Vu l’expansion continue du virus H5N1 de la grippe aviaire dans toute la région d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale, la FAO estime qu’il est à craindre que cette maladie ne devienne endémique dans toute la région.
Selon une mise en garde de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), datée de juillet 2016, les pays de la région d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale sont en état d’alerte alors que le virus H5N1 hautement pathogène de la grippe aviaire continue de s’étendre dans toute la région. Cette souche virale peut infecter et occasionner la mort des êtres humains et tuer la volaille sur une grande échelle.
Les dernières éruptions du virus H5N1 ont été récemment confirmées dans des élevages de volaille du Cameroun, mettant en péril le secteur de la production avicole dans les pays voisins. Pour la première fois depuis 2006, la maladie a été détectée en Afrique Centrale.
Cette dernière éruption porte le nombre de pays ayant eu à faire face à la grippe aviaire en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale à six pays dont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Niger et le Nigéria.
Le Nigéria continue d’être le pays le plus touché, avec plus de 750 cas et 3,5 millions d’oiseaux morts ou abattus. Les cas récemment enregistrés au Cameroun suscitent de grandes inquiétudes de voir la maladie s’avancer vers le sud, ce qui aurait pour effet de déclencher des réponses nationales ou mondiales d’urgence ayant pour objet de contenir la maladie et le dépistage de la maladie chez les travailleurs du secteur avicole.
La souche du virus H5N1 de la grippe aviaire a tué des dizaines de millions de volailles et occasionné la perte de dizaine de milliards de dollars à travers le monde depuis que le virus a connu son extension internationale en 2013. Selon les médias du pays, on estime les pertes du seul Cameroun à 20 millions de dollars.
Riposte aux derniers cas de H5N1
La FAO, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) œuvrent en étroite collaboration à offrir aux Etats membres l’aide requise en matière d’évaluation des risques, de planification des mesures d’urgence, de conseils techniques et d’équipement de laboratoire. Ils aident aussi à la réalisation des enquêtes sur les cas potentiels de grippe aviaire chez les animaux ou les êtres humains et à identifier les sources d’infection.
Les interventions de riposte comprennent l’abattage des volailles exposées ou infectées, la désinfection des locaux et des marchés et l’élimination en toute sécurité des oiseaux morts.
L’une des préoccupations majeures réside dans la possibilité de voir la maladie devenir endémique dans l’ensemble de la région, particulièrement au Nigéria, pays où la grippe aviaire s’est tellement ancrée dans le secteur de la production avicole et des systèmes de commercialisation que son éradication devient difficile à envisager.
C’est la raison pour laquelle il est nécessaire de faire connaître aux producteurs et aux commerçants les signes cliniques et les symptômes de la maladie, leur dire comment et à qui signaler les cas, et comment adopter et mettre en œuvre des mesures d’hygiène pour en arrêter la progression.