrit Isidore S. Obot, professeur au département de psychologie à l’université d’Uyo (Nigeria) et directeur du Centre de recherche et d’information sur la toxicomanie en Afrique (1). Ceux qui abusent du tramadol ou de la codéine le font parce qu’en quantité suffisante, ils éprouvent une certaine euphorie. Son utilisation peut entraîner une dépendance psychologique et physique dans laquelle les utilisateurs ressentent des symptômes désagréables quand ils essaient d’arrêter d’en consommer.»

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